lundi 10 octobre 2022

Les manifestations en Iran et la tendance alarmante des victimes mineures

 Parmi les plus de 400 victimes du soulèvement iranien en cours, on compte des dizaines d’enfants mineurs. Leurs photos, avec leurs visages innocents, circulent sur les médias sociaux, reflétant la douleur que le régime a infligée aux Iraniens.

Sarina Ismailzadeh était une aspirante YouTuber de 16 ans. Une élève brillante, pleine de vie et d’énergie, avec de nombreux rêves à poursuivre et un avenir devant elle. Elle voulait avoir la même vie que les autres adolescents des pays libres. Elle est descendue dans la rue pour réclamer son droit à la liberté, qui lui a été donné par Dieu. Mais les forces de sécurité du régime ont répondu en la battant, et elle est décédée quelques jours plus tard.

Nika Shakarami est une autre victime de la barbarie du régime. Des vidéos diffusées sur les médias sociaux la montrent en train de chanter avec ses amis et de profiter de la vie. Elle s’apprêtait à fêter son 17e anniversaire. Mais elle a été arrêtée, torturée et tuée. Les forces de l’ordre ont même privé sa mère du dernier adieu et l’ont enterrée secrètement.

Nima Shafaghdoust, un garçon de 16 ans, a été blessé lors de manifestations à Ourmia, dans le nord-ouest de l’Iran. Sa famille a réussi à le ramener chez lui et à soigner ses blessures. Pourtant, les forces de l’ordre ont fait irruption chez eux, l’ont enlevé et ont remis son cadavre à ses parents éplorés quelques jours plus tard.

Des dizaines d’enfants ont été violemment massacrés le vendredi 30 septembre à Zahedan, dans le sud-est de l’Iran. Ces enfants rentraient chez eux après la prière du vendredi lorsque les Gardiens de la révolution (pasdaran) ont ouvert le feu sur la foule, tuant au moins 82 citoyens baloutches. Ce bain de sang est connu des Iraniens sous le nom de « vendredi sanglant » et a été condamné par de nombreuses ONG de défense des Droits de l’Homme, dont Amnesty International.

Dans une déclaration du 6 octobre, Agnès Callamard, Secrétaire générale d’Amnesty International, a déclaré : « Les autorités iraniennes ont à maintes reprises fait preuve d’un mépris total pour le caractère sacré de la vie humaine et ne reculent devant rien pour se maintenir au pouvoir. La violence implaccable que déchaînent les forces de l’ordre iraniennes ne se produit pas dans le vide. Elle est le résultat d’une impunité systématique et d’une réponse terne de la part de la communauté internationale. »

Bien que déchirant, le sort des enfants de Sarina, Nika, Nima et Baluchi est le dernier, mais non le moindre des cas où le régime tue des enfants innocents.

Des centaines d’enfants mineurs, pour la plupart militants de l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI), ont été arbitrairement arrêtés et pendus à partir de 1981. Leur crime : distribuer des tracts dissidents, être en possession de la déclaration de l’OMPI, ou participer à un rassemblement pacifique.

Mohsen Mohammad Bagher, un enfant acteur, a été arrêté en 1981 pour avoir soutenu l’OMPI, a passé les meilleures années de sa vie en prison et a été pendu lors du massacre des prisonniers politiques en Iran en 1988. Mohsen, handicapé, a enduré des années de torture et de mauvais traitements avant de mourir.

Il convient de souligner que la théocratie au pouvoir en Iran a envoyé des centaines de milliers d’élèves sur le front pendant la guerre Iran-Irak, les utilisant comme chair à canon. Ces enfants innocents ont subi un lavage de cerveau et ont été envoyés pour balayer des champs de mines.

Ces dernières années, le régime théocratique a continué à violer de manière effroyable les droits des enfants. De nombreux enfants délinquants ont été exécutés ces dernières années par les mollahs dans le but d’intimider la population. Le régime des mollahs est le seul bourreau de délinquants juvéniles dans le monde aujourd’hui.

En bref, le meurtre violent d’enfants mineurs par le régime ne se limite pas au récent soulèvement. Ces meurtres récents surviennent au plus fort de la crise d’impunité que traverse l’Iran.

La communauté internationale ferme les yeux sur cette impunité et la consolide, tant qu’elle néglige son devoir de condamner et de punir les mollahs pour leurs crimes contre l’humanité.

Le temps presse ; le soulèvement actuel se transforme en révolution. La communauté internationale doit se placer du bon côté de l’histoire. La seule façon de mettre fin à l’impunité actuelle en Iran et aux violations des Droits de l’Homme commises par le régime est de reconnaître le droit du peuple iranien à la résistance et à l’autodéfense. Toute autre solution ne ferait que permettre au régime de continuer à tuer des innocents, et surtout des enfants, qui aspirent à changer leur avenir.

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