Nécessité de former un mécanisme sous la supervision des Nations Unies
Condamnant la répression violente contre les enfants et les prisonniers, Iran Human Rights réitère une fois de plus la nécessité urgente de former un mécanisme indépendant sous la supervision des Nations Unies afin de tenir les auteurs responsables.
Le directeur d’Iran Human Rights, Mahmood Amiry-Moghaddam, a déclaré : « La violence d’État inconsidérée qui a même pris pour cibles des enfants et des prisonniers, ainsi que les faux récits présentés par les responsables de la République islamique, rendent plus cruciale que jamais la mise en place par la communauté internationale d’un mécanisme indépendant sous la supervision de l’ONU pour enquêter et demander des comptes aux auteurs de ces violations flagrantes des droits humains. »
Incendie à la prison d’Evine
Dans la soirée du 16 octobre, la prison d’Evine à Téhéran a été le théâtre d’un incendie et d’émeutes au cours desquels, selon les médias officiels, huit personnes ont été tuées et des dizaines blessées. De nombreux prisonniers politiques ont été violemment battus et transférés à la prison de Rajaï Chahr (Gohardasht) le soir même ou le lendemain.
En publiant de faux récits et en déformant les faits, les médias officiels ont cherché à présenter les troubles comme des affrontements entre prisonniers non politiques et sans rapport avec les manifestations. Le nombre de personnes tuées à la prison d’Evine est probablement plus élevé que le décompte officiel.
Le 9 octobre, des émeutes ont également été signalées à la prison centrale de Rasht (Lakan). Selon des informations non vérifiées, au moins six prisonniers ont été tués par des gardiens de prison. Iran Human Rights n’a pas été en mesure de vérifier le nombre ou l’identité des personnes tuées dans l’une ou l’autre de ces prisons. Par conséquent, il ne les a pas incluses dans le nombre de morts mentionné ci-dessus. Il est crucial de noter que le nombre actuel est un « minimum ». Il ne comprend que les personnes vérifiées par les chercheurs d’Iran Human Rights. Le nombre réel de personnes tuées est certainement plus élevé, ce sur quoi l’organisation continue d’enquêter.
Selon les informations obtenues par Iran Human Rights, au moins 215 personnes ont été tuées par les forces de sécurité dans le cadre des manifestations nationales jusqu’à présent. Parmi elles, 27 étaient âgées de moins de 18 ans, mais toutes n’ont pas été vérifiées par des documents probants. Iran Human Rights s’efforce d’obtenir la confirmation de leur âge.
Les décès enregistrés dans 19 provinces
Des manifestants ont été tués dans 19 provinces, le plus grand nombre ayant été signalé au Sistan-Baloutchistan, à Mazandaran, à Gilan, au Kurdistan et à Téhéran. Le plus grand nombre de décès a été enregistré les 21, 22 et 30 septembre.
Des décès ont été enregistrés dans 19 provinces :
- Sistan-Baloutchistan : 93 personnes ;
- Mazandaran : 28 personnes ;
- Kurdistan : 16 personnes ;
- Téhéran : 15 personnes ;
- Gilan : 14 personnes ;
- Azerbaïdjan occidental : 13 personnes ;
- Kermanshah : 10 personnes ;
- Alborz : 6 personnes ;
- Khorassan-e Razavi : 4 personnes ;
- Ispahan : 3 personnes ;
- Kohguilouyeh-et-Bouyer-Ahmad : 2 personnes ;
- Zanjan : 2 personnes ;
- Qazvin : 2 personnes ;
- Azerbaïdjan oriental : 2 personnes ;
- Semnan : 1 personne ;
- Ilam : 1 personne ;
- Bushehr : 1 personne ;
- Khouzistan : 1 personne ;
- Ardabil : 1 personne.
Arrestations massives lors des manifestations en Iran
Iran Human Rights a également reçu de nombreuses informations faisant état d’arrestations massives de manifestants et de militants de la société civile identifiés par les services du renseignement. Le recours à la torture et aux mauvais traitements contre les manifestants a été largement signalé, avec au moins deux décès en détention. Des familles ont déclaré à Iran Human Rights que leurs proches subissaient des pressions pour obtenir des aveux télévisés.
Le 30 septembre, des personnes se sont rassemblées après la prière du vendredi à Zahedan pour protester contre le viol d’une jeune fille baloutche de 15 ans par le chef de la police de Chabahar. Cette manifestation a depuis été baptisée « le vendredi sanglant de Zahedan ». Selon la Campagne des activistes baloutches, le nombre de personnes tuées s’élève à au moins 93. Certaines de ces personnes ont succombé à leurs blessures depuis la répression sanglante.
Source : IHR/ CSDHI
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