mercredi 21 mai 2025

Les enfants iraniens pris au piège de la pauvreté : une génération à risque

 Le 17 mai, le quotidien officiel Ham-Mihan a publié un rapport sérieux sur la situation des enfants iraniens vivant sous le seuil de pauvreté. L’article commence par une observation frappante : « Environ 23 millions de personnes vivent dans des espaces qui peuvent être décrits comme des pièges à pauvreté urbaine. »

Citant des données du ministère des coopératives, du travail et de la protection sociale, l’article révèle que 38 pour cent des enfants iraniens vivent dans des ménages financièrement appauvris. Les données sur le revenu et les dépenses des ménages en 2019 soulignent encore la profondeur de la crise : près de la moitié des parents iraniens n’ont pas terminé leurs études secondaires, un chiffre qui atteint 70 % dans des provinces comme le Sistan-Baloutchistan.

Lors d’un séminaire organisé à l’occasion de la Journée internationale de la famille, Mahtab Hajimohammadi, membre de l’Association scientifique iranienne pour les études sur la paix, a souligné que la pauvreté chez les enfants iraniens n’est pas simplement une question de manque de ressources financières. S’exprimant aux côtés de l’économiste Kamal Athari, elle a mis en garde : « Les enfants des familles défavorisées sont confrontés à de graves défis qui limitent leur cheminement vers la croissance et la prospérité. Ces limitations ne sont pas seulement économiques. Compte tenu des structures politiques et sociales en place, la pauvreté s’approfondit et empêche l’accès aux services de bien-être les plus élémentaires. »

Selon Hajimohammadi, l’absence de capital économique, social, culturel et symbolique laisse ces enfants iraniens sans chances égales. En conséquence, le fossé des classes continue de s’élargir, aggravé par l’inflation croissante et l’instabilité économique.

Un avenir volé par la pauvreté

La pauvreté dans l’Iran d’aujourd’hui ne se limite pas à priver des millions de familles de leur pain quotidien ; elle prive les enfants iraniens de leur avenir. Des statistiques crédibles montrant que 38 pour cent des enfants vivent sous le seuil de pauvreté révèlent l’ampleur de la crise. Ces enfants sont les victimes silencieuses d’un système qui, par une mauvaise gestion chronique et l’absence de politiques sociales significatives, les a enfermés dans un cycle de pauvreté, de violence et de privation.

Dès la naissance, les enfants des familles marginalisées et appauvries sont confrontés à de multiples dangers. Outre le manque de nutrition et de soutien affectif, elles sont vulnérables au mariage précoce, à l’abandon scolaire, à la négligence et même aux abus physiques et sexuels. Il ne s’agit pas seulement de pauvreté financière, mais aussi d’une privation multidimensionnelle qui englobe l’accès à l’éducation, aux soins de santé et aux services essentiels. Par conséquent, ces enfants sont souvent obligés d’abandonner leur enfance beaucoup trop tôt.

Selon l’UNICEF, les inégalités flagrantes dans l’accès aux services publics tels que l’éducation et les soins de santé consolident ce cycle de privation. On estime qu’entre 2 et 7 millions d’enfants iraniens sont employés au travail, souvent dans des conditions dangereuses et inhumaines, et se voient refuser le droit à l’éducation, ce qui perpétue encore plus la pauvreté générationnelle.

Une urgence éducative

La crise de l’éducation en Iran est un grave avertissement pour les générations futures des enfants iraniens. Selon le Centre de recherche du Parlement, 42 pour cent des enfants iraniens souffrent de pauvreté scolaire, un problème directement lié aux difficultés économiques des ménages. Il est alarmant de constater que 41 % des élèves ne parviennent pas à atteindre les normes minimales mondiales en matière d’alphabétisation, ce qui révèle un écart grandissant entre les enfants issus de familles aisées et ceux issus de milieux pauvres.

La diminution des budgets publics de l’éducation et le fardeau croissant des coûts pour les familles ont poussé de nombreux enfants à quitter l’école. Les données du Centre de statistiques de l’Iran indiquent qu’en 2019, 38 % des enfants de moins de 18 ans vivaient dans des ménages pauvres – un nombre qui n’a fait que croître depuis. Kamal Athari a averti que l’absence de politique sociale efficace et la baisse des dépenses d’éducation par habitant ont exacerbé les inégalités, privant les enfants d’égalité des chances et mettant en danger la génération même qui devrait façonner l’avenir du pays.

Un système qui laisse tomber ses enfants

La pauvreté en Iran n’est pas simplement un phénomène économique; elle est la conséquence directe de la mauvaise gestion systémique du régime sous la doctrine de Velayat-e-Faqih. Au lieu d’investir dans le peuple, les autorités dirigeantes ont gaspillé les ressources nationales par la corruption, le détournement de fonds et des activités idéologiques.

L’absence d’un État-providence fonctionnel a accentué les inégalités entre les classes et les sexes, laissant des groupes vulnérables, en particulier les enfants, dans des circonstances difficiles. Les enfants réfugiés afghans et ceux qui vivent dans des régions éloignées ou marginalisées sont confrontés à une double discrimination et à des conditions encore plus difficiles.

Les politiques économiques qui ont conduit à la marginalisation et à l’exclusion sociale ont également mené au travail des enfants, aux mariages précoces et à l’augmentation de la délinquance juvénile. Les rapports confirment que de nombreux enfants qui travaillent souffrent de maladies physiques et psychologiques, de malnutrition et de diverses formes de mauvais traitements. Pourtant, le gouvernement n’a pas mis en place une réponse globale ou efficace.

Un appel au changement

Le cri des enfants iraniens, qui surgissent des profondeurs de la pauvreté et de la privation, porte un message clair et douloureux : le régime actuel, plongé dans la corruption et la mauvaise gouvernance, a volé leur avenir. En donnant la priorité aux objectifs idéologiques et au pouvoir sur le bien-être des gens, il a créé une nation où les enfants sont forcés de porter le fardeau d’un système brisé.

Ce régime a non seulement échoué à protéger les plus vulnérables, mais il a activement contribué à leur souffrance. La demande croissante de changement parmi le peuple iranien n’est pas seulement un mouvement politique, c’est un appel désespéré pour récupérer l’avenir volé à des millions d’enfants.

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