mardi 3 juin 2025

Les prisonniers iraniens étendent leur grève de la faim au 71e semaine de la campagne des mardis « Non aux exécutions »

 Alors que le régime iranien intensifie sa campagne d’exécutions, les prisonniers politiques de tout le pays poursuivent leur courageuse résistance. À l’occasion de la 71e semaine de la campagne des mardis « Non aux exécutions », des prisonniers de 46 prisons à travers le pays mènent des grèves de la faim coordonnées pour protester contre le recours systématique à la peine de mort par l’État, qu’ils accusent d’être un moyen de réprimer la dissidence.

Cette semaine, la campagne a accueilli un nouveau groupe de participants de la prison de Firuzabad, dans la province de Fars, qui se joindront aux grèves de la faim du mardi en solidarité avec leurs codétenus et les familles des personnes menacées d’exécution.

Depuis le 21 mai, au moins 67 personnes, dont trois femmes, ont été exécutées en Iran. En une seule journée, le 28 mai, le régime a exécuté 20 prisonniers dans une démonstration de force brutale. La campagne alerte sur le fait que ces meurtres se produisent dans un contexte de violations généralisées des normes de procédure régulière et de procès équitable, et souvent dans un silence quasi total du monde extérieur.

Pedram Madani, exécuté en secret à la prison de Ghezel Hesar pour espionnage, figure parmi les victimes récentes. Dans une autre affaire, la Cour suprême a rejeté l’appel de Mohammad Amin Mahdavi-Shayesteh, également condamné à mort pour espionnage présumé par le juge Abolghassem Salavati, surnommé le « juge de la mort » par les prisonniers politiques. Mahdavi-Shayesteh risque désormais une exécution imminente.

La campagne des Mardis contre les exécutions en Iran exprime sa solidarité avec les chauffeurs routiers iraniens en grève, qui en sont à leur douzième jour de grève nationale, et appelle les autres segments opprimés de la société iranienne à les soutenir et à les rejoindre. « L’unité au-delà des luttes est notre plus grande force », affirme la campagne, exhortant les Iraniens à briser le silence et à amplifier leur appel à la justice.

La campagne exhorte également les familles de condamnés à mort à partager publiquement les détails de leur dossier et à interpeller les organisations internationales de défense des droits humains. « Sensibiliser le public peut perturber le système d’exécution du régime. Ne vous laissez pas intimider par les menaces ou les fausses promesses des interrogateurs ; seule la pression publique peut sauver des vies. »

Ces dernières semaines, les familles de condamnés à mort sont descendues dans la rue dans plusieurs villes, scandant « Non aux exécutions » malgré les menaces et les intimidations. La campagne appelle tous les Iraniens, et en particulier ces familles, à maintenir leur soutien et à ne pas laisser les familles en quête de justice isolées.

Les prisons participant à la grève de la faim du 3 juin comprennent :
Prison d’Evine (quartier des femmes, quartiers 4 et 8), Ghezel Hesar (unités 3 et 4), Karaj Central, Fardis Karaj, Grand Téhéran, Khourin Varamin, Choobindar Qazvin, Arak, Khorramabad, Yasuj, Asadabad Esfahan, Dastgerd Esfahan, Sheyban Ahvaz, Sepidar Ahvaz (quartiers hommes et femmes), Shiraz Prison militaire, Adelabad Shiraz (quartier des hommes et des femmes), Zahedan (quartier des femmes), Borazjan, Ramhormoz, Behbahan, Bam, Kahnouj, Tabas, Mashhad, Gonbad-e Kavous, Qaemshahr, Rasht (quartier des hommes et des femmes), Rudsar, Haviq Talesh, Azbaram Lahijan, Dizelabad Kermanshah, Ardabil, Tabriz, Urmia, Salmas, Khoy, Naqadeh, Miandoab, Mahabad, Bukan, Saqqez, Baneh, Marivan, Sanandaj, Kamyaran et Firoozabad Fars.

La campagne souligne :
« Chaque jour, le régime ensevelit des familles dans le deuil. Que le cri « Non aux exécutions » résonne dans chaque ville et chaque rue. Le pouvoir d’arrêter cela réside dans notre unité et notre action. »

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