L’affaire : vol à la banque nationale
L’affaire remonte à juin 2022, lorsqu’un groupe de 13 personnes, dirigé par les deux principaux accusés, Hatef et Armin, a orchestré un vol dans la succursale de l’Université nationale de la Banque nationale d’Iran. Le groupe s’est attaqué à des coffres-forts dans le cadre d’un vol effronté. Après le vol, les auteurs ont fui le pays mais ont finalement été appréhendés par les autorités turques et extradés vers l’Iran.
Le procès s’est déroulé à la section 10 de la Cour pénale de Téhéran, où les accusés ont été maintenus en détention pendant des mois au cours de la procédure judiciaire.
La sentence : Amputation et flagellation
Après des mois de délibération, le tribunal a rendu sa sentence. Les deux principaux accusés, Hatef et Armin, ont été condamnés à 74 coups de fouet et à l’amputation de leurs doigts pour « possession de biens volés ». Quatre autres coaccusés ont été condamnés à 74 coups de fouet et à une peine de prison, tandis que les autres personnes impliquées dans l’affaire ont également été condamnées à des peines de prison.
Ce jugement a une fois de plus attiré l’attention sur le fait que l’Iran continue de recourir aux châtiments corporels, notamment à la flagellation et à l’amputation, des pratiques largement condamnées par la communauté internationale comme étant inhumaines.
Une violation des droits de l’homme
L’amputation et la flagellation ne sont pas seulement brutales, elles constituent également une violation directe des normes internationales en matière de droits de l’homme. Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), dont l’Iran est signataire, interdit expressément ces traitements cruels et dégradants. L’article 7 du PIDCP stipule que « nul ne sera soumis à la torture ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants », un principe que le régime iranien continue d’ignorer.
Malgré les protestations nationales et internationales, le système judiciaire iranien persiste à appliquer des peines telles que l’amputation, la lapidation et même la crucifixion. Ces châtiments sont codifiés dans le code pénal islamique et sont périodiquement appliqués par le pouvoir judiciaire, ce qui témoigne d’un système juridique qui résiste à la pression internationale en faveur d’une réforme.
Le recours permanent à des châtiments inhumains
L’adhésion du régime iranien à ces châtiments archaïques et barbares est depuis longtemps une source d’indignation internationale. Les organisations de défense des droits de l’homme ne cessent de demander à l’Iran d’abolir ces pratiques, invoquant les profonds dommages physiques et psychologiques qu’elles infligent aux individus. Pourtant, le régime reste inflexible, utilisant ces châtiments non seulement comme moyen de rétribution, mais aussi comme outil pour instiller la peur et maintenir le contrôle sur sa population.
La récente condamnation de Hatef et Armin nous rappelle brutalement que l’Iran continue d’appliquer ces mesures draconiennes malgré la pression croissante exercée par la communauté internationale. Le recours à l’amputation et à la flagellation en tant que formes de punition sape toute prétention à la justice et à la dignité humaine, et leur application continue perpétue une culture de la peur, de la répression et de la violence.
Le cas de Hatef et Armin n’est pas un incident isolé, mais s’inscrit dans un contexte plus large de brutalité judiciaire en Iran. Sans une pression internationale soutenue et un engagement en faveur des droits de l’homme, de telles pratiques continueront à se développer, érodant davantage les droits fondamentaux des individus et ternissant l’engagement mondial en faveur de la justice.
Il est impératif que les autorités iraniennes soient tenues pour responsables de leur mépris permanent de la dignité humaine. Ce n’est que par une action mondiale concertée que nous pouvons espérer mettre fin à ces violations flagrantes et ouvrir la voie à un système juridique plus juste et plus humain en Iran.
Source : INU/CSDHI
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