Pierre Bercis, président des Nouveaux droits de l'homme (NDH), participait samedi à un rassemblement sur la place de la Bastille pour commémorer la mémoire des 30 000 prisonniers politiques exécutés en 1988 en Iran. Une campagne a été lancée depuis un an pour exiger une enquête internationale sur ce crime contre l'humanité et la traduction en justice des dirigeants iraniens ayant participés à ce carnage et qui sont toujours à des postes clés du pouvoir.
Dans son intervention, le grand défenseur des droits de l'homme a déclaré :
« Une fois de plus nous nous retrouvons ensemble pour dénoncer les horreurs du régime iranien. Le massacre de 1988 était en quelque sorte une double peine, puisque les prisonniers ont été exécutés et ont été enterrés clandestinement. Ils n'ont même pas eu le droit au minimum que l'on accorde à chaque mort dans n'importe quel pays civilisé. C'est une honte de plus.
Un crime qu'il faut dénoncer de plus en plus largement à tous les niveaux, en France, en Europe, au niveau du Conseil de l'Europe et des Nations Unies. C'est un long travail et un long chemin qui commence pour nous tous. D'autant plus qu'il y a maintenant des velléités de rapprochement entre le gouvernement iranien et les gouvernements occidentaux sur la base de l'argent et du commerce. Nous devons donc être très vigilants.
Pour notre part, aux nouveaux droits de l'homme, qui participons à l'avenir civique en France, nous sommes là pour dénoncer auprès des nouvelles instances qui dirigent le pays, les turpitudes du régime iranien. Car c'est vrai, avec Rohani qui tente de se faire passer pour un chef d'État normal et civilisé et qui ferait rentrer les choses dans l'ordre - où elles ne l'ont pas été depuis 35 ans - il faut être très vigilant.
Quand je vois cette cérémonie aujourd'hui, ça me rajeunit beaucoup, ça me rappelle ma première rencontre avec les Moudjahidine du Peuple (OMPI), c'était en 1980, nous participions tous les jeudis devant l'ambassade d'Argentine pour dénoncer les enlèvements et les disparitions dans ce pays, en solidarité avec les femmes d’Argentines. Et j'ai vu tout d'un coup des gens qui manifestaient contre les exécutions en Iran, comme aujourd'hui. Je suis allé leur parler et leur demander ce qu'ils faisaient ici et pourquoi ? Ils m'ont expliqué et m'ont convaincu.
C'est important de saisir l'opinion. Voyez l'alchimie des chiffres, nous nous sommes battus pendant 320 semaines pour les femmes et les disparus d'Argentine, parce qu'il y avait 30 000 disparus : femmes, enfants, vieillards en Argentine à cette époque, entre 1976 et 1983. Et maintenant il y a ces 30 000 prisonniers politiques exécutés en Iran.
Je continue donc le combat à vos côtés et je suis très vigilant, parce que nous avons besoin d'être très précis et c'est notre devoir de rappeler l'existence de ces crimes et que la cour pénale internationale doit être saisie. Merci. »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire