Sarina Esmailzadeh (2 juillet 2006 – 21 septembre 2022) était une adolescente de 16 ans, élève brillante de l’école Farzanegan à Mehrchahr, Karaj. Le 21 septembre, elle a été tuée par des violents coups de matraques sur la tête par les forces de sécurité du CGRI lors des manifestations nationales de 2022 à Karaj, en Iran.
Sarina Esmailzadeh vivait avec sa mère et son frère aîné. Son père, Aref Esmailzadeh, est décédé en 2013 alors qu’elle avait 7 ans. Sa mère est gravement malade depuis quelque temps en raison d’une tumeur au cerveau.
Selon les messages publiés sur les chaînes Telegram et YouTube de Sarina, elle était une adolescente en quête de liberté, opposée au voile obligatoire et sympathisant avec les problèmes sociaux du peuple iranien.
Dans l’une de ses vidéos publiées sur YouTube, elle déclare : “Nous ne sommes pas comme les précédents : “Nous ne sommes pas comme la génération précédente, il y a 20 ans, qui ne savait pas ce qu’était la vie en dehors de l’Iran. Nous sommes conscients de ce qui se passe dans le monde aujourd’hui et nous nous demandons ce que nous avons de moins que les autres adolescents dans le monde, ce qui fait que nos préoccupations dans la vie sont si différentes.
Dans sa dernière vidéo sur Telegram (@sarinaez), elle a déclaré : “Ma patrie me donne l’impression d’être en exil”.
Sarina Esmailzadeh a été tuée le 21 septembre à midi, après l’assassinat brutal de Mahsa Amini par les forces de sécurité du CGRI et le début des manifestations de 2022 en Iran.
À la fin de son cours de langue, elle s’est jointe à un rassemblement public près de son école avec quelques-unes de ses amies pour soutenir les manifestations. Lors de ce rassemblement, les agents de sécurité ont gravement blessé Sarina Esmailzadeh en lui assénant plusieurs coups de matraque sur la tête, ce qui l’a fait saigner abondamment.
Ses amies l’ont emmenée dans l’une des maisons proches du lieu de rassemblement pour la soigner, car les conditions de son transfert à l’hôpital n’étaient pas disponibles, mais Sarina n’a pas survécu et est décédée sur place.
Le même jour, à 22h30, les amis de Sarina ont informé sa famille de sa mort, assassinée par les forces de sécurité, car jusqu’alors sa famille ne savait rien de son état.
Les personnes présentes sur le lieu de rassemblement ont dit à la famille de Sarina que son corps avait été transporté à l’hôpital en ambulance. Jusqu’au matin du 23 septembre, les responsables de l’hôpital et de la morgue n’ont donné aucune information à la famille sur l’endroit où se trouvait le corps de Sarina.
Les funérailles de Sarina Esmailzadeh
Le 23 septembre 2022, vers 12h00, les forces de sécurité ont appelé la famille de Sarina en lui demandant de se rendre rapidement au cimetière pour recevoir et laver le corps de Sarina.
Après la présence de la famille, les officiers ne l’ont pas autorisée à contacter ses amis et ses proches, et elle a été contrainte de célébrer seule les funérailles.
Pour que la famille puisse identifier Sarina, les forces de sécurité ont montré son visage, qui présentait de nombreuses blessures, la partie droite du front de Sarina étant complètement écrasée.
Après l’enterrement de Sarina, Hossein Fazeli Harikandi, le chef du pouvoir judiciaire d’Alborz, a affirmé que Sarina Esmailzadeh avait sauté du toit de la maison de sa grand-mère à Azimieh, Karaj, dans la matinée du 23 septembre et s’était suicidée.
Selon des connaissances de la famille, de nombreuses forces de sécurité, y compris des agents féminins en civil, étaient présentes aux funérailles de Sarina dans la maison de sa grand-mère à Azimieh, Karaj. Sa mère aurait dit à tous les invités que Sarina était tombée du toit d’un immeuble, sans même qu’ils le demandent.
Les mêmes sources ont souligné que la remise du corps de Sarina et son enterrement n’étaient subordonnés qu’à cette annonce. En outre, la famille de Sarina a subi des pressions pour qu’elle raconte la même histoire devant les caméras. Ils ont menacé sa mère de ne jamais revoir le frère de Sarina si elle ne se conformait pas à leurs souhaits. Sarina a été enterrée dans une tombe à deux étages à côté de son père dans le cimetière de Behecht Sakineh Karaj.
Le quarantième jour après sa mort, les camarades de classe de Sarina Esmailzadeh ont organisé une cérémonie commémorative et ont retiré la photo de Khamenei du mur de leur classe pour y installer celle de Sarina.
L’une des camarades de classe de Sarina a écrit : “Le printemps arrive. Nous l’entendons ! Runty Seyyed Ali (en référence à Khamenei), même si vous nous tuez, même si vous nous coupez la tête, même si vous nous frappez, que ferez-vous des inévitables pousses ?”
Source : CNRI Femmes
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