– Sara Deldar, une prisonnière politique et infirmière de 32 ans arrêtée lors des manifestations nationales en Iran en 2022, est tragiquement décédée des suites de graves infections causées par des chevrotines enfoncées dans son corps et sa tête. Neuf mois après avoir été libérée pour raisons médicales, Mme Sara Deldar a succombé à l’infection dans un hôpital de Rasht.
Sara Deldar a d’abord été arrêtée lors des manifestations de masse qui ont déferlé sur l’Iran en 2022 et a ensuite été incarcérée à la prison de Lakan, située à Rasht. Pendant son incarcération, elle a subi de graves tortures et mauvais traitements, qui ont aggravé son état de santé. Pendant son incarcération, Sara a souffert de blessures par chevrotine qui n’ont pas été traitées de manière adéquate. En janvier 2024, les autorités l’ont libérée sous conditions pour qu’elle reçoive un traitement médical, mais les infections avaient déjà causé des dommages irréversibles.
Au cours des six derniers mois de sa vie, Sara Deldar était dans un état végétatif, luttant contre des infections de plus en plus graves. Le samedi 7 septembre 2024, elle s’est éteinte à l’hôpital de Rasht, après une lutte prolongée et douloureuse.
Sara Deldar était une infirmière courageuse qui, pendant les manifestations, s’est consacrée à aider les manifestants blessés. Elle est devenue un symbole de courage pour beaucoup, en particulier pour les femmes iraniennes. Les circonstances de sa mort ont toutefois été étroitement contrôlées par les autorités iraniennes. Des rapports indiquent que des agents des services de renseignement ont fait pression sur sa famille pour qu’elle ne rende pas sa mort publique. Par conséquent, son enterrement s’est déroulé en privé, en présence d’un petit groupe de membres de sa famille.
Avant sa mort prématurée, Mme Sara Deldar a fait part de son expérience et de ses sentiments dans un message poignant publié sur les réseaux sociaux. Dans ce message, elle revient sur son séjour en prison, détaillant les conséquences émotionnelles et physiques de son incarcération, sa capacité à aider ses codétenus et le traumatisme permanent qu’elle a subi en raison de la présence de la chevrotine dans son corps. Dans une partie de son message, elle écrit : « Je ne regrette pas d’avoir aidé mes codétenus :
« Je ne regrette pas d’avoir aidé les blessés et d’avoir défendu ma conscience. Je n’ai écrit que la vérité, même lorsque j’étais emprisonnée. Même après ma libération, mon esprit est resté dans la prison, avec les femmes que j’ai aidées… Mais les infections se sont aggravées et je ne suis plus la personne que j’étais. Ma rate, mes reins et mes ovaires ne fonctionnent plus. Malgré la douleur, je suis fière de toutes les femmes courageuses de mon pays, et mon âme est avec mes sœurs qui restent emprisonnées ».
Le décès de Mme Sara Deldar met en lumière le contexte plus large des violations des droits de l’homme en Iran, en particulier le traitement inhumain des prisonniers politiques et l’absence de soins médicaux adéquats pour les personnes blessées ou détenues pendant les manifestations. Son cas est l’un des nombreux cas qui démontrent la répression constante à laquelle sont confrontés ceux qui s’opposent au gouvernement iranien.
Sa mort coïncide avec des tensions accrues à l’approche de l’anniversaire des manifestations de 2022, alors que les autorités iraniennes intensifient leurs efforts pour réduire au silence les dissidents. Malgré les efforts déployés pour que la mort de Mme Sara Deldar ne soit pas rendue publique, son histoire reste un témoignage puissant de la résilience et de la bravoure des manifestants iraniens, en particulier des femmes.
Source : Iran HRM/ CSDHI
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire