La campagne des mardis « Non aux exécutions» n’a cessé de prendre de l’ampleur, avec de plus en plus de prisonniers y participant chaque semaine. L’objectif de la campagne est clair : s’opposer à la peine de mort en tant que forme de punition inhumaine et demander son abolition. Cette position est indépendante des accusations, des motivations ou des convictions des personnes condamnées à mort, et se concentre uniquement sur l’inhumanité de la peine capitale elle-même.
Elisabetta Zamparutti, ancienne députée italienne et responsable de l’organisation de défense des droits de l’homme « Hands Off Cain », a annoncé le 19 août sa solidarité avec la campagne « Non aux exécutions le mardi ». Elle a déclaré sur ses comptes Facebook et Instagram que le nombre d’exécutions en Iran augmente continuellement et de manière spectaculaire et que rien ne change en Iran sous le règne du Guide suprême, quel que soit le président. Par conséquent, elle s’est engagée à se joindre à la grève de la faim chaque mardi aux côtés des prisonniers iraniens pour protester contre les exécutions.
La poursuite et l’expansion de cette campagne se déroulent dans un contexte où le système judiciaire et les forces de sécurité du régime iranien intensifient leur recours à la peine de mort. Depuis le début de l’année perse 1403, qui a commencé le 21 mars 2024, plus de 310 personnes, dont 16 femmes, ont été exécutées en Iran. Le régime a encore accéléré son rythme d’exécutions, avec 118 personnes pendues rien qu’en août.
Le recours massif à la peine de mort par le régime ces derniers temps suggère une approche systématique comme si ceux qui sont au pouvoir pensaient que la solution à toutes les crises se trouve dans la potence. Dans ce contexte, la peine de mort est considérée comme une forme de « vengeance dure » contre le peuple iranien.
Parmi les personnes touchées par cette répression brutale figurent les femmes, qui ont longtemps été la force motrice des changements fondamentaux en Iran. L’exécution de 16 prisonnières au cours des cinq derniers mois, ainsi que les arrestations massives et les violences contre les femmes dans les rues sous prétexte de faire respecter la politique gouvernementale du hijab obligatoire, mettent en évidence la confrontation violente du régime avec les femmes. Cette approche oppressive a même conduit à la mort et à de graves conséquences sur la santé de nombreuses femmes et filles en Iran.
Le régime iranien n’exécute pas des groupes de 100 ou 120 personnes à la fois. Au lieu de cela, il exécute 120 individus, chacun en isolement, laissant des milliers d’autres prisonniers en isolement, attendant leur tour d’être exécutés. Comme les prisonniers des prisons d’Evin et de Lakan Rasht l’ont souligné à juste titre, arrêter cette machine à tuer nécessite des actions et des manifestations collectives à l’échelle nationale. La peine de mort étant un problème social mis en œuvre par le gouvernement, y faire face nécessite également une réponse sociale, qui ne peut être obtenue que par l’unité et l’action collective.
La nécessité de l’unité et de la solidarité dans l’opposition à la peine de mort a été soulignée à plusieurs reprises par les prisonniers participant à la campagne « Non aux exécutions le mardi ». Ils ont appelé tout le monde à se lever comme ils le peuvent et à soutenir cette résistance qui a commencé dans les murs des prisons.
Selon des sources fiables, les prisonniers en grève de la faim dans le cadre de la campagne des mardis « Non aux exécutions » ont poursuivi leur protestation pour la 30e semaine consécutive dans plusieurs prisons du pays. Il s’agit notamment de la prison d’Evin (quartier des femmes, quartier 4, quartier 6 et quartier 8), de la prison de Ghezel Hesar (unités 3 et 4), de la prison centrale de Karaj, de la prison de Khorramabad, de la prison militaire de Shiraz, de la prison de Mashhad, de la prison de Qaem Shahr, de la prison de Lakan Rasht (quartier des femmes et des hommes), de la prison de Tabriz, de la prison d’Ardabil, de la prison de Khoy, de la prison de Naqadeh, de la prison d’Urmia, de la prison de Salmas, de la prison de Saqqez, de la prison de Baneh, de la prison de Mariwan et de la prison de Kamyaran. Les grévistes ont appelé la Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les droits de l’homme, Mme Mai Sato, à prêter une attention particulière à ces actes inhumains, notamment aux exécutions en Iran, et à travailler sans relâche pour les arrêter et mettre fin à cette situation brutale dans le pays.
Source:NCRI
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