Le mardi 10 septembre, à la veille de l’anniversaire du soulèvement de 2022 en Iran, une conférence s’est tenue au parlement britannique sous le titre de « les droits humains en Iran, la garantie de demander des comptes et appel à la justice ». Des parlementaires de divers partis y assistaient, ainsi que des représentants des communautés iraniennes résidant en Grande-Bretagne. Maryam Radjavi y a délivré un discours par vidéo.
Dans leurs interventions, les parlementaires des deux chambres ont évoqué la montée des violations des droits humains et la vague d’exécutions perpétrées par la dictature religieuse. Ils ont apporté leur soutien au Pr. Javaid Rehman, ancien rapporteur spécial de l’ONU, qui dans son rapport historique appelle à créer un mécanisme pour demander des comptes au régime des mollahs en raison de leurs crimes d’atrocité, crimes contre l’humanité et génocide durant quatre décennies.
Les orateurs ont mis en avant leur soutien au plan en 10 points de Mme Radjavi pour l’Iran de demain et pour l’inscription du corps des pasdarans sur la liste des entités terroristes.
Lors de cette conférence, Mme Radjavi s’est adressée aux parlementaires britanniques en ces termes :
Maryam Radjavi : Appel à demander des comptes au dirigeants du régime en Iran pour leurs crimes contre l’humanité et génocide
Honorables parlementaires,
C’est un grand plaisir pour moi de m’adresser à vous en ce début de nouvelle session parlementaire. Je vous félicite pour l’ouverture cette session et vous souhaite de réussir dans l’important travail qui vous attend.
Je m’adresse à vous aujourd’hui dans un moment critique de l’histoire de l’Iran et du Moyen-Orient. Notre nation est confrontée à des défis hors norme, mais elle est plus que jamais déterminée à poursuivre sa quête de liberté et de démocratie.
Un rapport sur les « crimes d’atrocité »
En juillet, le rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l’homme en Iran a présenté un rapport historique.
Dans son rapport sur les “crimes d’atrocité”, il a appelé la communauté internationale à mettre en place un mécanisme de reddition de comptes en Iran, visant en particulier les responsables de crimes d’atrocité.
Le rapporteur spécial a qualifié de “crime contre l’humanité” et de “génocide” les exécutions perpétrées en Iran en 1981 et 1982, ainsi que le massacre de prisonniers politiques en 1988, dont 90 % étaient des membres ou sympathisants de l’OMPI.
Il a souligné le rôle des autorités actuelles en Iran dans ces crimes, du Guide suprême aux juges de la charia, en passant par les procureurs, les membres du ministère du renseignement et les gardiens de la révolution.
Ce réseau de brutalité et de répression a des racines profondes. Les autorités du régime iranien ont tenté de nier ce génocide, allant jusqu’à détruire les charniers ou tenter de dissimuler les tombes des victimes.
Le régime a peur des conséquences politiques et juridiques du rapport sur les “crimes d’atrocité”. Il utilise tous ses agents, ouvertement et secrètement, pour lutter contre le rapport et le rapporteur spécial parce que le rapport a brisé le silence que le régime avait imposé à la communauté internationale ces 40 dernières années.
Le bilan d’exactions de Pezeshkian
La situation des droits humains en Iran ne fait qu’empirer. Depuis l’entrée en fonction de Pezeshkian, 150 personnes ont été exécutées, ce qui souligne combien ce régime est dépendant de la peur et de la répression.
Dans un cas particulièrement horrible, un jeune homme nommé Mohammad Mir-Moussavi, a été tué sous la torture quelques heures après son arrestation.
Les forces de sécurité ont intensifié la répression des femmes et des jeunes, les soumettant à des arrestations arbitraires et des violences sous de fausses accusations.
Sous le régime des mollahs, l’exécution n’est pas un châtiment mais un moyen de renforcer l’autorité du régime que le peuple veut renverser et d’empêcher de nouveaux soulèvements.
Le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) a clairement exprimé sa position : dans l’Iran libre, la peine de mort sera abolie. Je demande instamment aux honorables membres de ce Parlement de soutenir la campagne “NON AUX EXÉCUTIONS” en Iran.
Je vous demande instamment d’appeler le gouvernement britannique à prendre des mesures pratiques et concrètes pour que les dirigeants du régime iranien soient tenus responsables des crimes contre l’humanité et des génocides qu’ils commettent.
Comme l’a demandé le rapporteur spécial, il faut appliquer la compétence universelle pour que les responsables de ces crimes répondent de leurs actes. Il s’agit de justice, de responsabilité morale et de la bonne politique nécessaire à la paix dans le monde.
Le peuple iranien a clairement exprimé ses désirs. Tous les secteurs de la société iranienne organisent chaque jour des manifestations pour dénoncer leurs conditions de vie déplorables. Ils rejettent toute forme de dictature, qu’il s’agisse du chah ou des mollahs. Cette demande a trouvé un écho dans le boycott généralisé du simulacre d’élection présidentielle organisé par le régime, où le taux de participation a atteint à peine 12 %.
La stratégie des mollahs
Ce régime n’a aucune légitimité et ses tentatives pour se maintenir n’aboutiront à rien.
En réponse au mécontentement populaire croissant, le régime a intensifié non seulement la répression et les exécutions à l’intérieur du pays, mais aussi le recours au terrorisme à l’étranger et a lancé une campagne de désinformation massive contre l’opposition démocratique iranienne.
Le simulacre de procès mené depuis 15 mois contre l’OMPI et 104 membres de la Résistance iranienne, qui constitue une violation de toutes les normes internationales, s’inscrit dans le cadre de cette campagne.
La stratégie du régime est claire : premièrement, il utilise la diabolisation et les menaces pour dissuader les jeunes Iraniens de rejoindre la résistance ; deuxièmement, il essaie d’étendre sa répression de l’opposition jusqu’à l’extérieur de l’Iran ; troisièmement, il diffuse de la désinformation pour créer le faux récit selon lequel il n’y a pas d’alternative viable au régime actuel.
L’objectif est de dissimuler la vérité et l’existence d’une alternative démocratique, le CNRI.
Nous cherchons à instaurer une république véritablement pluraliste et démocratique, fondée sur la séparation de la religion et de l’État, des élections libres, l’égalité des genres et la reconnaissance de l’autonomie des minorités ethniques de l’Iran au sein d’une nation unifiée.
Une politique internationale ferme à l’égard du régime iranien s’impose depuis longtemps. Une telle politique a été préconisée par des parlementaires de cette Chambre et elle est essentielle pour la paix et la stabilité au Moyen-Orient et au-delà.
Désigner le corps des pasdarans comme une organisation terroriste, utiliser le mécanisme de snapback de la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l’ONU et reconnaître la lutte du peuple iranien et des unités de résistance sont des éléments clés d’une politique forte contre le régime clérical.
Je vous remercie de votre attention et de votre soutien à la Résistance du peuple iranien pour la liberté.
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