La plainte de RSF adressée à l’ONU hier (27 octobre) détaille les nombreuses formes que prend la répression dramatique contre les journalistes depuis le début du soulèvement populaire en Iran, notamment la détention arbitraire, les conditions inhumaines de détention, la violation des droits de la défense, la violence physique, les menaces et le harcèlement, les perquisitions sans mandat et la confiscation du matériel.
Ceux qui suivent cette persécution incessante des journalistes par les autorités sont particulièrement préoccupés par les femmes journalistes, qui sont parmi les premières victimes de la réponse brutale du régime patriarcal iranien.
La plainte de RSF attire également l’attention de l’ONU sur le vaste système de censure mis en place par le gouvernement et ses conséquences dramatiques sur le droit à l’information. En ciblant tous les moyens de communication et en réduisant l’accès à Internet à presque rien, les autorités iraniennes ne laissent que très peu de possibilités à sa population et au monde extérieur d’accéder librement à des informations fiables.
« La sévérité de la répression sur le terrain et de la censure en ligne est sans précédent », a déclaré Antoine Bernard, directeur de plaidoyer de RSF. « Les journalistes sont contraints de prendre des risques énormes pour simplement exercer leur métier, ou bien ils cèdent à la pression de l’autocensure. Face à des violences qui risquent de s’aggraver dans les semaines à venir car la révolte populaire s’intensifie, les Nations unies doivent exiger des autorités iraniennes qu’elles adoptent des mesures immédiates et concrètes pour sauvegarder le droit à l’information. »
La plainte de RSF est adressée à neuf « procédures spéciales » de l’ONU – mécanismes de protection établis par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU – les rapporteurs spéciaux sur la liberté d’expression, sur la situation des droits humains en Iran, sur la situation des défenseurs des droits humains, sur la violence contre les femmes, sur la liberté d’association, sur la torture, sur l’indépendance des juges et sur les droits humains dans la lutte contre le terrorisme, ainsi que le groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire.
Déjà troisième plus grand geôlier de journalistes au monde, l’Iran est devenu le plus grand geôlier de femmes journalistes au cours de cette répression. Connue depuis longtemps comme l’un des pays les plus dangereux au monde pour la pratique du journalisme, la République islamique est classée 178e sur 180 pays dans le classement mondial de la liberté de la presse 2022 de RSF.
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