samedi 13 mars 2021

Les violations des droits de l’homme sont le seul moyen pour le régime de survivre

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CSDHI – L’année dernière, le peuple iranien a continué d’assister à la plupart des violations de ses droits par le régime iranien.

Dans son compte-rendu à la 46e session du Conseil des droits humains des Nations unies, M. Javaid Rehman, rapporteur spécial des Nations unies sur les droits humains en Iran, a exprimé son inquiétude. Il a demandé au Conseil des droits humains d’accorder une attention particulière aux violations des droits de l’homme en Iran. M. Rehman a basé son compte-rendu sur les nouvelles et les informations dont il dispose. Car, en effet, le régime n’a pas encore accepté ses demandes de voyage en Iran.

M. Rehman a cité le nombre élevé d’exécutions en Iran l’année dernière. Selon lui, les autorités iraniennes ont officiellement signalé au moins 233 exécutions l’année dernière. Ces exécutions n’ont fait l’objet d’aucune procédure légale appropriée. Il a notamment relevé les procès inéquitables des prisonniers politiques Navid Afkari et Mostafa Salehi ayant conduit à leur exécution.

Par ailleurs, Hedayat Abdullahpour, un citoyen kurde (membre du Parti démocratique du Kurdistan), est mort par pendaison, le 11 mai 2020, malgré l’absence de preuves contre lui. Le régime l’a torturé pour le forcer à faire de faux aveux. Plus récemment, le 28 février, les forces du régime ont exécuté quatre arabes du Khouzistan, Jasem Heidari, Ali Khosraji, Hossein Silavi et Nasser Khafajian, à Ahwaz.

Selon M. Rehman, les prisonniers iraniens sont réprimés, torturés, exécutés illégalement

Selon Javaid Rehman, les détenus iraniens sont emprisonnés secrètement. Ils n’ont pas accès à un avocat et ils sont en isolement, souvent torturés. Les autorités les privent même d’eau et de nourriture. Bien entendu, le compte-rendu de M. Javaid Rehman ne représente qu’une infime partie de ce que fait le régime en Iran. Car le nombre de personnes exécutées secrètement est bien plus élevé que les chiffres publiés. Voici quelques-unes des violations des droits de l’homme en Iran.

Violation de la liberté d’expression et de l’accès à l’information

L’année dernière, le régime iranien a continué de censurer la plupart des plateformes de réseaux sociaux comme Twitter, Facebook, etc. De même, il a empêché la diffusion d’informations en coupant complètement Internet ou en interrompant les connexions dans les villes et villages d’Iran, où des manifestations de grande ampleur avaient lieu. Le dernier cas en date est la déconnexion d’Internet lors des récentes manifestations dans la province de Sistan-Baloutchistan, dans le sud-est de l’Iran. De plus, en augmentant les frais d’abonnement à Internet, le régime tente d’empêcher les gens d’avoir accès à Internet. Il fait en sorte qu’ils sont moins informés des nouvelles et des développements actuels. En raison de la pauvreté généralisée de la majorité des Iraniens, beaucoup ne peuvent se permettre d’accéder à Internet.

L’année dernière, plusieurs étudiants qui n’avaient pas les moyens d’acheter un téléphone portable pour poursuivre leurs études en ligne (en raison de la fermeture des écoles due à l’épidémie de COVID-19) se sont suicidés, ce qui a attiré l’attention de la population.

Répression des écrivains et des journalistes

L’arrestation et l’emprisonnement de blogueurs et de journalistes indépendants ont constitué un autre aspect de la répression en 2020. En voici quelques exemples.

Ruhollah Zam, directeur d’Amad News, est enlevé en Irak et exécuté le 22 décembre 2020, après un simulacre de procès.

Le régime a arrêté Mehrnoosh Tafian, une militante des médias, vivant à Ahwaz. Puis il l’a transférée à la prison de Sepidar à Ahwaz, en novembre 2020.

Ses agents ont arrêté la journaliste Nada Sabouri et son mari Sohrab Salehin en août 2020. La justice les a accusés d’avoir contacté des familles de prisonniers politiques et d’avoir couvert des informations les concernant.

Soheil Arabi, initialement condamné à mort pour avoir insulté les saints de l’islam, a entamé une grève de la faim. Il a subi les plus graves tortures physiques et mentales dans les prisons du régime depuis huit ans.

La justice a condamné le photographe et journaliste Noushin Jafari, à cinq ans de prison pour « blasphème » et « diffusion de propagande contre le régime. »

Yasin Ghasemi Bajda, écrivain et traducteur, est arrêté en février à Zahedan pour « blasphème », « insulte au fondateur de la République islamique », « diffusion de mensonges » et « diffusion de propagande contre le régime ».

Nasser Tavassoli, reporter pour le site Web Turkmen News, est arrêté par le bureau du renseignement du comté de Gorgan. Hamed Pourmand, journaliste sportif, est arrêté par le bureau du renseignement du comté de Gonbad Kavous.

Les autorités ont aussi arrêté un nombre important d’Iraniens possédant la double nationalité. Ils sont accusés d’espionnage afin de faire pression sur des gouvernements étrangers.

Violation des droits des travailleurs

L’année dernière, le régime a continué de violer les droits des travailleurs iraniens. Au lieu de répondre aux demandes et protestations légitimes des travailleurs qui se sont rassemblés dans tout le pays pour dénoncer leurs mauvaises conditions de vie et réclamer leurs salaires et avantages impayés, le gouvernement a réprimé leurs rassemblements et les a placés en détention. Il convient de noter que plus de 70 % des travailleurs iraniens vivent sous le seuil de pauvreté. Un de ces exemples de répression contre les travailleurs est l’arrestation et le licenciement de plusieurs travailleurs du complexe de canne à sucre de Haft Tappeh, dans le sud-ouest de l’Iran, au cours de l’été 2020.

Un autre exemple est la poursuite des grèves des chauffeurs routiers pour leurs droits fondamentaux. Au lieu d’écouter leurs revendications, le gouvernement réprime les chauffeurs.

Dans l’ouest de l’Iran, le régime a tué et blessé 143 porteurs frontaliers ou « Koulbars » en six mois. Les forces du régime les ont pris pour cible dans les provinces de l’Azerbaïdjan occidental et du Kurdistan. Les Koulbars n’ont d’autre choix que de porter de lourdes charges sur leur dos et traverser la frontière à cause du chômage et de la pauvreté qui sévissent dans l’ouest de l’Iran.

Plus récemment, en février 2021, les agents du régime ont tué et blessé des dizaines de Baloutches, qui transportent du carburant à travers la frontière, dans le sud-est de l’Iran par les gardiens de la révolution.

Violation des droits des minorités religieuses

L’année dernière, les minorités religieuses ont continué à faire l’objet de diverses limitations et discriminations. Les agents iraniens ont emprisonné nombre d’entre elles sous de faux prétextes. Parmi les mesures répressives, il y a l’oppression des bahaïs, l’interdiction pour eux d’étudier dans les universités et de trouver un emploi dans les bureaux du gouvernement. La seule raison est leur foi bahaïe. Le régime a infligé de nombreuses peines de prison aux bahaïs, souvent pour des raisons illusoires. Par exemple, la justice a condamné Sofia Mobini et Negin Tadrisi, deux femmes bahaïes de Téhéran, à une peine de 10 ans de prison. Plus récemment, elle a condamné Hamid et Saeed Naseri et Afshin Emami Yad, à 7 ans de prison en février 2021 en raison de leur foi bahaïe. Dans un autre cas, elle a condamné huit bahaïs à 11 ans de prison dans le sud de l’Iran. En outre, le régime iranien a exercé des pressions sur la communauté derviche et sunnite. Il les a empêchés de mener à bien leurs cérémonies religieuses.

L’approche du régime vis-à-vis de la COVID-19

En février 2020, après la dissimulation initiale de l’épidémie de la COVID-19 en Iran, le guide suprême du régime, Ali Khamenei, a reconnu la propagation du virus dans le pays. Il a d’abord qualifié le virus d’insignifiant. Puis, il l’a utilisé comme une opportunité pour empêcher les protestations et contenir la colère du peuple. Il avait espéré que les gens oublieraient leur ressentiment envers le régime en raison de l’inquiétude suscitée par la pandémie.

En raison de sa négligence totale et de l’absence de mesures préventives, l’Iran compte actuellement le plus grand nombre de décès dus à la COVID-19 après les États-Unis. Selon des informations crédibles, le nombre de victimes du COVID-19 en Iran atteint désormais près de 230 000. Malgré le nombre élevé de décès, Khamenei a interdit l’importation des vaccins Pfizer et Moderna. Il a promis de vacciner les Iraniens avec un vaccin « made in Iran ». Il devrait être disponible d’ici la fin de l’été.

Compte tenu du changement de gouvernement aux États-Unis et du fait que l’administration Biden souhaite s’engager et parvenir à un accord avec l’Iran sur le nucléaire, les missiles et les questions régionales, les violations des droits de l’homme commises par le régime et le manque de libertés en Iran feront-ils l’objet de discussions lors des futures négociations et comme condition à la levée des sanctions ?

Khamenei sait que le Shah a été destitué, à cause de la politique de Carter en matière de droits de l’homme et de l’arrêt des tortures et des exécutions par le Shah. Il est donc très peu probable qu’il accepte de respecter et de protéger les libertés, car cela est synonyme de la fin du règne de 42 ans du régime.

Source : Iran News Wire

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