mardi 10 septembre 2024

Iran : Une défenseure des droits des femmes risque d’être exécutée : Sharifeh Mohammadi

 Amnesty International – La défenseuse des droits des femmes, des droits humains, Sharifeh Mohammadi, risque d’être exécutée après qu’un tribunal révolutionnaire de Rasht, dans la province de Gilan, l’a condamnée à mort en juin 2024 uniquement en raison de ses activités pacifiques en faveur des droits humains. Elle soutenait les droits des femmes et des travailleurs ainsi que l’abolition de la peine de mort et, jusqu’en 2011, elle était membre d’un comité de travailleurs en Iran, où les syndicats indépendants sont interdits. Son procès a été manifestement inéquitable et ses allégations de torture et d’autres mauvais traitements n’ont jamais fait l’objet d’une enquête.

La défenseure des droits humains Sharifeh Mohammadi, 45 ans, risque d’être exécutée à la prison de Lakan, dans la province de Gilan, après avoir été condamnée à mort par la branche 1 du tribunal révolutionnaire de Rasht, dans la province de Gilan, en juin 2024.

Elle a été reconnue coupable de « rébellion armée contre l’État » (baghi) uniquement en raison de ses activités pacifiques en faveur des droits humains, notamment son soutien aux droits des femmes et des travailleurs ainsi qu’à l’abolition de la peine de mort, et de son appartenance passée au Comité de coordination pour l’aide à la formation d’organisations de travailleurs, qui milite en faveur de la création de syndicats. Son appel est en cours devant la Cour suprême.

Le 5 décembre 2023, des agents du ministère du Renseignement ont arrêté arbitrairement Sharifeh Mohammadi et l’ont transférée dans un centre de détention à Rasht, où, selon une source informée, elle a été soumise à des actes de torture et à des mauvais traitements, notamment des coups de pied répétés sur les jambes. Quelques jours plus tard, elle a été transférée en isolement dans la prison de Lakan. Le 28 décembre 2023, elle a été transférée dans un centre de détention du ministère du Renseignement à Sanandaj, dans la province du Kurdistan, à environ 500 km de Rasht. Selon des sources informées, des agents du ministère l’ont soumise à des actes de torture et à des mauvais traitements pour lui arracher des « aveux » forcés, notamment en la frappant à plusieurs reprises au visage et à la tête alors qu’elle avait les yeux bandés, ce qui lui a causé des blessures visibles.

des blessures visibles. Fin janvier 2024, lors de son transfert à la prison de Sanandaj, elle a déposé une plainte pour torture, mais aucune enquête n’a été menée. Quatre semaines plus tard, elle a retiré sa plainte après que les autorités chargées des poursuites l’ont menacée d’une détention prolongée à la prison de Sanandaj, où elle avait été détenue au secret et à l’isolement. Fin février 2024, elle a été transférée à la prison de Lakan.

Le procès de Sharifeh Mohammadi, qui a consisté en une séance de 30 minutes le 9 juin 2024, a été manifestement inéquitable. Elle a été reliée à la prison par vidéoconférence et n’a pas eu le droit de s’exprimer. Le verdict cite ses activités pacifiques en faveur des droits de l’homme comme « preuves » contre elle, notamment la possession de documents soutenant les femmes détenues, sa position abolitionniste et ses liens avec le Comité de coordination pour l’aide à la formation d’organisations de travailleurs.

Mettre fin à tout projet d’exécution de Sharifeh Mohammadi, annuler sa condamnation et sa peine de mort, et la libérer immédiatement et sans condition, car elle est détenue uniquement pour ses activités pacifiques en faveur des droits de l’homme. En attendant sa libération, lui fournir des soins de santé adéquats et des visites régulières de sa famille et de ses avocats ; la protéger contre d’autres actes de torture et d’autres mauvais traitements.
et d’autres mauvais traitements ; et ordonner une enquête indépendante, efficace et impartiale sur ses allégations de torture, en traduisant en justice, dans le cadre de procès équitables, toute personne soupçonnée de responsabilité criminelle. En outre, il convient d’instaurer immédiatement un moratoire officiel sur les exécutions en vue d’abolir la peine de mort.

Source : CSDHI 

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