« Ils m'ont dit : « Si vous voulez vivre en paix, arrêtez d'écrire, arrêtez vos activités ». Amir Chamani, étudiant en droit et militant des droits civils, a été arrêté sur son lieu de travail et transféré à la prison centrale de Tabriz, dans le nord-ouest de l'Iran, le 17 décembre 2018, en raison de ses opinions sur la politique officielle qu’il a exprimées pacifiquement.
La Cour d'appel a confirmé sa peine de six mois d'emprisonnement pour des publications sur les médias sociaux sur des questions politiques et économiques, a déclaré son avocat au Centre pour les droits de l'homme en Iran (CDHI).
« Oui, c'est vrai, il a été arrêté », a déclaré l'avocat Abbas Jamali, le 19 décembre. « Mon client a été arrêté à mon insu et emmené à la prison de Tabriz, en raison de la peine de six mois, émise contre lui, à la suite de son arrestation fin mai 2018. Il a également été accusé d'avoir « insulté le guide suprême », accusation dont il a été heureusement innicenté, mais la Cour d'appel a confirmé la condamnation pour « propagande contre l'État » malgré notre objection.
Étudiant en droit à l'université Payame Noor de Tabriz, Chamani est spécialisé dans les questions sociales et politiques. Il était présent activement sur les médias sociaux via ses comptes Facebook, Twitter et Instagram et commentait régulièrement l'actualité avec un œil critique, en particulier sur les questions relatives au travail et aux droits humains.
La peine préliminaire à son encontre a été prononcée le 1er septembre 2018 par la première chambre du tribunal révolutionnaire de Tabriz, présidée par le juge Rahim Hamlbar, dont le nom figure sur la liste des sanctions britanniques pour avoir prononcé de lourdes peines contre de nombreux militants pacifiques dans la province est de l’Azerbaïdjan.
Le même juge avait auparavant condamné Chamani à neuf mois de prison pour « propagande contre l'État » et « insultes envers le guide suprême », que l'activiste avait purgée dans la prison centrale de Tabriz jusqu'à sa libération le 3 octobre 2013.
L'étudiant en droit a également été flagellé 40 fois le 5 juin 2013 lorsque la section 104 du tribunal pénal de Tabriz l'a reconnu coupable d'avoir insulté le président. L'ONU a décidé que « des peines de flagellation… violaient l'interdiction absolue de la torture et autres punitions ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ».
La dernière arrestation de Chamani a été effectuée par des agents du ministère du renseignement, le 26 mai 2018. Le ministère du renseignement, placé sous l'autorité directe du président Rohani, est devenu l'un des principaux violateurs des droits humains en Iran, responsable de l'arrestation d'un nombre important de militants, étudiants, dirigeants de communautés minoritaires et de défenseurs des droits humains au cours des dernières années.
Quelques jours avant son arrestation, Chamani avait tweeté : « Je suis libéré sous caution, fixée à 50 millions de tomans (110 398 euros) jusqu'à mon procès devant le tribunal révolutionnaire. Ils m’ont dit : « Si tu veux vivre en paix, arrête d’écrire, arrête tes activités ».
Source : Le Centre pour les droits de l’homme en Iran
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