La dictature religieuse, en proie à de nombreuses crises internes et internationales, a intensifié la répression sociale et les exécutions à des niveaux sans précédent, poussée par la peur d’une nouvelle révolution et souffrant d’un gouvernement fragmenté. Lorsque la nouvelle de telles atrocités parvient au public, le régime suit généralement une démarche : il commence par nier les informations, puis lance des campagnes de diversion, revendique des arrestations et des actions contre les forces de l’ordre, et fait secrètement pression sur les familles des victimes pour empêcher les contraindre au silence.
Komeyl Abolhassani était l’un des courageux manifestants du soulèvement de 2022 qui a été arrêté le 21 septembre 2022 pour avoir mis le feu à un poste de police. Il a passé trois mois en prison et, après sa libération, a été continuellement convoqué pour des aveux forcés. Pendant ce temps, les agents des services de renseignement l’ont soumis à de fortes pressions, à des coups et à des intimidations. https://x.com/iran_policy/status/1304735990150553605
Après que la nouvelle de la mort d’Abolhassani en détention se soit répandue, le Corps des gardiens de la révolution islamique (IRGC) a tenté de détourner la responsabilité en affirmant qu’il avait été arrêté pour possession de drogues synthétiques et qu’il était mort d’une overdose. Cependant, des informations sur les réseaux sociaux indiquent qu’Abolhassani a été arrêté par les forces de sécurité le jeudi 29 août et est décédé dans un centre de détention de Tonekabon le vendredi 30 août, dans des circonstances peu claires.
Abolhassani a été enterré le samedi 31 août dans sa ville natale du village de Tosakoti, province de Mazandaran, dans le nord de l’Iran. Des témoins ont rapporté que des agents de l’État n’ont pas permis à sa famille de voir son corps avant l’enterrement. Abolhassani, ferblantier de profession, est devenu un symbole tragique des tactiques brutales du régime contre la dissidence.
Ces derniers jours, de multiples cas de meurtres et de violences contre des jeunes ont suscité une indignation publique généralisée en Iran. Mohammad Mirmosavi, un habitant de 36 ans du village de Seyed Mahalleh à Rudboneh, Lahijan, a été l’une des dernières victimes de torture par les forces de sécurité du régime iranien. Mirmosavi a été arrêté par des agents de l’unité spéciale des forces de l’ordre du comté lors d’une altercation locale et est mort en détention après avoir été torturé et abattu.
Ahmadreza Radan, chef des forces de sécurité de l’État du régime et figure clé des violations des droits de l’homme en Iran, a demandé une « enquête spéciale » sur la mort de Mirmosavi. Radan a supervisé l’arrestation d’opposants au hijab obligatoire, la torture de manifestants dans la prison de Kahrizak à Téhéran et la répression des manifestations de 2009, entre autres violations des droits de l’homme. Depuis la réintégration de Radan, de nombreux citoyens meurent chaque mois dans les centres de détention à cause de la torture, de tirs aléatoires ou de poursuites policières imprudentes de véhicules et de motos.
Des victimes telles qu’Anahita Amirpour, Negar Karimian, Mehrdad Malek, Soha E’tebari, Kian Pirfalak, Asef Mombeyni et Sepehr Esmaili ont également été tuées par des tirs de la police dans des voitures civiles. Dans de nombreux cas, des citoyens ont été gravement blessés par ces actions des forces militaires, y compris de la police. Plus récemment, dans la nuit du 1er août, Arezoo Badri, 31 ans, a été grièvement blessée après avoir été abattue par la police parce qu’elle ne portait pas le hijab alors qu’elle était dans sa voiture. Cet incident est un autre exemple de la violence grave et meurtrière perpétrée par les forces militaires du régime pour imposer le port obligatoire du hijab aux femmes. Malgré de nombreux rapports, les enquêtes judiciaires ne donnent souvent aucun résultat, les autorités n’identifiant pas les coupables ni ne prenant aucune mesure contre les responsables. Le gouvernement refuse également d’assumer la responsabilité de ces décès.
La torture des citoyens continue, malgré l’article 38 de la Constitution du régime, qui interdit explicitement la torture pour extorquer des aveux ou obtenir des informations. Le régime a systématiquement refusé d’adhérer à la « Convention des Nations unies contre la torture », invoquant cette disposition constitutionnelle tout en continuant à commettre des violations généralisées des droits de l’homme.
Les décès tragiques de Komeyl Abolhassani et de Mohammad Mirmosavi rappellent cruellement la crise actuelle des droits de l’homme en Iran, ainsi que les efforts du régime pour réprimer la dissidence et faire taire ceux qui osent dénoncer l’injustice.
Source: NCRI
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