lundi 12 août 2024

Le projet Tooba : L’application du hijab obligatoire en Iran

 Le ministère de la Culture et de la Guidance islamique du régime iranien est le fer de lance d’un projet connu sous le nom de  » Tooba  » visant à imposer le hijab obligatoire aux femmes dans les espaces publics. Cette initiative complète le projet Noor des forces de police, qui vise à renforcer les forces répressives du régime sous l’apparence d’organisations populaires. Ces groupes, financés par les budgets publics, font partie des efforts du régime pour imposer des codes moraux.

Contexte et mise en œuvre

Le projet Tooba a attiré l’attention du public à la mi-mai, lorsqu’il a été lancé dans le Khorasan Razavi. Cependant, ses origines remontent à 2023, après le soulèvement national qui a suivi la mort de Mahsa Amini et qui a plongé le gouvernement dans un état de désespoir. Approuvé par le ministère de la culture et de l’orientation islamique, le projet a d’abord été mis en œuvre dans la province de Khorassan-e Razavi et s’est ensuite étendu à d’autres régions. Naimeh Eslamlou, directeur de l’institution de Khaybar, a récemment annoncé l’inscription de cours de formation à Karaj.

Formation et exécution

Dans le cadre du plan Tooba, les partisans du régime participent à des cours de formation qui les préparent à agir en tant que « forces populaires » ou « organisations volontaires » ciblant les femmes qui s’opposent au hijab obligatoire. Mahtab Raziei, secrétaire du Centre pour la stabilité familiale et la culture populaire, a affirmé que Tooba soutenait les efforts du régime en matière d’application de la morale. Cela montre que le régime s’efforce de garder le contrôle, soulignant la pénurie de main-d’œuvre au sein de ses forces répressives. Par conséquent, des incitations financières sont utilisées pour attirer davantage de participants, des fonds publics importants étant alloués au projet. Saeed Emami, secrétaire du Conseil de la culture publique, l’a décrit comme « le plan le plus complet de promotion d’une vie chaste ».

Contenu éducatif et implication de la base

Mohammad Hosseinzadeh, directeur général de la culture et de l’orientation islamique à Khorasan Razavi, a expliqué que le contenu éducatif du projet Tooba comprend des enseignements tirés du Coran, des hadiths des Ahl al-Bayt et d’autres textes religieux, historiques et culturels sur le hijab. Ces documents sont présentés sous forme de livres aux volontaires qui souhaitent comprendre la philosophie et l’histoire du hijab.

Malgré les affirmations d’implication de la base, les détails de ces organisations ne sont pas divulgués. Hosseinzadeh affirme que des centaines d’organisations indépendantes opèrent dans le Khorassan-e Razavi, le ministère se contentant de fournir des plates-formes pour leurs activités. Toutefois, des incidents passés, tels que l’emploi d’observatrices du port du hijab à Téhéran, suggèrent une implication plus profonde du gouvernement.

Financement et expansion

Les déclarations officielles nient que les formateurs et les stagiaires de Tooba reçoivent des fonds du ministère, affirmant que le ministère ne fait que fournir des lieux de formation. Pourtant, l’approbation du plan et sa communication aux provinces impliquent l’existence d’un budget spécifique. La première conférence du plan en trois étapes de Toobi a indiqué qu’au moins 1 500 personnes seraient formées dans tout le pays pour faire respecter le code vestimentaire du régime. Les responsables de l’institution de Khaybar, dont certains sont des Basijis, supervisent ces cours. Le principal département chargé de ces efforts est celui des « moudjahidines de Fatemi ».

Des mesures d’application plus larges

Alors que les activités de Toobi se développent dans tout l’Iran, la police routière du régime (RAHVAR) a également intensifié l’application du hijab dans les rues. Taymur Hassani, chef de la police RAHVAR, a annoncé que le plan pour la chasteté et le hijab avait été communiqué à toutes les unités spécialisées et à tous les officiers.

Le projet Tooba représente un effort significatif du régime iranien pour renforcer ses codes moraux par le biais de canaux publics et organisationnels, ce qui soulève des questions sur les libertés individuelles et le contrôle de l’État.

Source : INU/CSDHI 

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