Parmi les signataires figurent des personnalités telles que Dominique Attias, président du conseil d’administration de la Fondation du barreau européen et ancien président de l’Association européenne du barreau, Patrick Baudouin, président d’honneur de la Ligue française des droits de l’homme, et William Bourdon, fondateur de l’association Sherpa. Leur message est clair : l’engagement diplomatique avec l’Iran ne peut se poursuivre tant que le régime viole constamment les droits de l’homme par des exécutions arbitraires et une répression politique.
Les signataires ajoutent :
Ces tortures ont été perpétrées avec une intention génocidaire
Le message que ces courageux Iraniens et Iraniennes nous envoient est clair : pour atteindre la vie et la liberté, la femme doit tracer son chemin par la résistance, épaulée par l’homme qui s’insurge contre l’oppression des mollahs. Alors que le président de ces derniers, Massoud Pezeshkian, s’est rendu au siège de l’ONU à New York où il s’est entretenu avec le président français, ces prisonniers ne sont pas dupes et crient chaque mardi : «Réformateurs, conservateurs, votre jeu est terminé.» Un message qui nous est également adressé : ne soyons pas trompés par ce jeu de dupes orchestré par les obscurantistes qui gouvernent l’Iran.
Depuis l’arrivée de Pezeshkian, soi-disant «modéré», au moins 255 personnes ont été exécutées. Les crimes de ce régime demeurent impunis depuis trop longtemps. Le dernier rapport de l’ONU, daté de juillet 2024 et présenté par le professeur Javaid Rehman, ancien rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme en Iran, dénonce des décennies de «crimes d’atrocités» : crimes contre l’humanité, génocides, exécutions sommaires, arbitraires et extrajudiciaires de milliers d’opposants politiques emprisonnés.
L’auteu du rapport exhorte les Etats à exercer leur compétence universelle et extraterritoriale concernant les crimes de droit international commis en Iran, notamment durant les années 80 (entre 1981 et 1988). Selon ce rapport, il existe des preuves accablantes que les massacres, tortures et autres actes inhumains commis contre des opposants en particulier les membres des moudjahidin du peuple (Ompi) ont été perpétrés avec une intention génocidaire.
Nous devons montrer que nous refusons d’être des complices
Ces crimes continuent en toute impunité. Les médias et les gouvernements en Occident et partout ailleurs dans le monde, ont la responsabilité de ne pas passer sous silence les récentes condamnations à mort de Mohammad Javad Vafaï, 29 ans, champion de boxe, Mehdi Hassani, 48 ans, et Behrouz Ehsani, 69 ans, arrêtés pour leur participation au soulèvement et leur appartenance à l’Ompi, considérés par le régime comme des «apostats» ou des «monafeghin» («hypocrites»). Le pouvoir judiciaire des mollahs poursuit ses crimes en jugeant sept autres militants accusés d’appartenir également aux unités de résistance. Eux aussi risquent la mort.
Nous devons mobiliser toutes nos forces pour empêcher ces exécutions et montrer que nous refusons d’être complices des souffrances infligées au peuple iranien. Par ces condamnations à mort, le fascisme religieux au pouvoir en Iran cherche désespérément à instaurer un climat de terreur pour empêcher le prochain soulèvement qu’il craint profondément, en étouffant la colère populaire et les protestations sociales.
Notre silence, tout comme la poursuite des relations diplomatiques avec ce régime d’exécutions, en fermant nos yeux à cette tragédie iranienne, trahissent nos principes républicains et contredisent nos engagements internationaux pour les droits humains. Ces relations doivent être subordonnées à l’arrêt des exécutions en Iran.
Signataires :
Dominique Attias, Présidente du conseil d’administration de la Fondation des avocats européens
Patrick Baudouin, Avocat et président d’honneur de la LDH et de la FIDH
William Bourdon Avocat, président fondateur de l’association Sherpa
Jean-François Legaret, Président de la Fondation d’études pour le Moyen-Orient (Femo)
Jean-Pierre Mignard, Avocat et essayiste
Gilbert Mitterrand, Président de la Fondation Danielle-Mitterrand France-Libertés.
Source: NCRI
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