Selon les informations, l’exécution prévue, en réaction au procès de Hamid Noury pour crimes de guerre en Suède, démontre une fois de plus que la République islamique d’Iran utilise la peine de mort comme un outil d’extorsion et de pression sur les pays occidentaux. Kazem Gharibabadi, secrétaire du Haut Conseil iranien des droits humains et chef adjoint des affaires internationales du pouvoir judiciaire iranien, avait menacé le 2 mai d’exécuter les peines des personnes liées à la Suède.
Iran Human Rights appelle une fois de plus la communauté internationale à empêcher l’exécution d’Ahamdreza Djalali en agissant rapidement.
Selon l’agence de presse officielle ISNA, la condamnation à mort pour espionnage du Dr Ahmadreza Djalali, un chercheur possédant la double nationalité, devrait être mise en oeuvre à la fin du mois iranien d’Ordibehesht (21 mai).
Qui est Ahmadreza Djalali ?
Ahmadreza Djalali vivait en Suède depuis 2009. Il possède la double nationalité suédoise et iranienne. Il était médecin et chercheur en gestion de crise travaillant au Karolinska Institutet, une université médicale située près de Stockholm. Il enseignait également dans des universités en Italie et en Belgique.
Ahmadreza s’était rendu en Iran à l’invitation officielle de l’université de Téhéran lorsqu’il a été arrêté en avril 2016. Initialement accusé de « collaboration avec des États hostiles », il a ensuite été inculpé d' »efsad-fil-arz (corruption sur terre) pour espionnage pour Israël » par le tribunal révolutionnaire de Téhéran. Cette accusation a également été confirmée par la cour suprême.
Des aveux forcés sous la torture et la pression
Ahmadreza Djalali a été arrêté par les forces du ministère du renseignement le 24 avril 2016 alors qu’il se rendait en voiture à Karaj. Il a passé trois mois dans le centre de détention du ministère, où il a subi des tortures physiques et psychologiques et des pressions pour qu’il fasse de faux aveux auto-incriminants. Ses aveux forcés ont été diffusés à la télévision nationale. Ils ont été utilisés comme preuve de sa culpabilité lors du procès.
La mère d’Ahmadreza a précédemment déclaré à Iran Human Rights : « Ils ont menacé Ahmadreza et lui ont dit que s’il ne coopérait pas avec eux, ils tueraient ses enfants en Suède. Ils l’ont gardé dans une cellule d’isolement pleine de cafards et de fourmis pendant un long moment. Il avait les yeux bandés. Et il était constamment injurié et humilié tout au long de ses interrogatoires dans le quartier 209 (prison d’Evine). »
Dans une déclaration publiée en novembre 2020, Iran Human Rights a souligné l’inhumanité de la peine de mort elle-même, affirmant que la condamnation à mort du Dr Djalali était le résultat de théories de conspiration des responsables de la sécurité iranienne pour accuser les binationaux d’espionnage, faire pression sur eux et les torturer pour obtenir des aveux forcés et violer leur droit à un procès équitable.
Utilisation de la peine de mort comme outil politique
La menace d’exécution d’Ahmadreza en représailles au procès d’un responsable de la République islamique en Suède montre que le gouvernement iranien utilise la peine de mort comme un outil politique pour atteindre ses objectifs. Iran Human Rights met en garde contre le risque imminent pour la vie d’Ahmadreza Djalali si la communauté internationale ne réagit pas à temps.
Selon le rapport annuel 2021 sur la peine de mort en Iran, au moins 13 personnes ont été exécutées sur la base des accusations de sécurité d’efsad-fil-arz (corruption sur terre), moharebeh (inimitié contre Dieu) et baghy (rébellion armée).
Source : IHR
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