jeudi 15 mai 2025

Iran : le cri de la faim et de la colère résonnent de Qazvin à Téhéran

 Une vague palpable de défiance a déferlé sur l’Iran le mercredi 14 mai, alors que les citoyens de plusieurs villes sont descendus dans la rue pour protester contre l’incurie du régime. De Qazvin à Téhéran, d’Abadan à Bojnurd, les manifestations ont touché divers secteurs, toutes relayant un message : « Le peuple n’attend plus rien du régime et n’a plus peur.»

À Qazvin, dans le nord-ouest de l’Iran, les participants au « Projet national de logement », trahis par un autre projet gouvernemental raté, ont exprimé leur désespoir en scandant : « Nous sommes sous le seuil de pauvreté, et nous nous battrons !» et « Travailleurs, criez, hurlez pour vos droits ! ».

De même, les retraités de l’industrie pétrochimique d’Abadan, dans le sud-ouest de l’Iran, ont exprimé sans équivoque leurs revendications, se rassemblant devant le gouvernorat au cri résolu : « Nous sommes venus pour nos droits », réclamant des prestations sociales attendues depuis longtemps.

Dans plusieurs villes, dont Yazd (centre de l’Iran), Bojnurd (nord-est de l’Iran) et Rafsanjan (sud-est de l’Iran), les boulangers ont protesté contre les coûts exorbitants des matières premières, les prix inéquitables et le dysfonctionnement du système « Nannino » imposé par l’État. À Yazd, les boulangers ont déclaré avec audace : « Nannino doit être éliminé » et « Nous sommes au service de la nation, pas esclaves du gouvernement ».

Cette audace croissante s’est étendue à des contestations directes de l’incompétence institutionnelle du régime. Le calvaire enduré pendant 15 ans par les victimes de l’échec du « Hakim Housing Project » à Téhéran, qui ont protesté en exigeant des comptes pour des promesses creuses, illustre la mauvaise gestion systémique.

À Kashan, dans le centre de l’Iran, les chauffeurs routiers ont souligné l’incompétence du régime en matière de distribution de carburant, l’un d’eux soulignant que leurs doléances n’avaient pas été entendues par les autorités de Téhéran ou d’Ispahan depuis six mois. Cette tendance constante à la négligence et à la défaillance des services essentiels témoigne d’un régime incapable, ou peu disposé à gouverner de manière responsable.

Il est significatif que la défiance populaire prenne également des formes plus organisées et politiquement plus chargées. Le 13 mai, les unités de résistance de l’OMPI dans le district d’Abad, à Téhéran, ont directement contesté le discours du régime sur les coupures d’électricité. Leurs slogans : « Coupez l’électricité au CGRI, la coupure d’électricité sera résolue » et « Les voleurs d’électricité de la nation sont le CGRI, le Bassidj et le Guide suprême » accusent explicitement les organes répressifs du régime – le CGRI et le Bassidj – de piller les ressources nationales, liant ainsi directement les souffrances de la population aux priorités corrompues du régime.

Soulignement supplémentaire de ce climat de plus en plus conflictuel, l’agence de presse officielle IRNA a rapporté la mort d’un membre d’un commando répressif dans la province de Qom. Selon cette source officielle, citant le commandement de la police provinciale de Qom, le membre du commando a été « intentionnellement renversé par une voiture alors qu’il était en service ».

Alors que le régime continue de se contenter de « déni, d’esquive ou de menaces », le message clair et unifié qui sort des rues iraniennes est celui d’une société éveillée. Les manifestations du 14 mai ne sont pas de simples cris de désespoir, mais des échos retentissants de défiance, témoignant d’une population de plus en plus réticente à tolérer un système qui n’a apporté que pauvreté, corruption et ruine. L’inflexibilité du peuple iranien nous rappelle avec force que sa demande de changement fondamental ne sera pas réduite au silence.

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