vendredi 6 septembre 2019

Un jeune ecclésiastique, ayant dénoncé la corruption en Iran, disparaît avec ses frères


medhi sadrosadati ecclésiastique disparu iranCSDHI - Un jeune religieux en Iran, connu pour avoir dénoncé la corruption, a mystérieusement disparu dans la ville de Qom, à 126 kilomètres au sud de Téhéran.
Le mercredi 4 septembre, le jeune religieux, Mehdi Sadrosadati, a disparu, accompagné de deux de ses frères et d'un ami. Ils se rendaient de Qom à Téhéran pour prendre un avion à destination de Bandar Abbas, dans la province d'Hormozgan, dans le sud de l'Iran.

L'un des frères Sadrosadati, Ruhollah, est le plus jeune membre de l'Assemblée des Experts de tout le clergé (AE). Cette puissante assemblée est chargée de superviser les activités du Guide suprême de la République islamique, l’ayatollah Ali Khamenei, et d’élire son successeur s’il devient inapte ou décède.
Les trois frères sont des ecclésiastiques aux turbans noirs ; c'est-à-dire qu’ils sont présumés être des descendants du prophète Mahomet.
Mehdi Sadrosadati, 31 ans, a, sur sa page Instagram dénoncé et couvert de honte les responsables de la République islamique et leurs proches qui jouissent d'un style de vie luxueux, qui s'emparent de terres ou se voient illégalement octroyer un projet lucratif, alors que les Iraniens ordinaires luttent pour survivre.
La page Instagram compte 250 000 abonnés jusqu'à présent.
Le secrétariat de l'Assemblée des experts a annoncé jeudi qu'il enquêtait sur la disparition mystérieuse de son membre de la province de Hormozgan, mais il n'a pas été arrêté, et "la nature de l'incident sera révélée".
Entre-temps, des rumeurs circulaient selon lesquelles les agents du renseignement de l'IRGC (les pasdarans) auraient arrêté les trois frères et leur compagnon. Néanmoins, le tribunal clérical spécial a démenti ces rumeurs dans une déclaration officielle, jeudi.
En outre, le gouverneur de Qom a déclaré qu'il avait également ordonné une enquête sur les disparitions.
Dans l'intervalle, l'agence de presse Tasnim, dirigée par les pasdarans (IRGC), a cité une « source informée non identifiée », affirmant que la probabilité que les deux frères aient été kidnappés avait été écartée.
« Sur la base des évaluations des services du renseignement, les frères se sont délibérément cachés dans un but personnel inconnu », a déclaré cette source anonyme à Tasnim.
Récemment, les 12 et 13 août, Seyyed Mehdi Sadrosadati a publié des articles sur son compte Instagram, impliquant le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale iranienne, le contre-amiral de l'IRGC, Ali Shamkhani, son épouse et d'autres proches, impliqués dans une série de transactions commerciales corrompues, y compris de nombreux projets de construction.
Le gendre de Shamkhani, Hassan Mir Mohammad Ali, a également été accusé d’avoir participé à des constructions illégales à Lavasan, près de Téhéran.
Ce n'est pas la première fois que Mehdi Sadrosadati met les nerfs de puissantes autorités, à rude épreuve. En novembre dernier, il avait été arrêté et inculpé de « diffusion de fausses informations et de trouble à la paix publique. » Il a été libéré quelques jours plus tard.
Dans une publication récente, il a critiqué la « vie luxueuse » d'un commandant des pasdarans et de son fils, qui ont posté un selfie en ligne devant un tigre allongé sur le balcon d'un manoir, a rapporté Reuters, le 6 novembre 2018.
Critiquer ouvertement un membre connu de la puissante unité militaire qui répond au Guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, est un acte inhabituel de défiance.
« Un tigre de compagnie ? Qu'est-ce qui se passe ? », a écrit Sadrosadati. « Et ça d'un jeune de 25 ans qui ne peut pas gagner une telle richesse. Les gens ont beaucoup de difficulté à obtenir des couches pour leurs enfants. »
Sadrosadati, père de deux enfants, a également joué un rôle actif dans d'autres causes sociales, notamment la collecte de fonds pour venir en aide aux nécessiteux.
Source : Radio Farda

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