Cet incident souligne une fois de plus l’incapacité du régime iranien à accorder la priorité à la sécurité des travailleurs, en particulier dans le secteur périlleux de l’exploitation minière. Alors que les opérations de sauvetage se poursuivent et que 24 travailleurs sont toujours bloqués sous terre, le pays est confronté à une catastrophe qui aurait pu être évitée et qui met en évidence la négligence systémique des conditions de travail en Iran.
Les rapports officiels indiquent que l’explosion a été déclenchée par une libération soudaine de méthane dans deux tunnels. Bien qu’il n’y ait pas eu d’incendie ou d’effondrement, les mineurs ont été asphyxiés par les fumées toxiques. Les travailleurs, dont beaucoup n’ont pas bénéficié de mesures d’urgence adéquates, ont péri dans des circonstances qui, selon les critiques, auraient pu être évitées si des protocoles de sécurité adéquats avaient été mis en place.
Le gouverneur du Khorasan du Sud, Mohammad-Javad Ghanat, a confirmé l’augmentation du nombre de morts, tandis que 17 mineurs blessés ont été transportés dans des hôpitaux locaux. Toutefois, la réaction du régime a été critiquée comme étant insuffisante, avec de vagues promesses d’enquête qui n’ont pas permis de répondre à l’indignation croissante de l’opinion publique.
Les conditions toxiques, aggravées par la persistance du gaz, ont rendu les opérations de sauvetage de plus en plus difficiles. Plus de 40 équipes de secours spécialisées travaillent dans les 750 mètres de tunnels, mais les progrès restent lents. L’industrie minière iranienne a une longue histoire d’accidents, et l’explosion de Madanjou fait écho à des catastrophes antérieures, comme l’effondrement de la mine de Zemestan-Yurt en 2017, qui a coûté la vie à 43 personnes.
Malgré ces incidents répétés, le régime n’a pas réussi à mettre en œuvre des réformes significatives en matière de sécurité. Les critiques affirment que le nombre croissant d’accidents mortels dans les mines reflète le manque d’intérêt du gouvernement pour l’application des règles de sécurité. Pour la seule année 2023, 2115 décès liés au travail ont été signalés en Iran, soit une augmentation alarmante de 11,3 % par rapport à l’année précédente.
Nombreux sont ceux qui mettent en doute la sincérité des représentants du gouvernement, notamment du président Masoud Pezeshkian, qui, lors de son passage à New York, a présenté ses condoléances et ordonné une enquête superficielle. Les militants syndicaux et les détracteurs du régime soulignent que les nombreux avertissements concernant les conditions dangereuses, en particulier les fuites de méthane et la mauvaise ventilation, n’ont pas été pris en compte.
Cette tragédie a une fois de plus mis en lumière les dures réalités auxquelles est confrontée la main-d’œuvre iranienne. Les mineurs travaillent dans des conditions qui mettent leur vie en danger, pour des salaires dérisoires, avec peu ou pas de protection de la part du gouvernement. En l’absence de syndicats indépendants, les travailleurs n’ont pas les moyens de défendre leurs droits, ce qui les expose à de nouvelles tragédies si des changements systémiques ne sont pas mis en œuvre.
Source : CSDHI
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