Les préjudices dissimulés des patrouilles de moralité : Le combat d’une mère pour la justice
Nafass Hadji Charif, une jeune fille de 14 ans, a été profondément traumatisée et incapable de quitter son domicile à la suite d’une violente agression de la patrouille iranienne de la moralité à Téhéran.
« Elle ne veut même pas aller voir son thérapeute en raison d’une anxiété et d’un stress importants », a révélé sa mère dans une interview accordée au quotidien d’État Etemad le 9 septembre 2024. « Je ne peux même pas mentionner certains problèmes, mais sa santé mentale a été gravement affectée.
Une bataille juridique pour obtenir justice
L’incident s’est produit le 21 juillet 2024, lorsque Nafass Hadji Charif et son amie ont été appréhendées par la patrouille alors qu’elles se rendaient dans un centre commercial de la rue Vatanpour. Sa mère, qui se trouvait à proximité dans un café, a été prise de panique lorsqu’elle a réalisé que le téléphone de sa fille était éteint.
Maryam Abbasi, sa mère, a expliqué : « À 18h30, ils ont arrêté les enfants, et je n’ai rien appris jusqu’à 20 h. Mon esprit s’est emballé, et j’avais l’impression que ma fille n’avait pas de téléphone. Mon esprit s’emballait et j’étais extrêmement anxieuse. Finalement, ils m’ont appelée du téléphone de son amie et m’ont informée que la patrouille de la moralité les avait arrêtés.
« J’ai essayé de leur faire passer le téléphone à la policière pour que je puisse lui expliquer que ces enfants avaient 14 ans, en espérant qu’elle les traiterait correctement. Mais la policière m’a ignoré et m’a dit de me rendre au centre de police de sécurité de Gicha. En chemin, un homme m’a appelée et m’a dit : « Votre fille est assise devant moi ; nous lui avons donné de l’eau, elle est assise près du climatiseur et il ne lui est rien arrivé. Si vous avez un foulard, apportez-le, mais si vous n’en avez pas, ce n’est pas grave ! Venez la chercher ».
À son arrivée au poste de police, lorsqu’elle a finalement vu Nafass, le visage de la jeune fille était couvert d’ecchymoses, son cou portait des traces d’agression et ses vêtements étaient déchirés.
Traumatisme permanent et barrières institutionnelles
Les blessures physiques de Nafass n’étaient que le début de ses souffrances. Le bilan psychologique est immense. « Elle ne peut pas dormir. La nuit, elle se réveille en ayant peur que des officiers prennent d’assaut notre maison », a expliqué sa mère, ajoutant que Nafass vérifie désormais quotidiennement les caméras de sécurité situées à l’extérieur de leur appartement pour voir s’il y a des signes d’intrusion. Sa peur est telle qu’elle supplie constamment sa famille de quitter le pays.
Malgré ces événements traumatisants, sa mère n’a eu de cesse de réclamer justice. Elle a déposé des plaintes auprès de divers organismes gouvernementaux, notamment le tribunal militaire et les bureaux de surveillance de la police. Cependant, les plaintes de la famille ont été rejetées à chaque fois.
Ironiquement, l’une des policières impliquées dans l’incident a déjà réussi à obtenir une audience pour une blessure mineure qu’elle avait subie, alors que le Nafass continue de souffrir.
L’avenir d’une jeune athlète en péril
Nafass, une athlète et étudiante autrefois prometteuse, a été victime d’une violente agression qui l’empêche de poursuivre sa vie. Sa mère la décrit comme une « artiste douée et une championne sportive accomplie ». Aujourd’hui, ce brillant avenir est assombri par la peur et l’incertitude, et l’adolescente, autrefois audacieuse, est désormais terrifiée à l’idée de quitter son domicile.
Alors que la bataille juridique s’éternise, Nafass Hadji Charif et sa famille se demandent quand, si jamais, ils obtiendront justice pour l’agression brutale dont leur fille a été victime. Chaque jour qui passe, cet espoir semble s’éloigner un peu plus.
La Commission des femmes du NCRI a fermement condamné le traitement violent et inhumain infligé à Nafass Hadji Charif et à son amie, et a appelé le Conseil des droits de l’homme des Nations unies, le Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, le rapporteur spécial sur l’Iran et le rapporteur spécial des Nations unies sur la violence à l’égard des femmes à condamner fermement les actions oppressives du fascisme religieux au pouvoir en Iran.
Source: CNRI Femmes
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