Une vie emportée trop tôt dans la lutte pour la liberté
Bahar (Roghayeh) Khorshidi, née le 4 décembre 1999, était une jeune femme brillante. Peintre de talent et enseignante d’anglais, elle était connue pour ses compétences artistiques et sa passion pour l’enseignement. Comme son nom, qui veut dire « printemps », la vie de Bahar Khorshidi a été brève, mais elle a laissé un impact permanent. Elle a été tragiquement tuée lors du soulèvement de 2022 en Iran, donnant sa vie dans la lutte pour la liberté.
Bahar Khorshidi vivait avec ses parents, son frère de 12 ans et ses 2 sœurs à Robat Karim, une ville située au sud-ouest de Téhéran. Outre l’enseignement, Bahar travaillait comme traductrice d’anglais et traduisait même des films.
C’était une artiste douée qui savait dessiner sans avoir reçu de formation officielle. Souvent, elle esquisse le visage de ses amis pendant qu’ils bavardent, créant ainsi de magnifiques portraits. La musique était une autre de ses passions.
Les manifestations de 2022 ont éclaté à la suite de l’assassinat de Mahsa (Jina) Amini, et Bahar ne pouvait plus rester indifférente. Elle avait récemment gagné à la loterie la carte verte américaine, et son père lui a conseillé de ne pas prendre de risques, affirmant qu’elle avait un avenir en Amérique. Bahar a répondu : « L’Amérique n’a plus d’importance pour moi. Les gens de mon âge sacrifient leur vie ici pour la liberté ».
Bahar Khorshidi est l’une des nombreuses jeunes femmes qui ont joué un rôle actif dans le soulèvement de 2022. Elle écrivait des slogans de protestation à la main chez elle et les distribuait dans les rues ou les collait sur les murs de la ville.
La façon dont Bahar est morte témoigne une fois de plus de la nature brutale du régime iranien, qui ne tolère aucune dissidence.
Le 23 septembre 2022, les forces de sécurité du régime ont pris d’assaut le complexe d’appartements où Bahar vivait à Robat Karim. Une douzaine d’agents armés ont fait irruption dans la maison de sa famille et l’ont terrorisée. Les voisins ont rapidement entendu les cris de Bahar, suivis d’un bruit sourd. Lorsqu’ils ont regardé par la fenêtre, ils ont vu le corps de Bahar gisant sur le sol. Elle avait été jetée par la fenêtre.
Son père, Mohammad Khorshidi, est arrivé sur les lieux et a trouvé sa fille couverte de sang. Bien qu’elle ait été transportée d’urgence à l’hôpital, Bahar n’a pas pu être sauvée.
Au même moment, les forces du régime ont bouclé la maison de la famille Khorshidi. Elles ont placé des armes à l’intérieur et ont prétendu que Bahar préparait une rébellion armée. Elles ont même ouvert un dossier contre sa sœur. Le même jour, la mère et la sœur de Bahar ont été brièvement arrêtées, mais relâchées un jour plus tard.
Bahar Khorshidi a été enterrée sous haute sécurité au cimetière Imamzadeh Baqer de Salehiyeh, près de Robat Karim. Les autorités n’ont pas autorisé sa famille à organiser des funérailles.
Le régime a prétendu à tort que Bahar Khorshidi s’était suicidée et a exercé une telle pression sur sa famille qu’elle a été contrainte de s’installer dans la ville de Gorgan.
Bahar Khorshidi n’avait que 23 ans lorsque sa vie a été cruellement interrompue, mais son héritage vit dans le cœur des femmes et des jeunes filles qui continuent à se lever pour obtenir justice. Son sang est devenu l’âme du mouvement, garantissant le triomphe inévitable de la révolution démocratique du peuple iranien.
Source: CNRI Femmes
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