CSDHI - Le parlement iranien a rejeté une motion visant à augmenter l'âge légal du mariage, a rapporté dimanche l'agence de presse officielle Tasnim.
Allahyar Malekshahi, président de la commission parlementaire judiciaire et juridique, a déclaré dimanche que le projet de loi suggérait d’interdire le mariage aux petites filles de moins de 13 ans. Pour les filles âgées de 13 à 16 ans, le projet de loi exigeait le consentement des parents et l'autorisation du tribunal.
Le projet de loi a été soumis au vote, mais la majorité des membres du Parlement s’est opposé à la proposition, a expliqué Malekshahi, ajoutant que le Comité judiciaire et juridique était chargé d’apporter des modifications au projet de loi.
Selon le vice-président du Comité judiciaire et juridique, Yahya Kamalipour, la requête a été rejetée après que les autorités religieuses et des sources de l’émulation s’y soient opposées avec véhémence.
Tayyebeh Siavoshi, membre de la faction des femmes au parlement des mollahs, a déclaré : « La Commission juridique et judiciaire de Majlis a rejeté une motion parlementaire proposant d'interdire aux filles de moins de treize ans de se marier.
« Nous attendons le rapport officiel de la Commission, et ensuite, nous déciderons de notre prochaine étape », a ajouté Siavoshi.
Le projet de loi sur les « enfants époux », présenté au Parlement en 2016, propose une interdiction absolue pour les filles de moins de 13 ans de se marier et une interdiction absolue pour les garçons de moins de 16 ans de se marier.
Pour le mariage des filles âgées de 13 à 16 ans et des garçons âgés de 16 à 18 ans, le projet de loi exigerait le consentement des parents et l'autorisation du tribunal. Le mariage pour les filles de plus de 16 ans et pour les garçons de plus de 18 ans ne nécessiterait aucune autorisation du tribunal.
Le projet de loi est devenu un sujet de controverse et différents groupes, notamment des législateurs, des activistes sociaux, des psychologues, des avocats et des experts médicaux, ont exprimé leur opinion à ce sujet au cours des derniers mois.
Parvaneh Salahshouri, membre du parlement, a noté, le 11 décembre 2018, la vive opposition de certains de ses collègues parlementaires à l’égard du projet de loi interdisant le mariage des filles de moins de 13 ans, et a déclaré : « Il semble qu'une certaine autorité ait demandé à ces législateurs de s’opposer au projet de loi sur les enfants-époux ».
Salahshouri n'a pas précisé quelle autorité exerçait des pressions sur les législateurs pour qu'ils s'opposent au projet de loi, mais a ajouté que cela rendait le processus « très difficile ». Elle a indiqué que les opposants actuels au projet de loi à la législature incluent ceux qui l'avaient initialement appuyé.
Plus tôt le 4 décembre, un membre éminent du Conseil culturel et social pour les femmes de la République islamique d’Iran avait défendu le mariage des enfants, affirmant que celui-ci protégeait les filles de la prostitution et des avortements illégaux.
Fereshteh Rouhafza avait déclaré le 4 décembre à l'agence de presse iranienne ILNA que, compte tenu de l'augmentation rapide du nombre de jeunes filles subissant des avortements clandestins et rejoignant le commerce du sexe, « l'opposition au mariage d'enfant est inacceptable ».
Dans une interview accordée à l’agence de presse officielle Fars le 26 novembre 2018, Allahyar Malekshahi a déclaré : « Augmenter l’âge légal du mariage est contraire à la politique générale du système ».
Pour tenter de minimiser le problème des mariages d'enfants, Malekshahi a souligné : « Quelques parlementaires, qui sont principalement des femmes, cherchent à augmenter l'âge légal du mariage ». Il a ajouté : « Les taux de mariage à un âge précoce ne sont pas importants ».
Yahya Kamalipour a également fait preuve de mépris à l’égard de la hausse de l'âge légal du mariage et a déclaré : « La question du mariage des enfants n'est pas une question importante dans le pays, et le nombre de personnes concernées par cette loi n'est pas assez important pour exiger de nous que nous réformions la loi dans le pays ».
Le régime iranien a institutionnalisé le mariage des fillettes, qui est un des exemples de violence à l'égard des femmes, en fixant l'âge légal du mariage à 13 ans. Selon les responsables et les experts du régime, environ 180 000 filles de moins de 18 ans se marient en Iran, chaque année.
Seulement en 2017, le mariage d'au moins 37 000 iraniennes âgées de 10 à 14 ans a été enregistré. De plus, il y aurait 24 000 veuves âgées de moins de 18 ans, dont 15 000 âgées de moins de 15 ans.
Source : Les droits de l’homme en Iran
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire