jeudi 29 mai 2025

Crise de l'emploi des jeunes : le taux de chômage des jeunes femmes approche les 35 %

 De nouvelles statistiques officielles révèlent une crise de l'emploi qui s'aggrave en Iran, en particulier pour les jeunes femmes. Ces chiffres, publiés par l'agence de presse officielle Eghtesad News le 15 mai 2025, montrent que le chômage des femmes de 20 à 24 ans atteint le chiffre vertigineux de 34,9 %.

Les données, compilées par le Centre national de la statistique (NSC), soulignent un marché du travail morose qui pénalise de manière disproportionnée les jeunes et les femmes du pays, exposant les échecs de longue date des politiques économiques du régime clérical.

Alors que le chômage des jeunes est considérablement plus élevé que la moyenne nationale, le rapport constitue un autre signe avant-coureur du dysfonctionnement systémique du régime iranien.

Le chômage monte en flèche parmi les jeunes iraniens

Selon le rapport, le taux de chômage national s'élevait à 7,8 % à l'hiver 2025 (de décembre 2024 à mars 2025). Mais ce chiffre moyen masque la crise à laquelle sont confrontés les jeunes Iraniens. Chez les 20-24 ans, le taux de chômage global atteignait le niveau alarmant de 23,1 %, soit trois fois la moyenne nationale.

Le groupe d'âge le plus touché est celui des 25-29 ans, avec un taux de chômage de 17 %, suivi par celui des 15-19 ans, avec un taux de chômage de 15,8 %.

Ces chiffres reflètent une demande croissante d’emplois parmi les jeunes Iraniens ainsi que l’incapacité du régime à créer suffisamment d’opportunités d’emploi.

La crise du chômage est exacerbée par des problèmes systémiques tels que le népotisme, la priorité accordée aux fidèles du régime lors des embauches et la corruption généralisée.

Les femmes sont les plus touchées par l'effondrement économique

Le chômage des femmes était encore plus catastrophique. À l'hiver 2025, le taux de chômage global des femmes était de 14,2 %, soit plus du double de celui des hommes, dont le taux de chômage s'élevait à 6,5 %. Mais le chiffre le plus choquant était celui des femmes de 20 à 24 ans, qui atteignait le chiffre stupéfiant de 34,9 %. Les jeunes filles de 15 à 19 ans suivaient de près, avec 30,7 % de chômeurs. Le troisième groupe le plus élevé était celui des femmes de 25 à 29 ans, avec un taux de chômage de 29,1 %. Cela signifie qu'une jeune femme sur trois à la recherche d'un emploi est au chômage.

Dans un pays où les femmes représentent une part importante des diplômés universitaires, ce taux de chômage élevé est non seulement une source d’inquiétude, mais aussi le signe d’un système dysfonctionnel, qui non seulement limite considérablement les opportunités d’emploi, mais institutionnalise également la discrimination fondée sur le sexe.

Les femmes iraniennes sont confrontées à de nombreux défis économiques, culturels et juridiques, le tout sous l’ombre d’un régime patriarcal et répressif.

Problèmes structurels et statistiques manipulées

Le rapport ne dresse pas un tableau complet de la population active, car il ne comprend pas de données sur la participation au marché du travail, c'est-à-dire le pourcentage de personnes travaillant ou en recherche active d'emploi. Cette omission est significative, car les taux de chômage à eux seuls peuvent être trompeurs. Par exemple, une baisse du taux de chômage peut ne pas indiquer une augmentation des emplois, mais plutôt une diminution du nombre de personnes en recherche par désespoir. De nombreux jeunes Iraniens, en particulier les femmes, ont complètement abandonné leurs recherches d'emploi, déçus par des décennies de promesses non tenues, d'absence de réformes économiques et d'absence de liberté individuelle.

Ce type de cadrage statistique est courant dans les rapports produits sous la supervision du régime. En omettant des chiffres cruciaux tels que la participation au marché du travail et le sous-emploi, le régime clérical évite de prendre conscience de l'ampleur de son échec économique.

Une crise générationnelle sans réelle solution en vue

Comme le souligne le rapport, le chômage diminue chez les personnes âgées, non pas nécessairement en raison de la hausse des emplois, mais parce que les gens se retirent souvent complètement du marché du travail. Nombre d'entre elles sont soit à la retraite, soit exclues du marché du travail, soit tout simplement trop désillusionnées pour poursuivre leur recherche d'emploi. Les statistiques ne témoignent pas d'une économie saine, mais d'un marché du travail où les opportunités se réduisent avec l'âge, sauf pour les membres de l'élite du régime ou du complexe militaro-industriel, comme le Corps des gardiens de la révolution (CGRI).

De plus, le rétrécissement du marché du travail pour les jeunes iraniens reflète d’autres tendances inquiétantes : des taux d’émigration en hausse, des problèmes de santé mentale généralisés chez les jeunes et une vague croissante de mécontentement qui a éclaté à plusieurs reprises en manifestations nationales.

L'incapacité du régime iranien à répondre à ces préoccupations autrement que par la répression illustre la nature politique de la crise économique. Aucun changement économique ne peut se produire dans un système qui traite la dissidence comme une trahison et considère les femmes comme des citoyennes de seconde zone.

Conclusion : Aucune réforme n’est suffisante ; le changement de régime est la seule voie vers le salut

La crise du chômage à laquelle sont confrontés les jeunes Iraniens, et en particulier les femmes, n'est pas seulement la conséquence d'une mauvaise gestion économique, mais le résultat direct de l'idéologie oppressive et dépassée du régime iranien. Avec près de 35 % des jeunes femmes exclues du marché du travail, le régime ne se contente pas de gâcher le potentiel humain : il détruit activement l'avenir de toute une génération.

Les données présentées par Eghtesad News dressent un tableau sombre, même édulcorées par un média d'État. Pour chaque chiffre rapporté, la réalité vécue par la jeunesse iranienne est bien plus dramatique. Tant que le régime clérical – un système qui privilégie le contrôle aux compétences et la répression aux réformes – ne sera pas complètement remanié, les crises économiques et sociales de l'Iran ne feront que s'aggraver. Il ne s'agit pas seulement d'un échec politique, mais d'un échec de l'État.

Source : CNRI Femmes

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