jeudi 18 mars 2021

Les paniers de nourriture vides des travailleurs à l’approche du Nowrouz

nowrouz

CSDHI – Les citoyens iraniens se préparent à célébrer Nowrouz, la nouvelle année dans le calendrier persan. Cependant, compte tenu de sa mauvaise gestion et de ses échecs, le gouvernement a imposé une pression économique supplémentaire à la société iranienne. Les Iraniens souffrent d’autres dilemmes comme la crise sanitaire et la pollution atmosphérique.

Par exemple, les soignants expriment fréquemment leurs inquiétudes face à une nouvelle vague d’épidémie du coronavirus et à la circulation de souches mutantes du virus. Cependant, les employeurs soutenus par le régime privent les classes à faibles revenus, notamment les ouvriers, de leurs maigres salaires. Ces citoyens appauvris doivent travailler dans des lieux contaminés par la Covid-19 dans un contexte de crise sanitaire.

Ils luttent durement pour leurs maigres salaires, qui ne couvrent pas leurs besoins essentiels au regard du seuil de pauvreté de 100 millions de rials [335€]. Au contraire, les employeurs soutenus par le régime s’abstiennent de payer les travailleurs à bas salaire. Ces comportements ont suscité leur indignation.

Dans ce contexte, il ne se passe pas un jour sans que les travailleurs manifestent à travers le pays. Le 18 février, les travailleurs de la municipalité de Shahryar, dans la banlieue de Téhéran, ont organisé un rassemblement devant le conseil municipal. Ils protestaient contre le fait que les responsables ne les ont pas payés depuis deux mois.

« Aujourd’hui, nous nous sommes rassemblés ici pour demander une augmentation de nos salaires. Les autorités n’ont pas payé nos salaires depuis deux mois », a déclaré un travailleur. « Mon salaire mensuel est de 24,5 millions de rials [82 €], et ma prime d’expérience est de 1,5 million de rials [5 €], soit 26 millions de rials [87 €] au total. Le Maire couvre-t-il les frais de sa famille avec 87 € ? », a-t-il ajouté.

« Nos salaires sont trop bas. Les agents du régime, qui travaillent sous la supervision de la municipalité, reçoivent chaque mois plus de 80 millions de rials [268 €]. Cependant, le Maire a conclu un accord avec des entreprises contractuelles pour payer les travailleurs, 25 millions de rials [83 €] par mois. Les travailleurs du régime reçoivent entre 70 et 80 millions de rials [234-268 €] chaque mois, mais, à nous, ils donnent 25 millions de rials », a déclaré un autre manifestant.

Les conditions des travailleurs sont identiques dans tout le pays. Ils n’arrivent pas à joindre les deux bouts. Dans de telles circonstances, ils ne voient pas d’autre moyen d’obtenir leurs droits fondamentaux que de descendre dans la rue. Et exprimer publiquement leurs protestations. À cet égard, les protestations des travailleurs ont augmenté de façon spectaculaire ces derniers mois.

« Pour une famille de 3,3 personnes qui travaille, le coût du panier de produits est de 100 millions de rials [335 €]. Les travailleurs à faibles revenus reçoivent 30 millions de rials [100 €] par mois dans le meilleur des cas. Ceci alors que le pouvoir d’achat des travailleurs a fortement diminué. Et leur panier alimentaire s’est vidé en raison de l’inflation galopante », écrivait Kar & Kargar [Labor & Laborer] le 9 février.

Cependant, la question est de savoir pourquoi le gouvernement ne résout pas les dilemmes de la population. Le refus du gouvernement de résoudre les obstacles actuels met en lumière la vérité. « Aucune des classes de la société n’a de représentant réel au sein de la structure gouvernementale. En Iran, les travailleurs et les autres couches démunies n’ont même pas de véritable syndicat ou union. Ils n’ont pas de médias, et leurs voix ne sont entendues nulle part », écrivait le quotidien Mostaghel le 19 février.

« L’indifférence envers les demandes et les difficultés des défavorisés et des habitants des bidonvilles a créé des crises profondes. Les manifestations de novembre 2019 en sont un exemple concret », ajoute le quotidien.

Source : Iran Focus (site anglais)

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