Dans une lettre émouvant depuis sa cellule de prison, Sohail Arabi, un prisonnier politique iranien arrêté en 2013, a révélé comment les responsables du régime prolongent de manière extrajudiciaire les peines de prison des prisonniers.
«Il est étonnant qu’ils pillent les biens de la population et détruisent notre pays avec cruauté, mais gagnent chaque jour plus de richesse et de sécurité. Au lieu de cela, ils appellent ceux qui protestent contre la tyrannie et la corruption des «condamnés pour la sécurité» et les torturent et les tuent en prison, comme ils ont tué Satar [Beheshti], Alireza [Shir Mohammad-Ali] et Vahid. Pourtant, rien ne se passe et personne ne dit un mot », a écrit M. Arabi dans sa lettre.
Les gardiens de la révolution ont arrêté Sohail Arabi en 2013. Au cours des sept dernières années, les autorités ont refusé de le libérer malgré la fin de sa peine. Le pouvoir judiciaire du régime a arbitrairement augmenté la peine de prison d’Arabi sous la fausse accusation de «trouble à la sécurité nationale».
«Le silence n’est pas simplement une erreur maintenant. C’est un crime », a souligné Arabi, soulignant sa détermination à élever la voix et à dire la vérité.
Le peuple iranien a élevé la voix et aspire à un changement de régime et à la fin des violations des droits humains. Le désir d’un pays libre a été le slogan des 1500 martyrs des manifestations de 2019, et les 30 000 prisonniers politiques qui ont été massacré en 1988 et les innombrables militanys tombés sur le champ d’honneur pour la liberté.
Mais s’agissant de la communauté internationale, en particulier de l’Union européenne, ils ont choisi de garder le silence face aux violations des droits de l’homme en Iran, malgré leurs obligations morales et juridiques. Le régime continuera ses violations des droits humains, car c’est une partie intégrante de ce régime et un outil pour opprimer la société.
Le peuple iranien et les peuples épris de liberté du monde entier attendent des dirigeants de l’UE, qui ont récemment adopté un nouveau régime mondial de sanctions contre les violateurs des droits de l’homme, d’honorer leurs principes et de demander au régime de Téhéran de rendre des comptes pour ses crimes.
Leur inaction a encouragé le régime à poursuivre ses violations des droits de l’homme et à récompenser des criminels comme Raisi. La récente pendaison de Ruhollah Zam, un ancien résident européen, et de Navid Afkari, le champion national de lutte iranienne, malgré les «condamnations», les «préoccupations» et les exhortations de l’UE, montre que ces actions verbales ne font pas bouger le régime.
Comment l’appel de l’UE pour l’arrêt des exécutions en Iran pourrait-il être efficace sans aucune action concrète? Lorsque le chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, rencontrera le démagogue chef des mollahs, Mohammad Javad Zarif, et insistera pour établir des relations économiques avec le régime, ce dernier ne prêtera pas attention aux condamnations de l’UE. Les dirigeants du régime jouissent systématiquement de l’impunité en raison de l’inaction de la communauté internationale.
Dans une lettre publié en septembre, un groupe d’experts des Nations Unies, a déclaré que le massacre de 1988 pourrait «constituer un crime contre l’humanité».
Les experts de l’ONU ont souligné que l’incapacité de la communauté internationale à «agir» face au massacre de 1988 «avait eu un impact dévastateur sur les survivants et leurs familles ainsi que sur la situation générale des droits de l’homme en Iran et a encouragé l’Iran à continuer de dissimuler le sort des victimes et de maintenir une stratégie de déviation et de déni qui continue à ce jour.
Comme M. Borrell l’a reconnu le 10 décembre, l’UE et ses dirigeants «devraient aller au-delà» des condamnations et de leur inquiétude en ce qui concerne les droits de l’homme.
Il est temps pour l’UE de respecter ses principes moraux et juridiques, d’utiliser son nouveau régime de sanctions mondiales et d’imposer des sanctions à tous les responsables du régime iranien, y compris Zarif, qui loue la théocratie au pouvoir comme la «plus grande démocratie» du Moyen-Orient et ne cesse de blanchir les crimes des mollahs.
Les dirigeants de l’UE ne devraient pas permettre au régime de rendre anodin les exécutions et les violations des droits de l’homme en Iran et devraient subordonner toute relation avec l’Iran à un arrêt absolu des violations des droits de l’homme par le régime.
L’ONU devrait enfin envoyer une mission d’enquête dans les prisons iraniennes pour empêcher de nouvelles violations et sauver la vie de prisonniers tels que Sohail Arabi.
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