Simultanément, dans d’autres régions d’Iran, les manifestations et les grèves se sont répandues. À Shadgan, pour le deuxième jour consécutif, les habitants ont manifesté devant une usine sidérurgique, tandis que les propriétaires de tracteurs de Bandar Abbas se sont rassemblés devant le bureau du gouvernement local. À Chabahar, les travailleurs du projet de dessalement se sont mis en grève.
Dans un développement plus alarmant, les forces de sécurité ont attaqué le village de Ghaderabad à Khash, ce qui a donné lieu à de violents affrontements. Selon des informations locales, les forces de sécurité sont entrées dans le village pour perquisitionner des maisons sans mandat judiciaire. Lorsque les habitants ont protesté, les forces ont ouvert le feu, tuant une femme de 50 ans et en blessant plusieurs autres, dont un adolescent.
Un site d’information local couvrant le Sistan-Baloutchistan a confirmé la fusillade mortelle et a rapporté que les forces de sécurité ont empêché les services médicaux d’urgence d’atteindre les blessés, obligeant les habitants à les transporter à l’hôpital en utilisant des véhicules privés.
Le récit officiel de l’agence de presse Fars, gérée par l’État, a affirmé que l’opération visait une cellule liée à un groupe militant local, et a arrêté quatre individus transportant des explosifs. Cependant, des témoins locaux ont contesté cette affirmation, affirmant qu’aucune arrestation n’avait été effectuée avant les violences et que les actions des forces de sécurité étaient injustifiées.
Aujourd’hui marque également la 27e semaine de la campagne « Non aux mardis d’exécution », au cours de laquelle les prisonniers politiques de 17 prisons ont lancé une grève de la faim hebdomadaire pour appeler à la solidarité nationale afin de forcer le régime à mettre fin à sa vague brutale d’exécutions. Les prisonniers politiques qui ont organisé la grève ont publié aujourd’hui une déclaration, exhortant la communauté internationale et les organisations de défense des droits de l’homme à intervenir et à soutenir la campagne contre les exécutions et les violations des droits de l’homme en Iran.
La semaine dernière, Kamran Sheikha, un prisonnier politique qui avait passé 15 ans sous la torture, a été exécuté. Son cas, ainsi que celui d’autres prisonniers comme Khosrow Basharat, exécuté à l’issue d’un processus judiciaire tout aussi opaque, met en évidence les mesures sévères et souvent arbitraires prises par le pouvoir judiciaire contre les dissidents politiques. Trois prisonniers politiques kurdes de Bukan, Suleiman Adhami, Hossein Khosravi et Hiwa Nouri, ont également été condamnés à mort sur la base d’accusations douteuses.
Alors que le nouveau président du régime, Masoud Pezeshkian, a prêté serment aujourd’hui, le régime continue de négliger les revendications légitimes des travailleurs, des employés du gouvernement et des retraités iraniens, tout en poursuivant de graves violations des droits de l’homme et une répression de la dissidence. Alors que le peuple iranien descend dans la rue chaque jour, on lui rappelle constamment qu’il n’y a aucune perspective de changement sans un changement de régime.
Source : CNRI
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire