Un mois s’est écoulé depuis les manifestations et les grèves des infirmières et du personnel soignant dans plusieurs villes d’Iran, mais la vague de protestations ne s’est pas calmée. Les organisations de défense des droits de l’homme et les organisations professionnelles ont mis en garde à plusieurs reprises au cours du mois dernier contre la répression du secteur de la santé.
Les travailleurs et les infirmières iraniens, privés de liberté d’organisation et de syndicats indépendants, sont confrontés à de sévères mesures de rétorsion de la part du gouvernement simplement parce qu’ils poursuivent leurs revendications légitimes.
Un mois de protestations et de grèves des infirmières
Les manifestations et grèves des infirmières ont commencé le 2 août dans la ville de Karaj. Ce jour-là, un groupe d'infirmières travaillant à Karaj s'est mis en grève pour protester contre leurs conditions de travail et le mépris répété des fonctionnaires du gouvernement. Les manifestations des infirmières se sont poursuivies les jours suivants, s'étendant à plus de 20 villes et 50 hôpitaux et centres de santé publics.
Répression des manifestations et arrestation d'infirmières
Dans certaines villes, les manifestations et les grèves des infirmières ont donné lieu à des confrontations, des affrontements et même à l'arrestation de plusieurs manifestants. À mesure que les manifestations des infirmières s'étendent, la répression à leur encontre s'intensifie.
La police et des agents en civil ont attaqué certains rassemblements d'infirmières et ont arrêté un certain nombre d'infirmières qui manifestaient.
Les principales revendications des infirmières qui protestent
Les infirmières en grève réclament le respect de leurs droits, notamment une augmentation des salaires en fonction du taux d'inflation, l'application de la loi sur les tarifs des services infirmiers, la résolution du problème des heures supplémentaires obligatoires, la lutte contre la pénurie de personnel et les conditions de travail difficiles, l'arrêt des licenciements et la réintégration des infirmières licenciées. Cependant, le gouvernement a ignoré les revendications des infirmières et des travailleurs de la santé.
La situation des infirmières ne cesse de se dégrader depuis des années, poussant de plus en plus d’entre elles à émigrer.
Fereydoun Moradi, membre du Conseil supérieur des infirmières, déclare : « Les conditions de vie des infirmières sont devenues insupportables et 150 à 200 infirmières émigrent du pays chaque mois. »
Ali Jafarian, chef du Conseil stratégique du ministère de la Santé, du Traitement et de l'Éducation médicale sous le gouvernement de Masoud Pezeshkian, a fait état d'une vague d'émigration d'infirmières vers l'Allemagne, décrivant le taux d'émigration ou d'abandon d'emploi comme «horrible».
Bon nombre de ces revendications liées aux moyens de subsistance, aux salaires et à l’aide sociale sont partagées par les travailleurs, les enseignants, les retraités et les autres salariés.
Les retraités qui protestent dans plusieurs villes du pays ont également soutenu les protestations des infirmières et des travailleurs de la santé en scandant des slogans lors de leurs propres rassemblements professionnels.
Depuis des années, les travailleurs et les retraités organisent des manifestations et des rassemblements hebdomadaires pour revendiquer leurs droits. Depuis un mois, les infirmières se joignent aux enseignants, aux retraités et à d’autres segments de la société pour protester contre les ministères et les institutions du gouvernement, malgré la pression et la répression continues.
Il est irréaliste d’attendre du régime iranien, qui fait face à un déficit budgétaire de plusieurs milliers de milliards de rials, qu’il réponde aux besoins des infirmières et des professionnels de la santé. Actuellement, leurs revendications s’élèvent à environ 75 milliers de milliards de rials (environ 125 millions de dollars). On peut se demander comment le gouvernement, qui a les caisses vides, compte répondre à ces demandes, et le résultat probable sera une nouvelle répression.
Source: Iran Focus
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