vendredi 5 février 2021

Le verdict de culpabilité pour le terrorisme du régime iranien ne suffit pas pour éliminer les menaces contre l’Europe


 Un tribunal fédéral belge a rendu un verdict jeudi dans l’affaire Assadollah Assadi. Assadi, un diplomate de haut rang du régime iranien, est condamné aux côtés de trois co-conspirateurs dans un complot visant à déclencher des explosifs lors d’un rassemblement international de la Résistance iranienne. Le complot a été contrecarré par plusieurs services de sécurité européens en été 2018 et est resté sous enquête jusqu’à la première audience du tribunal en novembre dernier.

Le tribunal a requis la peine maximale de 20 ans pour Assadi, le principal accusé et le cerveau du complot terroriste. Il ordonnait non seulement à deux de ses agents d’infiltrer le site ciblé avec une bombe, mais aussi de leur fournir personnellement les explosifs qu’il avait introduits d’Iran en Autriche lors d’un vol commercial en utilisant sa valise diplomatique.

Assadi a été employé comme troisième conseiller à l’ambassade d’Iran à Vienne, et il a maintenant la particularité d’être le premier soi-disant «diplomate» à faire face à être condamné par la justice pour son implication dans des activités terroristes. Il n’est cependant pas le premier à être impliqué dans de telles relations. Rien qu’en 2018, des diplomates ont été expulsés de France, des Pays-Bas et d’Albanie à la suite de la découverte de complots terroristes visant des groupes de résistance iranienne et des militants individuels. Et à la suite de l’arrestation d’Assadi, un porte-parole des forces de l’ordre belge a noté que la majorité des fonctionnaires consulaires iraniens sont en fait des agents des services secrets du régime.

Ce que vous devez savoir sur le réseau iranien de terroristes et d’espions dans l’UE
La procédure dans le cas d’Assadi a régulièrement révélé davantage d’informations sur la menace que représentent ces agents. Les contacts terroristes d’Assadi en Europe se sont étendus bien au-delà des trois individus avec lesquels il a conspiré dans ses efforts pour perturber le rassemblement Iran libre de 2018 et assassiner son orateur principal, la présidente élue de la Résistance iranienne, Mme Maryam Radjavi.

Le mouvement de résistance iranien, y compris l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI / MEK), a été crédité d’avoir dirigé un soulèvement national en Iran au début de 2018, et le rassemblement européen annuel du CNRI est un fier symbole de la croissance continue du soutien international à sa cause démocratique.

Des dizaines de législateurs européens et d’anciens responsables du gouvernement ont signé des déclarations quelques jours avant que le verdict ne soit annoncé. L’une de ces déclarations, préparée par le Comité international pour la recherche de la justice (ISJ), a fait référence à cette affaire et aux développements qui l’entouraient comme preuve de l’implication systématique des diplomates dans le terrorisme iranien.

«L’UE doit prendre des mesures fermes», déclarait alors le communiqué. «Agir autrement donnerait l’impunité au régime iranien et l’encouragerait à mener de nouvelles attaques terroristes en Europe.» Une action ferme a été définie comme incluant une dégradation des relations diplomatiques avec Téhéran, en attendant la présentation par le régime de preuves concluantes qu’il avait démantelé les réseaux terroristes et s’était fermement engagé à modifier son approche de la politique étrangère.

Cette preuve peut être longue à venir. Téhéran s’est toujours avéré récalcitrant face aux demandes internationales les plus élémentaires. Et en outre, les réseaux en question ont été construits et développés sur une longue période, au point où leur démantèlement pourrait très bien exiger la reconstruction de l’infrastructure diplomatique mondiale de l’Iran à partir de zéro. Mais si c’est ce qu’il faut, c’est exactement ce que la communauté internationale devrait exiger. L’alternative consisterait à fermer les yeux sur les mécanismes par lesquels le régime iranien, en été 2018, menaçait non seulement sur le territoire européenne, mais aussi la vie de législateurs et d’universitaires européens de premier plan qui participaient à cet évènement.

Les rassemblements annuels du CNRI ont attiré des dizaines de milliers d’activistes expatriés et d’immigrants iraniens de deuxième et troisième générations. Des militants de premier plan ont utilisé ces rassemblements pour parler à leurs compatriotes des progrès récents et en cours du mouvement de résistance iranienne, et ils ont été rejoints dans cette entreprise par des centaines de législateurs universitaires et experts en politique étrangère du monde entier. Un certain nombre d’entre se sont constitués parties civiles dans l’affaire contre Assadi et ont dûment fourni des témoignages au tribunal soulignant la menace que ce complot posait sur leur vie.

L’équipe d’Assadi avait reçu pour instruction de placer la bombe aussi près que possible de Mme Maryam Radjavi. Cela aurait également nécessité de le placer très près de la section VIP de l’événement. L’engin explosif confisqué aux couple mercenaire Amir Saadouni et Nasimeh Naami était suffisamment puissant pour tuer des centaines de personnes lors de l’explosion initiale et peut-être beaucoup d’autres à la suite d’une bousculade qui pouvait suivre.

Il est maintenant reconnu que le double rôle d’Assadi en tant que diplomate et terroriste lui a confié beaucoup d’activités criminelles. Lors de son arrestation, un journal et des reçus ont été récupérés, indiquant qu’il avait enregistré des détails sur divers points d’intérêt et avait remis des paiements en espèces à des agents dans au moins 11 pays européens.

La condamnation d’Assadi ne représente que le moindre progrès vers le démantèlement de ce réseau, ou d’autres du même genre. De plus grands progrès dépendront du fait que la communauté internationale exerce une pression sérieuse sur le régime iranien, sous la forme de sanctions économiques, d’isolement diplomatique et d’autres mesures qui montrent clairement que la simple menace du terrorisme iranien entraîne des conséquences graves et durables. À la suite de l’affaire Assadi, le régime iranien devrait avoir le sentiment clair qu’il ne sera jamais en mesure de reprendre ses relations commerciales ordinaires ou ses échanges diplomatiques sur la scène mondiale tant qu’il n’aura pas démontré de manière concluante qu’il n’a pas l’intention de demander à ses agents de s’engager dans des actes terroristes sur le sol européen.

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