Pendant toute cette période, Mme Parvaneh a protesté à plusieurs reprises contre cette décision, la qualifiant d’illégale et d’inhumaine. Elle a exigé que son droit de communiquer avec sa famille soit rétabli. Cependant, ni les autorités de la prison d’Evin ni le pouvoir judiciaire iranien n’ont pris de mesures officielles ou efficaces en réponse.
Cette mesure punitive est largement considérée comme faisant partie des politiques systématiques et répressives du régime iranien visant à briser la résistance des prisonniers politiques et à leur infliger une pression psychologique.
Sakineh Parvaneh a été transférée de la prison de Vakilabad à Machhad vers la prison d’Evin le 3 avril 2024. Plusieurs mois après ce transfert, les restrictions imposées à ses communications persistent.
Cette mesure punitive a été prise après que Sakineh Parvaneh a mené une grève de la faim en mai 2024, pour protester contre les conditions déplorables de détention et en solidarité avec les familles ayant perdu leurs enfants lors des manifestations de 2022. Elle a été privée de ses appels téléphoniques à partir du 14 septembre 2024, et cette interdiction reste en vigueur à ce jour.
Qui est Sakineh Parvaneh ?
Sakineh Parvaneh est née en 1988. Au début de l’automne 2019, elle a été arrêtée par des agents de sécurité pour avoir rendu visite à sa famille à Soleymanieh, dans le Kurdistan irakien. Elle a été conduite à la frontière irano-irakienne. Elle a été détenue pendant dix jours dans les centres de détention de Marivan et de Sanandadj. Elle a ensuite été transférée à la prison d’Evin, à Téhéran.
Elle y a subi de rudes interrogatoires sous torture psychologique et physique dans la section 2A, la section 209, et l’unité des femmes de la prison d’Evin. Durant cette période, elle a été privée de visites.
En mars 2020, après avoir inscrit des graffitis sur les murs de la prison d’Evin, elle a été envoyée à la prison tristement célèbre de Qarchak, où elle a été placée à l’isolement pendant quatre jours, menottée et entravée aux pieds. Ensuite, les gardiennes l’ont transférée à l’hôpital psychiatrique d’Aminabad, à Chahr-e Rey. Après 25 jours à Aminabad, Sakineh Parvaneh a été ramenée au quartier de quarantaine de la prison de Qarchak.
Le 25 mai 2020, elle a entamé une grève de la faim pour protester contre sa condamnation à cinq ans de prison, assortie d’une interdiction de deux ans d’adhérer à des groupes politiques, et contre des conditions de détention où les détenus ne sont pas séparés selon la nature de leurs accusations.
Le 4 juillet 2020, elle a été ramenée à la prison d’Evin, portant des traces de coups et des ecchymoses. En août, elle a été condamnée à deux années supplémentaires pour « émeute en prison ».
Mme Parvaneh a entamé plusieurs grèves de la faim à la prison d’Evin.
Le 27 octobre 2020, elle a été transférée de la section des femmes de la prison d’Evin à celle de Quchan. Le 9 novembre 2020, elle a été placée à l’isolement, en réponse à sa grève de la faim entamée le 31 octobre pour protester contre un nouveau transfert possible vers la prison d’Ispahan. Au huitième jour de sa grève de la faim, elle s’est cousu les lèvres. Dans ces conditions, elle a été brutalisée et battue par les gardiennes.
Le 13 décembre 2020, Sakineh Parvaneh a été transférée de la prison de Quchan vers la prison centrale de Machhad, où elle a été privée de visites familiales et interdite de tout appel téléphonique.
Les Gardiens de la Révolution (IRGC) ont exercé des pressions sur Mme Parvaneh pour qu’elle fasse des aveux forcés contre elle-même.
Sakineh Parvaneh purgeait alors sa quatrième année de détention lorsqu’elle a été libérée de la prison de Vakilabad à Machhad, le 15 février 2023.
Selon des informations diffusées sur les réseaux sociaux, les Gardiens de la Révolution ont confisqué tous les documents d’identité de Sakineh Parvaneh il y a environ quatre ans.
Malgré sa libération, ses documents ne lui ont jamais été restitués. Par conséquent, Mme Parvaneh a rencontré de grandes difficultés dans des aspects fondamentaux de sa vie : louer un logement, trouver un emploi, acheter une carte SIM pour téléphone portable, et d’autres démarches essentielles.

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