mercredi 31 mars 2021

Il y a un virus qui s’attaque à l’humanité. C’est le virus de la dictature, de la privation de liberté. (Maître Henri Leclerc)

 Maître Henri Leclerc participait à une conférence en ligne sur les perspectives et démarches à l’égard de l’Iran à l’occasion de Norouz. Il a évoqué ses 40 années avec la Résistance et le peuple iranien en disant : le peuple iranien veut être libre. Il doit être libre de croire et quand on dit croire, ça veut dire croire ou ne pas croire. C’est à dire avoir la religion que l’on choisit d’avoir et de ne pas avoir si l’on souhaite de ne pas en avoir.

Cette conférence en ligne a eu lieu le 27 mars, à l’occasion du Nouvel An iranien, en solidarité avec le peuple iranien et sa Résistance, avec la participation de Mme Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne et des dizaines d’élus français et des personnalités du monde juridiques, sociales et religieuses en France parmi lesquelles Gilbert Mitterrand, Rama Yade, Ingrid Betancourt, Alain Vivien, Mgr Jacques Gaillot, le préfet honoraire Yves Bonnet, Pierre Bercis, Gérard Vespierre, Maîtres William Bourdon, Dominique Attias ou Gilles Paruelle…

S’adressant à Mme Radjavi, Maître Henri Leclerc a déclaré : Madame la présidente, je voudrais vous remercier pour le travail que vous faites depuis un certain nombre d’années pour refuser la dictature abominable qui règne actuellement sur votre pays et les persécutions dont sont victimes tant d’hommes et parmi lesquels vos compagnons. Je voudrais adresser mes félicitations de nouvel an, de printemps, à tous ceux-là, à ceux de l’OMPI (Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran), à ceux de tous les mouvements de résistance iraniens dont vous présidez le gouvernement et puis par-delà, je voudrais m’adresser au peuple iranien.

Evoquant d’abord le fléau du virus du corona, Maître Leclerc a ensuite évoqué un tout autre virus : Il y a un virus qui n’agresse pas notre corps, mais un virus qui s’adresse à l’humanité elle-même. C’est le virus de la dictature, c’est le virus de la privation de liberté. C’est le virus qui fait qu’un peuple ne peut plus être maître de lui-même, qu’on lui impose des croyances, qu’on lui impose une soumission, qu’on lui impose ce qui est du domaine de la liberté.

Oui, a-t-il ajouté, il faut que les hommes puissent vivre en paix et que, actuellement les grandes libertés qui ont été définies par la Convention, par la Déclaration universelle des droits de l’Homme les aident. La plus haute aspiration de l’humanité, c’est que les hommes soient libres de parler et de croire, libérés de la terreur et de la misère. Libérés de la terreur, voilà ce à quoi le peuple iranien aspire. Mais le peuple iranien veut aussi être libre de parler. Il doit être libre de croire et quand on dit croire, ça veut dire croire ou ne pas croire. C’est à dire avoir la religion que l’on choisit d’avoir et de ne pas avoir si l’on souhaite de ne pas en avoir.

Donc ces libertés fondamentales sans lesquelles règne sur un peuple une tyrannie de la croyance, c’est non seulement une absurdité, c’est d’une cruauté affreuse.

Evoquant son amitié avec la Résistance iranienne Maître Leclerc a déclaré : Depuis maintenant presque 40 ans, j’accompagne le peuple iranien, ou du moins ceux qui résistent. J’ai connu des moments terribles. J’ai connu ces moments où pour des raisons économiques, la France avait accepté de faire ce que souhaitaient les mollahs iraniens, c’est à dire d’emprisonner les résistants. Je les ai connus en prison. Nous avons réussi, après des années et des années, à faire reconnaître enfin à la justice française, qu’elle se trompait, qu’elle commettait une erreur grave. Et nous avons réussi, et ce qui a été dit d’ailleurs par la décision du juge Trévidic est importante.

Développant cette décision juridique historique Henri Leclerc poursuit : Elle a dit quand le terrorisme est affreux, c’est vrai, quand il s’agit de faire régner la terreur sur un peuple, c’est affreux. Mais dit-elle, ça peut être aussi l’état d’un gouvernement. Et quand des actes violents sont commis contre ceux qui terrorisent leur peuple et pour empêcher qu’ils leur terrorisent, on peut considérer que ce sont des actes de résistance. Mais nous n’avions rien. Ils n’avaient même pas trouvé d’actes en dehors de ce qui avait pu se passer. Il y a des décennies, en Iran, au moment de la révolution, ils n’ont rien trouvé contre ces gens qu’on avait poursuivi.

Maître Henri Leclerc a ainsi conclu ses propos : Eh bien, je veux qu’au printemps, au moment du renouveau, au moment où le temps quitte son manteau de pluie, au moment où arrive le temps de la lumière, je souhaite véritablement au peuple iranien de retrouver la liberté et que les hommes et les femmes en Iran soient libres de croire et de parler.

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