Iran Human Rights attire une nouvelle fois l’attention de la communauté internationale et des organisations de défense des droits de l’homme sur la nécessité d’abolir les lois sur les peines de qisas (la loi du Talion), qui non seulement font peser la responsabilité du choix de la peine capitale inhumaine sur les citoyens ordinaires (les proches de la victime), mais sont également extrêmement discriminatoires. L’absence de plafond maximum pour le prix du sang exacerbe la nature discriminatoire de cette peine.
Mahmoood Amiry-Moghaddam, directeur d’IHRNGO, a déclaré : « La peine de mort, sous quelque forme que ce soit et pour quelque accusation que ce soit, est un châtiment inhumain qui doit être aboli. Dans les affaires de meurtre, l’introduction de l’emprisonnement comme peine et l’établissement d’un taux uniforme pour le prix du sang peuvent constituer des étapes positives vers l’abolition de cette peine ».
Selon les informations obtenues par Iran Human Rights, Abbas Karimi, un homme de 36 ans arrêté il y a neuf ans et condamné à une peine de qisas (châtiment en nature) pour meurtre, devrait être exécuté le 3 octobre à la prison centrale d’Isfahan (Dastgerd).
Des sources informées ont déclaré à IHRNGO : « Abbas Karimi a été transféré en isolement en préparation de son exécution le 19 mai de cette année, mais la famille de la victime lui a donné un délai supplémentaire pour trouver les 70 milliards de toman diya (1 060 000 €) qu’elle demandait. Malheureusement, ils ont choisi ce montant très élevé comme diya et la famille Karimi n’a pas été en mesure de trouver cette somme ».
« Abbas Karimi doit être exécuté le 3 octobre et les préparatifs sont en cours. Abbas a deux enfants, Aylin, 8 ans, et Ali, 10 ans, qui souffriront énormément s’il est exécuté. »
Les personnes accusées de « meurtre intentionnel » sont condamnées à une peine de qisas (la loi du Talion) indépendamment de l’intention ou des circonstances, en raison de l’absence de gradation dans la loi. Une fois l’accusé condamné, la famille de la victime doit choisir entre la mort en guise de châtiment, la diya (prix du sang) ou le pardon.
Il est important de noter que si un montant indicatif est fixé chaque année par le pouvoir judiciaire (actuellement 1,2 milliard de tomans, soit environ 17 000 euros), il n’existe aucune limite légale au montant qui peut être exigé par les familles des victimes. IHRNGO a recensé de nombreux cas où des accusés sont exécutés parce qu’ils n’ont pas les moyens de payer le prix du sang. Le dernier cas enregistré est celui de Hossein Habibi, exécuté à la prison centrale d’Oroumieh le 31 janvier 2024 parce qu’il n’avait pas les moyens de payer la diya de 5 milliards de tomans exigée par les proches de la victime.
Source : IHR/CSDHI
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