lundi 2 septembre 2024

Exploitation humaine et esclavage contemporain dans les prisons iraniennes

– Le régime des mollahs a transformé les prisons iraniennes en centres d’exploitation et d’esclavage, où des milliers de prisonniers sont soumis à des pratiques de travail inhumaines. Sous le couvert de l’administration pénitentiaire, le régime exploite ce travail forcé pour réaliser des gains financiers substantiels, traitant les prisonniers comme une main-d’œuvre bon marché, dont on peut se passer. Ces graves abus ont attiré l’attention de la communauté internationale, les Nations unies ayant récemment souligné que ces pratiques constituaient un exemple frappant d’esclavage moderne.

Condamnation internationale du travail forcé dans les prisons iraniennes

Le 28 août, le site web des Nations unies a publié une déclaration écrite soumise par une organisation non gouvernementale, condamnant l’utilisation par le régime iranien de prisonniers comme main-d’œuvre forcée. Le rapport de l’ONU classe cette exploitation comme l’une des formes les plus flagrantes de l’esclavage contemporain, mettant en lumière les conditions horribles auxquelles sont confrontés les prisonniers en Iran.

Le rapport explique comment les autorités iraniennes louent systématiquement le travail des prisonniers à divers secteurs privés et gouvernementaux. La principale motivation de ces secteurs pour s’engager dans de telles pratiques est le coût extrêmement bas de cette main-d’œuvre, bien en deçà des salaires standards du secteur privé ou public. En outre, les administrateurs des prisons confisquent au moins les trois quarts des salaires des prisonniers, ce qui ne leur laisse que de maigres revenus qui ne leur permettent même pas de subvenir à leurs besoins de base.

Les prisonniers sont souvent contraints de travailler de longues heures dans des conditions exténuantes, sans aucune protection juridique ni droit du travail. Ils sont généralement employés dans les ateliers des prisons iraniennes ou envoyés travailler dans des environnements dangereux comme les mines et les carrières. La situation des femmes détenues est tout aussi désastreuse : elles sont obligées de travailler dans des ateliers de couture, d’emballer des marchandises, de cuisiner et de faire de la pâtisserie pour des salaires dérisoires. Par exemple, les ouvrières de boulangerie gagnaient à peine 2,9 dollars par mois en 2020, une somme tout à fait insuffisante pour subvenir à leurs besoins ou à ceux de leur famille.

L’exploitation et l’esclavage sont encore exacerbés par la menace constante de violence. Dans la grande prison de Téhéran et la prison de Fashafuyeh, les gardiens auraient recours à la torture pour contraindre les prisonniers à augmenter leur productivité. Cette forme d’esclavage pratiquée sous la menace d’une atteinte à l’intégrité physique, constitue une violation flagrante des droits de l’homme et des normes internationales du travail.

Historique des violations des droits de l’homme dans les prisons iraniennes

Le recours au travail forcé dans les prisons par le régime iranien n’est pas un incident isolé, mais s’inscrit plutôt dans un ensemble plus large de violations des droits de l’homme qui frappent le pays depuis des décennies. Depuis l’instauration de la République islamique en 1979, les prisons iraniennes sont connues pour leurs conditions de détention difficiles, leur système de torture et les abus généralisés dont sont victimes les détenus.

Le massacre de 1988

L’un des exemples les plus flagrants de violation des droits de l’homme dans les prisons iraniennes s’est produit au cours de l’été 1988, lorsque des milliers de prisonniers politiques ont été exécutés en l’espace de quelques mois. Les victimes, dont beaucoup étaient affiliées à des groupes d’opposition tels que l’Organisation des moudjahidines du peuple iranien (OMPI), ont fait l’objet de procès sommaires et ont été rapidement exécutées. Leurs corps ont été enterrés dans des fosses communes et le régime a toujours refusé de révéler l’emplacement de ces fosses ou de reconnaître officiellement le massacre.

Les manifestations de 2009

Lors des manifestations de 2009, qui ont suivi l’élection présidentielle contestée, les forces de sécurité iraniennes ont arrêté des milliers de manifestants. Nombre d’entre eux ont été soumis à des traitements brutaux dans des centres de détention comme celui de Kahrizak, où des rapports font état de tortures, d’abus sexuels et d’exécutions extrajudiciaires. Le centre de détention de Kahrizak est devenu un symbole de la répression impitoyable du régime à l’égard des dissidents.

Répression récente

Ces dernières années, le régime iranien a poursuivi sa campagne de répression, en particulier en réponse à des manifestations de grande ampleur. À la suite des manifestations nationales de novembre 2019, déclenchées par une augmentation soudaine du prix des carburants, et des manifestations de 2022 déclenchées après l’assassinat de Mahsa Amini détenue par la police morale du régime, les forces de sécurité ont tué des centaines de manifestants et en ont arrêté des milliers d’autres. De nombreuses personnes détenues ont été soumises à la torture, à des aveux forcés et à des procès inéquitables, suivis de longues peines d’emprisonnement, voire de condamnations à mort.

Prisonniers politiques et dissidents

Les prisons iraniennes sont également remplies de prisonniers politiques, notamment de journalistes, de militants des droits de l’homme et de membres de minorités ethniques et religieuses. Ces prisonniers sont souvent condamnés à de lourdes peines, à l’isolement et au refus de soins médicaux. Le traitement des prisonniers politiques par le régime a été largement condamné par les organisations de défense des droits de l’homme et la communauté internationale.

Le recours au travail forcé dans les prisons iraniennes est un exemple flagrant du mépris du régime iranien pour les droits de l’homme fondamentaux. Cette exploitation s’inscrit dans une histoire plus large d’abus systémiques, de suppression de la dissidence et de violations flagrantes des normes internationales. La communauté internationale doit continuer à tenir le régime iranien pour responsable de ces atrocités et soutenir les efforts visant à rendre justice aux victimes de ces violations des droits de l’homme.

Alors que les Nations unies et d’autres organismes internationaux mettent en lumière ces abus, il est essentiel de maintenir la pression sur le régime iranien pour qu’il mette fin à ces pratiques inhumaines et qu’il respecte les droits fondamentaux de tous les prisonniers.

Source : INU/ CSDHI 

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