lundi 17 décembre 2018

La mort tragique d’un prisonnier politique iranien après 60 jours de grève de la faim


La mort tragique d’un prisonnier politique iranien

Le prisonnier politique iranien Vahid Sayadi Nasiri est décédé après 60 jours de grève de la faim pour protester contre le déni de ses droits et les conditions de détention extrêmes, a rapporté Iran Human Rights Monitor (HRM).

Le courageux Sayadi Nasiri, qui a entamé une grève de la faim le 13 octobre, était détenu avec des criminels de droit commun dans une section de haute sécurité de la prison de Qom en attendant son procès et, selon sa sœur Elaheh, il voulait être transféré à la prison d'Evine et logé avec des prisonniers politiques.
Peu après le début de sa grève de la faim, Sayadi Nasiri, 28 ans, spécialiste de l'immobilier, a été reconnu coupable dans un procès de dix minutes, mais son avocat Mohammad Najafi n'a pas été autorisé à le représenter.
Un ami, qui a souhaité garder l'anonymat, a déclaré : « Lors de son dernier appel téléphonique fin novembre, il n'a pas eu la force de parler. Il a dit qu'il ne comprenait pas pourquoi les autorités tenaient à le maintenir en détention là-bas [à la prison de Langroud] et a insisté sur le fait qu'il était déterminé à sacrifier sa vie. Je l'ai supplié de briser sa grève, mais il a refusé. Il a dit... « Soit mes demandes sont satisfaites, soit je laisse mon cadavre au ministère du Renseignement. »
Le ministère iranien du Renseignement, sous contrôle d’Hassan Rohani, est l'un des principaux violateurs des droits de l’homme en Iran et est responsable de l'arrestation de nombreux militants, étudiants, dirigeants de communautés minoritaires et de défenseurs des droits de l’homme.
Arrestations et agressions
Sayadi Nasiri a été arrêté en septembre 2015 et condamné à huit ans de prison pour « insulte au Guide Suprême » et « propagande contre l’État », sur la base de ses publications sur Facebook. Il a été harcelé à plusieurs reprises par les agents du régime des mollahs alors qu'il était en prison et a même été agressé par un prisonnier qui a menacé de le tuer en mai 2017.
Sayadi Nasiri a entamé une autre grève de la faim peu après l'attaque pour protester contre le statut indéterminé de son dossier et a été libéré en mars 2018. Cependant, le département du Renseignement de Qom l'a arrêté à nouveau en août 2018.
Le Centre pour les droits de l'homme en Iran (CHRI) a condamné les autorités iraniennes pour n'avoir laissé aux prisonniers aucun autre choix que de faire la grève de la faim pour défendre leurs droits, ce que le directeur exécutif du CHRI, Hadi Ghaemi, a qualifié de « crise croissante », avertissant que d'autres décès allaient suivre.
Il a déclaré : « Des personnes sont emprisonnées pour avoir exprimé leurs opinions. On leur refuse l'assistance d'un avocat et le droit à un procès juste et équitable, des avocats sont emprisonnés pour avoir essayé de les défendre et des prisonniers meurent en raison de leurs grèves de la faim dans une tentative désespérée pour attirer l'attention sur cette crise. »
D'autres grévistes de la faim dont la situation est préoccupante sont Farhad Meysami, arrêté en juillet pour avoir soutenu pacifiquement des manifestations contre le code vestimentaire deshumanisant, et Nasrin Sotoudeh, arrêté pour avoir défendu les droits fondamentaux de l’homme en Iran.

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