vendredi 29 janvier 2021

Violence domestique contre une femme et inaction des autorités en Iran


 CNRI Femmes – L’inaction du pouvoir judiciaire et des forces de l’ordre face à la violence domestique contre une femme a provoqué une vague de colère et de dégoût en Iran.

Pendant 27 ans, Ashraf Sadat Hosseini, originaire de Téhéran, a été systématiquement victime de violences domestiques. Dans le cas le plus récent, le mari d’Ashraf l’a attaquée à coups de machette. Elle a été grièvement blessée et était sur le point de mourir lorsque son fils est rentré à la maison et, avec l’aide des habitants du quartier, il l’a emmenée à l’hôpital.

Un journaliste qui a rendu visite à Ashraf à l’hôpital a noté ses blessures : de multiples points de suture au visage ; elle avait également été aveuglée et ses doigts et une partie de la paume d’une main avaient été amputés. Son autre main était devenue paralysée. Elle a également été poignardée à plusieurs reprises à la tête avec un couteau et une machette. Ashraf pouvait à peine parler, mais l’horreur de la journée s’est manifestée dans sa faible voix (Agence de presse gouvernementale ROKNA – 28 décembre 2020).

Inaction des forces de l’ordre  

Ashraf s’était plainte à plusieurs reprises à la police des attaques brutales de son mari pendant sa vie difficile. Lors d’un incident récent, le mari d’Ashraf l’a frappée à la tête avec un vase lourd et a brisé sa cage thoracique. Cependant, le mari a été libéré sous caution. Après sa libération, Ashraf s’est rendue au poste de police pour protester mais a reçu cette réponse : « Que faut-il faire ? C’est ton mari et on ne peut rien faire ! »

A cause de sa plainte à la police, le mari d’Ashraf est revenu pour agresser sa femme avec l’intention de la tuer. Croyant avoir réussi à le faire, il s’est enfui lorsque plusieurs personnes sont arrivées sur les lieux, emportant avec lui un des doigts de sa femme et sa bague.

Après ce dernier incident, Ashraf Sadat Hosseini a écrit une lettre à Ibrahim Raissi, le chef du pouvoir judiciaire du régime, pour lui demander : « Pourquoi le pouvoir judiciaire, le gouvernement et le système ne pourraient-ils pas soutenir une femme qui veut vivre dans la dignité ? Pourquoi ces personnes ne devraient-elles pas être arrêtées ; pourquoi la loi ne leur impose-t-elle pas de restrictions ? »

Le silence de la directrice des affaires féminines et familiales

Massoumeh Ebtekar, la directrice des affaires féminines et familiales du régime, est également restée silencieuse sur la question, n’ayant pas twitté sur Ashraf Sadat Hosseini, un cas de violence domestique contre une femme sans défense.

Cette victime n’a pas d’économies ni d’argent pour ses dépenses médicales et aucun organisme gouvernemental ne l’a soutenue jusqu’à présent.

« Nous avons vendu tout ce que nous avions pour pouvoir payer la transplantation et le traitement de ma mère, mais les coûts sont élevés, et nous devons retourner à l’hôpital et faire surveiller ma mère », a déclaré Alireza, le fils d’Ashraf, à propos des coûts chirurgicaux.

La violence domestique multipliée par 15 pendant la pandémie  

L’attaque brutale contre Ashraf Sadat Hosseini, qui l’a laissée mutilée et paralysée, ne représente qu’un cas parmi des milliers d’autres de violence domestique contre les femmes iraniennes, qui n’ont aucune protection juridique ou sociale. La violence contre les femmes en Iran est inscrite dans la loi. Les agents de la force publique ne sont pas autorisés à intervenir dans les conflits familiaux, même ceux qui entraînent la mort. Cette situation s’est intensifiée depuis l’apparition du coronavirus, et les cas de violence conjugale ont augmenté de façon spectaculaire.

Hassan Marvi, chef du département de la protection sociale de Machad, a annoncé que la violence conjugale avait été multipliée par 15 suite à l’épidémie (Agence ISNA, 9 juillet 2020).

Dans une révélation choquante, Mohammad Reza Mahboubfar, un expert des maux sociaux, a souligné : « Moins de trois mois après le début de l’année 1399 (année persane, soit d’avril à juin 2020), les chiffres indiquent que la violence dans le pays a dépassé le total de toutes les années passées. » (Journal Jahan-e Sanat – 19 novembre 2020)

Le chef de l’Organisation de la médecine légale, Abbas Masjedi Arani, a annoncé que 85.420 femmes avaient subi des violences conjugales en 2019. (aasoo.org – 30 juin 2020).

Tout au long de l’année 2020, toutes les plaintes à la police ont été déposées par des femmes qui avaient été battues par leur mari. Vahid Soltani Paji, le directeur des affaires sociales des forces de police, a déclaré que la plupart des plaintes enregistrées étaient liées à la violence domestique (Agence Borna, 21 septembre 2020).

Cependant, il faut garder à l’esprit que ce régime n’a jamais été transparent sur les statistiques relatives à la violence faite aux femmes et ne fournit pas de chiffres précis. En dernière analyse, il suffit de dire que l’Iran est le premier pays au monde en matière de violence domestique contre les femmes sous le régime des mollahs.

« Désormais, les dégâts sociaux ont pris le dessus sur le pays et aujourd’hui, aucune maison en Iran n’est sûre. » (Jahan-e Sanat News, 19 septembre 2020).

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