Les prisonniers politiques de la prison de Gohardasht, en Iran, ont écrit une lettre au secrétaire général de l'ONU et à un certain nombre d'autres institutions des droits de l'homme appelant le gouvernement iranien à se conformer aux normes des droits de l'homme.
Voici en partie la lettre :
En moyenne, chacun de nous, prisonniers politiques de la prison de Gohardasht, sommes en prison depuis plus d'un an. Nous avons été mécontents quand on nous a expliqué pourquoi nous sommes privés des conditions et des commodités accordées aux prisonniers ordinaires. Des facilités telles que passer des appels téléphoniques, obtenir des congés, bénéficier d’équipements médicaux et d'autres choses de ce genre ...
Maintenant, la situation est telle que même les choses les plus élémentaires nous sont enlevées et malgré un changement de direction et des promesses, rien ne s'est amélioré excepté le fait que nous avons même été privés d'air parce qu'ils ont transformé la section des prisonniers politiques en une cage de fer. Ils ont même fermé les plus petites fissures. L'air est devenu pollué et malsain parce que le seul trou par lequel entre l'air, a été transformé en un site de collecte des déchets.
Après avoir confisqué nos équipements minimums vitaux comme nos plats et nos ustensiles ... à cause de la cruauté de l'organisation pénitentiaire (et du responsable de la prison, Mohammad Mardani), non seulement rien ne nous a été rendu et non seulement personne n'a entendu nos plaintes, mais maintenant ils forcent les prisonniers à écrire qu'ils ont récupérés leurs biens et qu’ils n'ont plus à se plaindre, quand ils ont leur rend quelques-unes de leurs affaires et de leurs vêtements. Malheureusement, aucun avocat n'a été désireux de poursuivre cette affaire (à cause des menaces proférées par le pouvoir judiciaire et l'organisation pénitentiaire) ...
C'est la méthode utilisée par le pouvoir judiciaire et l'organisation pénitentiaire pour créer un sentiment de désespoir chez les prisonniers politiques. Les prisonniers politiques se voient toujours refuser le droit à avoir un avocat qu'ils ont choisi, le droit d'être informés du contenu de leur dossier et même le droit de connaître la date de leur procès et le lieu où ils sont transférés.
Avec cette brève introduction, nous, prisonniers politiques de la prison de Gohardasht à Karaj, appelons toutes les institutions des droits de l'homme, et en particulier tous les gouvernements démocratiques et le Secrétaire Général des Nations Unies, à faire du respect les droits humains et les droits minimaux et la dignité comme condition des relations avec ce gouvernement.
De toute évidence, un gouvernement qui n’accorde même pas à ses citoyens des droits et des possibilités de revendiquer leurs droits est peu susceptible de reconnaître les droits de la communauté internationale.
Un gouvernement qui n'a jamais été sérieusement critiqué pour le massacre de prisonniers en 1988 est peu susceptible d'arrêter la vague d'exécutions en cours et les pressions sur les prisonniers politiques ...
Nous appelons donc à nouveau toutes les institutions des droits de l'homme, ainsi que les pays membres de la Société des Nations et le Secrétaire général des Nations Unies, à considérer l’observance des droits de l'homme comme une condition de son commerce et de son engagement diplomatique avec ce régime et comme extrêmement grave et critique.
Les prisonniers politiques de la prison de Gohardacht à Karaj, en Iran, le 19 octobre 2017.
Source : Les droits de l'homme en Iran, le 21 octobre 2017
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