mercredi 17 juillet 2024

Statistiques sur les exécutions en Iran : Janvier à juin 2024

 Cet article présente un examen complet des statistiques sur les exécutions en Iran au cours des six premiers mois de 2024, du 1er janvier au 30 juin. Les données recueillies mettent en évidence l’ampleur et la nature des exécutions réalisées par les autorités iraniennes au cours de cette période.

Statistiques générales sur les exécutions

Au cours de cette période, au moins 266 prisonniers ont été exécutés dans différentes prisons d’Iran. Parmi ces exécutions, seuls 21 cas (environ 8 %) ont été officiellement rapportés par les médias gouvernementaux et judiciaires, tandis que 245 cas (environ 92 %) sont restés non officiels et non divulgués.

L’identité de 259 personnes a été confirmée et celle de 7 autres fait toujours l’objet d’une enquête.

Répartition des exécutions par chef d’accusation

Infractions liées à la drogue : 159 cas (60%)
Homicide volontaire : 90 cas (34%)
Activités politiques et idéologiques : 10 cas (3,5 %)
Vol à main armée : 5 cas (2%)
Viol : 2 cas (0,5%)

Exécution de prisonniers politiques et religieux

Au cours du premier semestre 2024, 10 prisonniers ont été exécutés sur la base d’accusations liées à des activités politiques et idéologiques. Les accusations comprenaient l’activité politique, l’activité religieuse, l’espionnage et la participation à des soulèvements. Les noms et dates de ces prisonniers politiques exécutés sont les suivants :

  • Dawood Abdollahi : Prisonnier d’opinion kurde de Mahabad, exécuté le 2 janvier 2024 dans la prison de Qazalhasar à Karaj.
  • Mohammed Ghobadlou : Détenu du soulèvement de 2022 à Téhéran, exécuté le 23 janvier 2024 à la prison de Qazalhasar à Karaj.
  • Farhad Salimi : prisonnier d’opinion kurde de Saqqez, exécuté le 23 janvier 2024 à la prison de Qazalhasar à Karaj.
  • Pejman Fatehi : prisonnier politique kurde de Kamyaran, exécuté le 29 janvier 2024 à la prison de Qazalhasar à Karaj.
  • Mohsen Mazloum : Prisonnier politique kurde de Mahabad, exécuté le 29 janvier 2024 à la prison de Qazalhasar à Karaj.
  • Wafa Azarbar : Prisonnière politique kurde de Bukan, exécutée le 29 janvier 2024 à la prison de Qazalhasar à Karaj.
  • Mohammad Faramarzi : Prisonnier politique kurde de Dehgolan, exécuté le 29 janvier 2024 à la prison de Qazalhasar à Karaj.
  • Saeed : Exécuté pour espionnage le 3 mars 2024 à Ispahan.
  • Anwar Khezri : prisonnier d’opinion kurde de Mahabad, exécuté le 1er mai 2024 dans la prison de Qazalhasar à Karaj.
  • Khosrow Basharat : Prisonnier d’opinion kurde de Mahabad, exécuté le 1er mai 2024 à la prison de Qazalhasar à Karaj.
  • Exécutions de femmes et d’enfants

    Au cours de cette période, 10 femmes ont été exécutées. Quatre femmes ont été exécutées pour meurtre, tandis que six ont été exécutées pour des crimes liés à la drogue. En outre, un enfant nommé Ramin Saadat, originaire de Miandoab, a été exécuté pour homicide volontaire.

    Répartition des exécutions par nationalité

    • Kurdes : 72 cas (27%)
    • Turcs : 42 cas (16%)
    • Baloutches : 32 cas (12%)
    • Fars : 44 cas (16,5%)
    • Lurs : 12 cas (4,5%)
    • Gilak : 5 cas
    • Arab : 3 cas
    • Turkmène : 2 cas
    • Hazara : 2 cas
    • Inconnu : 28 cas

    Exécution d’étrangers

    Au cours de cette période, 24 étrangers ont été exécutés. Parmi eux, 23 étaient des ressortissants afghans et 1 était irakien. Neuf personnes ont été exécutées pour meurtre et quinze pour des crimes liés à la drogue.

    Répartition des exécutions par province

    • Alborz : 55 cas (20,5%)
    • Khorassan-e Razavi  : 30 cas (11,5%)
    • Fars : 21 cas (8%)
    • Ispahan : 20 cas (7,5 %)
    • Azerbaïdjan occidental (Oroumieh) et Azerbaïdjan oriental : 18 cas chacun (6,8%)
    • Zanjan : 12 cas (4,5%)
    • Kerman : 11 cas (4,2%)
    • Hamedan : 9 cas (3,4%)
    • Sud du Khorasan, Qazvin et Ardabil : 8 cas chacun (3%)
    • Qom : 7 cas (2,6%)
    • Ilam, Kermanshah, Golestan, Gilan et Sistan-Baloutchistan : 5 cas chacun (1,9%)
    • Lorestan : 4 cas (1,5 %)
    • Yazd et Centre : 3 cas chacun (1,1%)
    • Hormozgan : 2 cas (0,7 %).

    Ce rapport détaillé souligne le nombre important d’exécutions réalisées en Iran au cours du premier semestre 2024 et met en évidence les différents chefs d’accusation, nationalités et provinces concernés. La proportion élevée d’exécutions non signalées met en évidence un manque de transparence et de responsabilité au sein du système judiciaire iranien.

    Source : INU/CSDHI 

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