Mashaallah Karami, le père de Mohammad Mehdi Karami, un jeune manifestant exécuté par les autorités iraniennes, a été condamné à plus de huit ans de prison pour de multiples chefs d’accusation. Mohammad Mehdi Karami était l’un des deux jeunes hommes exécutés le 7 janvier 2023, après avoir été condamné à l’issue d’un procès que les observateurs internationaux ont qualifié d’inéquitable. Il avait été accusé d’avoir participé à l’assassinat d’un membre de la milice du Bassidj lors de manifestations nationales.
Mashaallah Karami a été arrêté le 22 août 2023, après que les forces de sécurité ont effectué une descente à son domicile, confisquant son téléphone portable et ses effets personnels. Pendant des mois, sa famille n’a pas su où il se trouvait, jusqu’à ce qu’il soit finalement localisé à la prison centrale de Karaj, où il est toujours incarcéré. Au cours de la descente, les forces de sécurité auraient détruit une armoire contenant des souvenirs de son fils exécuté, notamment des médailles et des certificats, et brûlé ses vêtements. Le harcèlement et l’intimidation continus des autorités ont forcé la femme de Mashaallah Karami et un autre fils à fuir leur maison et à déménager dans un lieu non divulgué.
Le 23 avril 2024, le tribunal révolutionnaire de Karaj a tenu une audience pour le cas de Mashaallah Karami. Le tribunal l’a condamné à cinq ans de prison pour « collusion et rassemblement en vue de commettre des crimes contre la sécurité nationale » et à une année supplémentaire pour « propagande contre le régime ». Dans une décision distincte rendue le 15 août 2024, la section 102 du tribunal pénal de Nazarabad l’a condamné à sept ans et huit mois de prison supplémentaires pour « blanchiment d’argent » et à quatorze mois pour « acquisition de richesses illicites », ainsi qu’à une amende de 19 milliards de tomans et à la confiscation de ses biens.
Des experts juridiques et des défenseurs des droits de l’homme ont critiqué ces accusations, affirmant que Karami n’avait pas accès à des fonds publics ou à des postes officiels qui auraient pu lui permettre de détourner des fonds, de verser des pots-de-vin ou de commettre d’autres formes de malversations financières. Le verdict du tribunal a été condamné comme faisant partie d’une vaste campagne de représailles contre les familles des personnes exécutées ou tuées lors des manifestations, visant à faire taire les dissidents et à dissuader d’autres personnes de demander justice.
Mohammad Mehdi Karami, un champion de karaté de 22 ans originaire de Karaj, a été exécuté alors qu’il menait une grève de la faim sèche pour protester contre sa condamnation à mort. Mohammad Hosseini et lui-même ont été arrêtés le 5 novembre 2022, lors d’une cérémonie marquant les 40 jours écoulés depuis la mort de Hadis Najafi, un autre manifestant. Les deux hommes ont été soumis à de graves tortures et contraints de faire de faux aveux, selon des rapports d’organisations de défense des droits de l’homme.
Les circonstances de leur arrestation, le refus d’accès à une représentation juridique et la procédure judiciaire accélérée ont été largement critiqués comme étant des violations flagrantes des normes internationales en matière de droits de l’homme, notamment celles inscrites dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, dont l’Iran est signataire. Ces événements soulignent la crise actuelle des droits de l’homme en Iran, où le système judiciaire et l’appareil de sécurité continuent de réprimer les dissidents en toute impunité.
Source : Iran HRM/CSDHI
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