jeudi 26 septembre 2024

Augmentation du nombre d’exécutions en Iran : pendaisons dans dix prisons

 Les autorités iraniennes ont procédé à une série d’exécutions ces derniers jours, intensifiant les inquiétudes quant à l’application de la peine capitale dans le pays. Ces exécutions reflètent une tendance inquiétante à l’augmentation des condamnations à mort pour toute une série de crimes, notamment des infractions liées à la drogue et des meurtres.

Exécutions à Chiraz, Jiroft et Qazvin

Le lundi 23 septembre 2024, deux prisonniers ont été exécutés dans des prisons distinctes. Fardin Ahmadi, un résident de Mamasani, dans la province de Fars, a été pendu à la prison d’Adelabad à Shiraz pour une condamnation pour meurtre. Le même jour, Yaser Balandeh, condamné pour meurtre, a été exécuté dans la prison de Jiroft. Les deux hommes avaient été condamnés à mort à l’issue de procès qui ont soulevé des questions quant à l’équité de leur procédure judiciaire.

En outre, deux détenus de la prison centrale de Qazvin ont été exécutés dans la matinée du 23 septembre. Saeed Alimardani, 45 ans, originaire de Tabriz, et Mohammad Ghasaban, 40 ans, originaire de Qazvin, avaient été condamnés à mort pour des délits liés à la drogue. Leurs cas, comme beaucoup d’autres impliquant la peine capitale, ont attiré l’attention des défenseurs des droits de l’homme qui affirment que la procédure judiciaire iranienne est souvent en deçà des normes juridiques internationales.

Exécution d’un enfant délinquant

Le cas le plus préoccupant de ces exécutions est sans doute l’application de la peine de mort à un mineur délinquant à la prison centrale de Shiraz, le 15 septembre 2024. L’exécution de mineurs constitue une violation flagrante du droit international en matière de droits de l’homme, notamment de la Convention relative aux droits de l’enfant, dont l’Iran est signataire. Le jeune délinquant a été exécuté en même temps que deux autres détenus, Abdoljalil Ehsani et Yahya Zargari, tous deux condamnés pour des délits liés à la drogue.

Autres exécutions en Iran

D’autres exécutions ont eu lieu dans des prisons du pays. À Langerud, Ali Afrouz, 31 ans, et Amirhossein Boroumand, 34 ans, ont été exécutés à la prison de Lahijan le 24 septembre 2024, après avoir été condamnés pour meurtre. Boroumand, qui a toujours clamé son innocence tout au long de son procès, avait affirmé qu’il n’avait pas commis le crime, mais sa défense n’a pas été prise en compte par le tribunal.

À la prison centrale de Hamedan, Malekhossein Tarkashvand a été pendu le 23 septembre 2024, après avoir été reconnu coupable d’infractions liées à la drogue. Malekhossein Tarkashvand, qui était marié et avait une petite fille, avait été condamné à mort en vertu des lois sévères du pays sur les stupéfiants.

D’autres exécutions ont eu lieu dans les prisons de Tabriz, Karaj, Yezd, Gorgan et Bandar Abbas, où des prisonniers condamnés pour des délits liés à la drogue et des meurtres ont été mis à mort. Parmi eux, Hamidreza Hassanzehi, 60 ans, père de huit enfants, originaire de Zahedan, a été exécuté à Bandar Abbas le 24 septembre 2024, après avoir été condamné pour des délits liés à la drogue.

Le nombre croissant d’exécutions en Iran s’inscrit dans un contexte plus large de répression, visant en particulier les groupes marginalisés tels que les minorités ethniques et les personnes impliquées dans des délits liés à la drogue. Cette augmentation du nombre d’exécutions a suscité une condamnation générale de la part des groupes de défense des droits de l’homme, tant en Iran qu’au niveau international, qui demandent l’arrêt immédiat de l’application de la peine capitale.

Alors que l’Iran continue de procéder à des exécutions à un rythme alarmant, la communauté internationale est de plus en plus pressée de prendre des mesures et d’exiger du gouvernement iranien qu’il rende compte de ses violations des droits de l’homme. Les familles des personnes exécutées, dont beaucoup n’ont pas eu droit à un procès équitable, continuent de souffrir en silence alors que la machine iranienne à appliquer la peine de mort ne montre aucun signe de ralentissement.

Source : Iran HRM/CSDHI 

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