« Nous devons mettre un terme au silence international sur les violations flagrantes des droits de l’homme par le régime iranien et tenir les mollahs responsables de leurs crimes contre l'humanité », a déclaré Tahar Boumedra, spécialiste des droits de l'homme et ancien responsable onusien.
Tahar Boumedra, qui agit avec l'ONG « Justice pour les victimes du massacre de 1988 en Iran », a estimé dans une tribune dans le journal The Hill que la communauté internationale devait prendre au sérieux les violations des droits de l’homme par le régime des mollahs.
Boumedra, ancien chef du bureau des droits de l'homme de la Mission d'assistance des Nations Unies pour l'Irak, a écrit que les violations des droits de l'homme se sont aggravées depuis que le « modéré » Hassan Rohani est en foction. « Rohani a supervisé une répression faite par les forces de sécurité iraniennes. Les rangs des prisonniers politiques ont gonflé depuis qu'il a pris le pouvoir. Une gamme scandaleusement large de « délits » peut conduire à l'exécution, et malgré les promesses électoralistes d’une société iranienne plus ouverte, Rohani n'a rien fait pour freiner cette tendance.
« Près de 4 000 personnes ont été exécutées au cours du premier mandat de Rohani, certaines pour des ‘crimes’ tels que l’aide financière à des médias interdits, ou le soutien à l’opposition principale, l'Organisation des Moudjahidine du Peuple d'Iran.
« Contrairement à la plupart des autres pays, l'Iran n'épargne même pas les mineurs de la peine de mort. En août, deux délinquants juvéniles ont été exécutés à une semaine d’intervalle, bien que l’exécution aurait dû être abandonnée après que la famille de l'accusé a payé une somme substantielle à la famille de la victime et que cette dernière aient renoncé à l’exécution. Les Iraniens ont le droit de renoncer à la peine de mort lorsque le crime a été commis contre un membre de leur famille et choisissent souvent de le faire. Cela pourrait expliquer pourquoi la majorité des condamnés à mort sont accusés de crimes contre le régime plutôt que contre une personne.
Boumedra a écrit : « Cela permet d’illustrer la grande différence entre le régime des mollahs et la population iranienne en ce qui concerne les questions fondamentales de la compassion humaine. Il est important de comprendre ce décalage entre le gouvernement et les citoyens pour l’élaboration de la politique à l'égard de la République islamique, et le président Trump mérite d'être cité pour y avoir attiré l’attention dans son discours aux Nations Unies.
Cependant, Boumedra souligne également que Trump n'a pas fait des droits de l'homme l'objet de son discours, ce qui constitue est déplorable car la pression internationale peut être extrêmement efficace en la matière.
Il a déclaré : « Le mérite de la Maison Blanche est qu’elle fait son possible pour soutenir les critiques avec des menaces crédibles et pour établir un consensus international dans de nombreux domaines. Mais tant que les États-Unislaisseront les droits de l'homme en marge de leur politique iranienne, Téhéran continuera à repousser les limites. Et tant que la communauté internationale continuera de fermer les yeux sur les crimes passés, il restera un important point de repère auquel Téhéran croit pouvoir échapper. »
Ce point de référence est le massacre de 1988 au cours duquel le régime des mollahs a massacré 30 000 prisonniers politiques, pour la plupart des membres de l'OMPI, en quelques mois et les a inhumés dans des fosses communes secrètes.
Ce crime contre l'humanité n'a été reconnu par la communauté internationale que très récemment, lorsque le Rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l'homme en Iran, Asma Jahangir, y a attiré l'attention dans son dernier rapport.
Boumedra a écrit : « Malheureusement, les Nations Unies soutiennent que l'Iran pourrait être sommée d’effectuer sa propre enquête, même après avoir entretenu 29 ans de silence au niveau national. Peut-être que les Nations Unies demeurent attachées à la notion de modération sous le président Rohani, un homme qui a nommé deux ministres de la Justice consécutifs en connaissance du rôle qu'ils avaient joué dans les Commissions de la mort en 1988. »
Il a poursuivi en ces termes : « La pression sur le régime iranien doit être soutenue par des politiques fermes et devrait être axée sur les sujets appropriés, comme ceux que les Nations Unies ont identifiés. Les délibérations à venir sont l'occasion pour adopter enfin la bonne politique en matière de droits de l'homme en Iran. »
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