Nouvelle affaire contre Pakhshan Azizi pour des « émeutes de prison » présumées
Pakhshan Azizi, une prisonnière politique condamnée à mort à la prison d’Evin à Téhéran, a été accusée d’ » émeutes en prison » dans une nouvelle affaire ouverte par la 3e branche du bureau du procureur de la prison d’Evin. Cette accusation est liée aux événements qui ont entouré le second tour de l’élection présidentielle iranienne, qui s’est tenu en juin 2024.
Le 25 juillet 2024, Pakhshan Azizi, prisonnière politique kurde, journaliste et diplômée en travail social, a été condamnée à mort par le tribunal révolutionnaire de Téhéran après près d’un an de détention. Le tribunal l’a déclarée coupable d’« insurrection armée » (connue sous le nom de « bagh-ye ») en raison de son appartenance présumée à un parti d’opposition kurde. En outre, 3 membres de sa famille ont été condamnés à des peines d’emprisonnement.
La condamnation à mort a été prononcée par la branche 26 du tribunal révolutionnaire de Téhéran, qui l’a accusée d’« insurrection armée » en raison de son appartenance à un parti d’opposition kurde. De plus, Azizi a été condamnée à 4 ans de prison pour « appartenance à des groupes opposés au régime ».
Cette peine a été prononcée alors qu’Azizi n’a pas eu accès à un avocat et n’a pas reçu la visite de sa famille pendant les 8 mois qu’ont duré sa détention et son interrogatoire. Son procès a eu lieu en mai 2024 et le verdict a été communiqué à son avocat le mardi 23 juillet 2024.
Simultanément, 3 membres de sa famille ont été condamnés à un an de prison chacun pour avoir prétendument « aidé un criminel à se soustraire aux poursuites et à la condamnation ».
Plus d’un an d’incertitude : La détention de Varisha Moradi à la prison d’Evin
Varisha Moradi, une autre détenue politique, est privée d’appels téléphoniques et de visites de sa famille depuis plus de 3 mois. Accusée d’« insurrection armée », Varisha Moradi est restée dans un état de flou juridique à la prison d’Evin pendant plus d’un an depuis son arrestation.
Mme Moradi a été arrêtée par les forces de sécurité le 31 juillet 2023, dans la banlieue de Sanandadj, capitale de la province du Kurdistan, dans l’ouest de l’Iran. Après avoir terminé le processus d’interrogatoire, elle a été transférée le 26 décembre 2023 du centre de détention du ministère des Renseignements (connu sous le nom de quartier 209 de la prison d’Evin) au quartier des femmes de la prison d’Evin.
Sarvnaz Ahmadi dans un état critique et privée de soins médicaux
Sarvnaz Ahmadi, une militante des droits de l’enfant emprisonnée à Evin, a besoin d’un traitement médical de toute urgence, selon son médecin. Cependant, les responsables du dossier ont rejeté sa demande de permission médicale.
Le mardi 13 août 2024, Ahmadi a été emmenée chez un neurologue à l’extérieur de la prison d’Evin. Le spécialiste, nommé par le pouvoir judiciaire, a décrit son état comme extrêmement critique et a demandé d’urgence un congé médical dans une lettre adressée aux responsables de la prison. Sarvnaz Ahmadi, qui a purgé un tiers de sa peine de 3 ans et demi, peut légalement bénéficier d’un congé médical et d’une libération conditionnelle. Cependant, les autorités chargées de la sécurité l’empêchent de bénéficier de ces droits.
L’état neurologique grave de Mme Ahmadi, qui se traduit notamment par des crises d’épilepsie et des contractions musculaires intenses, a été déclenché par une attaque des forces de sécurité contre une grève de la faim menée par des femmes détenues dans le quartier des femmes. Elle avait été transférée à l’hôpital Taleghani de Téhéran à la suite d’une crise d’épilepsie survenue jeudi.
Sarvnaz Ahmadi a été arrêtée le 27 avril 2023, juste avant la Journée internationale des travailleurs, en même temps que plusieurs militants syndicaux au domicile de Mohammad Habibi, un éminent dirigeant du syndicat des enseignants, puis transférée à la prison d’Evin.
Violations graves et persistantes des droits de l’homme
Ces 3 rapports mettent en lumière les graves violations des droits de l’homme auxquelles sont confrontés les prisonniers politiques en Iran, en particulier les militants qui contestent le régime iranien. Les cas de Pakhshan Azizi, Varisha Moradi et Sarvnaz Ahmadi révèlent le refus systématique du régime de garantir une procédure régulière, une représentation légale et des soins médicaux, soulignant les conditions brutales qui règnent dans les prisons iraniennes.
Le sort de ces prisonnières, soumises à une détention prolongée, à des peines sévères et à une négligence qui met leur vie en danger, reflète la répression plus générale à laquelle sont confrontés les dissidents en Iran. Ces incidents appellent une attention internationale accrue et une action urgente pour remédier aux violations des droits fondamentaux dans le système pénitentiaire iranien.
Source : CNRI Femmes
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