vendredi 9 mai 2025

Les pannes de courant révèlent l'effondrement des infrastructures iraniennes et déclenchent des manifestations à l'échelle nationale

 Ces derniers jours, des pannes de courant généralisées et répétées, ainsi que des perturbations de l’approvisionnement en eau dans diverses zones de la province de Téhéran, ont suscité des manifestations publiques dispersées mais notables.

Selon un rapport du site web Baharnews , affilié au régime , en un an – de septembre 2023 à septembre 2024 – la demande d'électricité du pays a augmenté d'environ 7 000 mégawatts. Parallèlement, la capacité de production n'a augmenté que de 2 235 mégawatts – un chiffre qui reflète clairement un profond écart entre l'offre et la demande dans ce secteur vital.

Le même rapport souligne que pour remédier au déficit de 20 000 mégawatts d’électricité, il faudra des investissements massifs, dont : 10 milliards de dollars pour compenser le déficit de production, 20 milliards de dollars pour le développement des centrales électriques et des infrastructures d’approvisionnement en électricité, 35 milliards de dollars pour la modernisation du réseau de transport et de distribution, et un total de 100 milliards de dollars pour éliminer le déséquilibre énergétique global du pays.

Ces chiffres montrent clairement que la crise énergétique de l’Iran ne résulte pas d’un manque de ressources, mais d’une mauvaise gestion chronique, d’une corruption généralisée et d’une négligence systématique du développement des infrastructures vitales.

En réponse à la situation critique actuelle, des appels à manifester ont été lancés à l’échelle nationale.

Le mardi 6 mai, les boulangers de Téhéran et d'autres villes ont annoncé qu'ils cesseraient leurs activités pendant trois jours (6, 7 et 8 mai) et se rassembleraient à 11h00 devant les bureaux des gouverneurs de comté et des gouvernorats provinciaux.

Par ailleurs, le jeudi 8 mai, des agriculteurs de tout le pays prévoient d'organiser des manifestations. La date exacte de ces manifestations n'a pas encore été annoncée.

Les politiques désastreuses de coupures d'électricité et d'eau ont exercé une pression énorme sur les familles et les groupes à faibles revenus. Ces mesures, introduites au milieu du printemps, constituent un avertissement clair que des conditions encore plus difficiles pourraient survenir pendant les mois les plus chauds, notamment en août. 

Les pannes de courant en Iran, notamment au printemps 2025, ne sont pas seulement un problème technique ou le résultat de pénuries d'énergie ; elles sont le signe concret d'un effondrement de la gestion, d'une corruption structurelle et d'une incompétence gouvernementale. Le régime privilégie sa survie par la répression, le terrorisme et le pillage plutôt que par la garantie du bien-être de la population.

La crise de l'électricité est gérée comme si aucune autorité compétente ni planification préalable n'existait. Les coupures surviennent sans préavis, et les calendriers officiels sont en contradiction avec la réalité du terrain.

Les coupures d'électricité sont la conséquence directe d'une corruption généralisée aux plus hauts niveaux du régime. Des milliards de dollars de recettes nationales ont été détournés des investissements dans les infrastructures énergétiques pour financer le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI), les programmes de missiles, le soutien aux milices régionales et la répression intérieure.

Pendant ce temps, les responsables du régime refusent de rendre des comptes au public. Cette déconnexion totale entre le système au pouvoir et le peuple signale l'effondrement de la légitimité sociale du régime.

Des étudiants de l'Université nationale aux commerçants de la ville de Shahriar, tous ont participé à ces manifestations. Les coupures de courant, comme d'autres crises (inflation, pénurie d'eau, pollution, chômage), sont devenues une expérience partagée par toutes les classes sociales. Cette convergence constitue le fondement concret de l'émergence d'un soulèvement national.

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