Maher Chabi, un prisonnier politique de la minorité arabe iranienne, qui purge une peine de prison à prison d'Ardebil à l'autre bout de l'Iran, a envoyé une lettre à la rapporteuse spéciale de l'ONU, détaillant les pressions qu’exerce le régime sur sa famille.
Voici la lettre :
Mes salutations et mon respect à Mme Asma Jahangir, Rapporteuse spéciael des Nations Unies sur les droits humains en Iran. Je m'appelle Maher Chabi, je suis un prisonnier politique de 19 ans. Je suis suis spécialisé dans le domaine de la construction et je suis issu de la minorité arabe iranienne.
J'ai été arrêté en 2011 par le ministère du renseignement pour mes activités en faveur des droits humains. Après des interrogatoires, où j'ai été torturé (ils m'ont brisé les dents de devant et j'ai subi des pressions pour faire des interviews et des aveux forcés à Press TV), j'ai été condamné à 10 ans de prison Ardebil. Pendant les six premières années d'emprisonnement, j'ai été constamment et sévèrement maltraité par les autorités et les directeurs de prison.
J'avais 19 ans quand j'ai été arrêté et maintenant que j'ai plus de 25 ans, je ne suis pas sorti une seule fois en permission.
En dehors de moi, mon frère aîné a également été condamné à 15 ans de prison qu'il purge en exil à la prison centrale de Kerman pour « diffusion de propagande contre le gouvernement ». Ahmad Chaabi, 27 ans, souffre de complications vertébrales et malheureusement, rien n'a été fait pour améliorer son état désastreux. Comme moi, Ahmad a été éloigné pendant six ans.
Je vais maintenant vous expliquer quelque chose qui m'a gravement affligé pendant quelques jours. Ma mère, Sharifeh Faraj-Allah Kaabi, a 48 ans. Elle ne cesse de recevoir des appels téléphoniques des agents du renseignement. Le dernier appel a eu lieu le 17 octobre et elle a eu une crise cardiaque. Je remercie Dieu que mon père l'ait emmenée à temps à l’hôpital et lui ait sauvé la vie. Elle a été hospitalisée pendant deux jours et maintenant son état est stable.
Est-ce que c’est ça la justice ?
Je vous exhorte, Madame Jahangir, à prendre des mesures urgentes concernant ce dossier et à faire pression sur le régime pour qu'il nous aide à recouvrer nos droits.
Avec tous mes remerciements,
Maher Chabi, prisonnier politique, le 18 octobre 2017, de la prison centrale d'Ardebil - Section 7
Source : Sahba News, le 20 octobre 2017
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire