Les manifestations en Iran, où les femmes jouent un rôle de premier plan, se sont poursuivies pendant 20 jours, mercredi 5 octobre 2022, malgré la répression brutale et les restrictions d’accès à Internet.
Des protestations ont été signalées dans des dizaines de districts de Téhéran, notamment à Valiasr, Saadatabad, Niavaran, etc. Des manifestations ont également été signalées à Qom, Chiraz, et Nourabad (Fars), Talech et Lahijan (Gilan), Isfahan, Sanandaj, Kermanchah, Karaj, Machad, Jolfa,
Une manifestation nocturne a eu lieu sur l’avenue Valiasr, dans le centre de Téhéran, avec des jeunes gens scandant « Mort au dictateur ! ».
À Nurabad, dans le sud de la province de Fars, des manifestants ont mis le feu à un monument sur l’une des places. À Talech, dans la province de Gilan (nord), les manifestants ont bloqué les routes avec du feu et résisté aux forces de sécurité dépêchées pour disperser les rassemblements.
En raison des coupures d’Internet, il n’a pas été possible d’obtenir des informations de nombreuses villes d’Iran.
La nouvelle génération de lycéens s’est également jointe aux protestations.
Indignation de l’opinion publique face aux détentions et au meurtre de Nika Chakarami
Pendant ce temps, le régime clérical continue de rafler les manifestants et les militants.
Les forces de sécurité ont tué au moins 400 personnes, et on estime à 20 000 le nombre de personnes arrêtées et détenues.
La situation dans les prisons du régime iranien a été qualifiée d’horrible, les détenus n’ayant pas d’endroit pour dormir, pas assez de nourriture et pas assez de salles de bain pour de nombreux détenus.
Le régime a également eu recours à la production de fausses vidéos pour dissimuler son rôle dans la torture, le viol et le meurtre de Nika Chakarami, une manifestante de 17 ans arrêtée le 20 septembre à Téhéran.
La municipalité de Téhéran a initialement indiqué que la mort de Nika Chakarami était due à de nombreux coups violents portés à la tête. Le régime a affirmé à la télévision d’État qu’elle s’était jetée d’un immeuble et s’était suicidée.
Les forces de sécurité ont arrêté la tante de Nika, Atach Chakarami, et son oncle, les forçant à faire de faux aveux à la télévision. Tous deux avaient initialement annoncé que Nika avait été enlevée pendant dix jours et que les conditions de sa mort étaient suspectes.
Les services des renseignements ont menacé la famille Chakarami de garder le silence, faute de quoi ils recevraient également le corps d’Atach.
Le public iranien a réagi avec indignation, accusant le régime de mentir sur la torture, le viol et le meurtre de la jeune fille innocente.
Après #Mahsa_Amini et #Hadis_Najafi, le hachtag #Nika_Chakarami a été tweetée plus de 2 millions de fois et s’est transformé en un code secret pour les Iraniens épris de liberté afin de continuer à demander justice pour ces âmes innocentes.
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