Masoud Pezeshkian hérite d’une économie au bord de l’effondrement. Son prédécesseur, Ebrahim Raïssi, a laissé en héritage une inflation élevée, une pauvreté rampante et une dépréciation de la monnaie. Aujourd’hui, Pezeshkian est confronté à l’énorme défi de renverser cette tendance sans aucune stratégie concrète ni leadership expérimenté au sein de son cabinet.
Le ministre de l’Économie proposé par Pezeshkian, Abdol-Nasser Hemmati, est emblématique de ce manque de direction. Hemmati, lors de son précédent mandat à la tête de la Banque centrale, a supervisé une période de détérioration économique marquée par une inflation galopante et une dévaluation spectaculaire du rial. La mise en œuvre désastreuse du système de double taux de change sous la surveillance de Hemmati a non seulement épuisé les réserves nationales, mais a également alimenté la corruption et creusé les disparités économiques.
D’autres nominations clés au sein du cabinet de Pezeshkian, comme les ministres responsables de l’industrie, du commerce et des finances, manquent également de stratégies économiques claires. Les rapports suggèrent que ces ministres sont encore incertains quant aux politiques qu’ils doivent présenter au parlement, un signe inquiétant de l’incapacité du régime à répondre efficacement aux défis économiques du pays.
Le secteur industriel iranien, autrefois une pierre angulaire de l’économie, est désormais embourbé dans la récession. Selon les statistiques officielles, l’indice des directeurs d’achat (PMI) du secteur a enregistré une contraction pendant deux mois consécutifs, ce qui indique une aggravation de la stagnation industrielle. Des problèmes tels que les coupures de courant fréquentes, les pénuries de capitaux et l’exode des travailleurs qualifiés ont aggravé la situation. Les derniers chiffres (officiels) indiquent que l’activité industrielle est tombée à un PMI de 47,2, bien en dessous du seuil de 50 points qui sépare l’expansion de la contraction.
Le marché du travail est également en difficulté, l’indice de l’emploi tombant à 48,5, marquant la plus forte baisse en trois ans. Cette baisse de l’emploi reflète à la fois le manque d’opportunités et la désillusion croissante des travailleurs, dont beaucoup quittent le secteur en raison de salaires non compétitifs et de la hausse du coût de la vie.
Pezeshkian a placé certains de ses espoirs dans le septième plan de développement, qui prévoit des objectifs économiques ambitieux, notamment placer l’Iran parmi les 10 premières économies mondiales et atteindre un PIB de 2 000 milliards de dollars. Cependant, alors qu’il ne reste que 20 mois pour mettre en œuvre ce plan, aucun de ces objectifs n’a été atteint. Le PIB du pays reste à environ 450 milliards de dollars, l’inflation est bloquée à 40 % et un tiers de la population continue de vivre dans la pauvreté absolue. Les objectifs du plan sont de plus en plus considérés comme irréalisables sous l’administration actuelle.
La Bourse de Téhéran est devenue le miroir de l’échec du régime. Ces dernières semaines, plus de 3 600 milliards de tomans ont été retirés du marché par des investisseurs de plus en plus sceptiques. L’indice boursier est tombé à son plus bas niveau depuis deux ans, ce qui reflète l’aggravation de la crise et l’incapacité du régime à restaurer la confiance des investisseurs.
Alors que la situation économique de l’Iran se détériore, le tissu social du pays continue de se dégrader. Des protestations persistantes dans divers secteurs – ouvriers, enseignants et même fonctionnaires retraités – soulignent le mécontentement croissant. L’incapacité du gouvernement de Pezeshkian à répondre à ces griefs économiques suggère que la situation ne s’améliorera probablement pas. Au contraire, le pays est sur la voie d’une plus grande agitation sociale, alimentée par une économie qui ne montre aucun signe de reprise. Seule une refonte politique et économique fondamentale peut inverser cette trajectoire, mais sous le régime actuel, un tel changement reste un espoir lointain.
Source:NCRI
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