CSDHI – Reza Eslami, professeur des droits humains et membre de la faculté de l’université Shahid Beheshti est un binational irano-canadien.
Une déclaration internationale interdit l’utilisation de la détention arbitraire d’Etat à Etat
L’Iran l’a récemment condamné à sept ans de prison. Il lui a aussi interdit l’enseignement universitaire et la sortie du pays. 58 États membres ont récemment signé une déclaration contre « l’utilisation de la détention arbitraire dans les relations d’État à État. » Selon le ministre canadien des affaires étrangères, elle condamne le « comportement inacceptable » de certains États membres. C’est le Canada qui a initié cette déclaration.
Cependant, la déclaration ne nomme aucun État en particulier. Pourtant, un responsable canadien a déclaré à Reuters que la déclaration résultait de « l’inquiétude concernant les arrestations d’étrangers par la Chine, l’Iran, la Russie et la Corée du Nord. »
Le ministre canadien des affaires étrangères, Marc Garneau, a déclaré : « Prendre des gens à leur famille et les utiliser comme monnaie d’échange est à la fois illégal et immoral. »
Reza Eslami arrêté et jugé par Salavati
Reza Eslami est un citoyen canadien et un diplômé de l’Université McGill.
Le juge Salavati est connu sous le nom de « le juge qui pend. » Il est le chef de la branche 15 du tribunal islamique de Téhéran. Il a fondé son jugement dans l’affaire de M. Eslami sur « la tenue d’un cours de formation juridique de cinq jours en République tchèque. » Les agences de sécurité ont également affirmé qu’il était entré en contact avec des responsables du gouvernement américain. Ils prévoyaient de financer « une organisation non gouvernementale américaine » pour l’événement.
L’été dernier, Reza Eslami a publié un enregistrement audio de la prison niant tout contact avec un responsable ou une institution du gouvernement. Il a qualifié les allégations portées contre lui de « complètement fausses et sans fondement. »
Dans l’enregistrement, il déclare : « Il n’y a aucun élément d’un acte criminel qui serait le contact lui-même. Il n’y a pas non plus intention criminelle qui serait l’intention d’établir le contact. Les allégations criminelles sont complètement fausses et sans fondement. »
Selon des sources proches du prisonnier politique, une institution universitaire en République tchèque a organisé le cours pour 15 étudiants. Il était parrainé par une organisation non gouvernementale américaine.
Les binationaux sont des monnaies d’échange dans les pourparlers avec l’Occident
Ces dernières années, les autorités iraniennes ont utilisé les binationaux comme une monnaie d’échange dans les pourparlers politiques et économiques avec l’Occident. Cela a alimenté les spéculations selon lesquelles Reza était détenu en raison de sa double nationalité.
Les forces du ministère du renseignement arrêtent Reza Eslami le 10 mai 2020. Elles le transfèrent dans le tristement célèbre quartier 209 de la prison d’Evine. Elles fouillent aussi son bureau à la faculté de droit lors de son arrestation. Les agents ont confisqué un certain nombre de ses effets personnels, dont son téléphone et son ordinateur portables.
Perquisitions à l’Université
Selon les lois actuelles de la République islamique, les forces militaires et de sécurité n’ont pas le droit de pénétrer dans l’enceinte de l’université.
Le 19 mai 2020, Gholamhossein Esmaili, porte-parole du pouvoir judiciaire, a commenté la confiscation des effets personnels de Reza Eslami à l’université. « Après son arrestation, Eslami a avoué avoir gardé des documents incriminés dans son bureau à l’université. Pour obtenir ces documents, les officiers ont dû les prendre dans sa chambre. La loi ne nous autorise pas à arrêter qui que ce soit à l’université. Toutefois, lorsqu’un individu avoue avoir gardé des documents incriminés à l’université, devons-nous aller les chercher ou pas ?
Reza Eslami est actuellement détenu dans le quartier général de la prison d’Evine. Le jugement préliminaire du tribunal révolutionnaire n’est « pas définitif et susceptible d’appel. »
Parmi les doubles nationaux actuellement emprisonnés en Iran figurent Ahmadreza Djalali (Suédois-Iranien), Nazanin Zaghari-Ratcliff (Britannique-Iranien), Kamran Ghaderi (Autrichien-Iranien), Bagher et Siamak Namazi (Américain-Iranien), Fariba Adelkhah (Français-Iranien) et Nahid Taghavi (Allemand-Iranien).
Dans le passé, l’Iran a utilisé de nombreux binationaux et étrangers comme monnaie d’échange. Il les a aussi échangés avec des prisonniers iraniens arrêtés pour terrorisme et crimes violents à l’étranger. La déclaration des 58 nations qualifie cette pratique de « diplomatie des otages » par .
Source : IHR
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