La cinquième série de grèves nationales des conducteurs de camion iraniens a commencé le samedi 22 décembre 2018. Contrairement aux quatre séries précédentes, qui étaient illimitées, la toute dernière grève a été organisée et prévue pour durer 10 jours.
Après quatre séries de grèves, les conducteurs de camions iraniens sont maintenant mieux organisés et plus expérimentés dans la conduite de leurs manifestations pour obtenir satisfaction à leurs exigences. Ils ont protesté contre la hausse des prix, la baisse des salaires, les politiques iniques des institutions gouvernementales et le manque de réaction des autorités.
La dernière série de grèves des conducteurs a commencé alors que la majorité d'entre eux avaient cessé de travailler les jours précédents et étaient effectivement en grève. Aucune des promesses faites par les responsables gouvernementaux n'a été tenue et les problèmes des conducteurs restent non résolus, ce qui les a poussés à poursuivre leur grève.
Cinq séries de grèves des conducteurs de camion iraniens
Depuis le début de l'année, les conducteurs de camion iraniens se sont mis en grève à cinq reprises :
• En mai, la première série de grèves des conducteurs de camion a commencé et s'est rapidement étendue à des centaines de villes.
• En juillet, les conducteurs de camion ont entamé la deuxième série de grèves. Plus de 300 villes se sont jointes aux grèves.
• La troisième série de grèves des conducteurs de camion iraniens a eu lieu fin octobre et a duré 10 jours. Encore une fois, des conducteurs de 300 villes iraniennes se sont joints aux grèves.
• La quatrième série a eu lieu peu de temps après, début novembre, et a recueilli le soutien et la participation des conducteurs de camions de dizaines de villes iraniennes.
• La cinquième série de grèves des conducteurs de camion a commencé le 22 décembre et se poursuivra jusqu'au début de l'année.
La première série de grèves des conducteurs de camion iraniens
La première série de grèves a commencé le 22 mai. Le 8 juin, la grève s'est heurtée à des complications en raison des promesses trompeuses faites par les autorités iraniennes. La nouvelle des grèves a également été éclipsée par d'autres événements tels que la Coupe du monde de football en Russie. Bien que les résultats de cette première série de grèves aient été très limités, ils ont ouvert la voie à la deuxième série de grèves des conducteurs de camion, qui a eu lieu l'été dernier.
La deuxième série de grèves
Les routiers iraniens se sont mis en grève pour la deuxième fois cette année, le 23 juillet. La deuxième série de grèves s'est transformée en manifestations populaires dans la ville de Shapur, à Ispahan. Les grèves se sont mêlées à la troisième série de manifestations nationales qui ont eu lieu après les soulèvements de décembre.
Parallèlement aux grèves, la population iranienne a manifesté dans diverses villes, notamment à Ispahan, Karaj, Shiraz et Rasht.
Les grèves se sont progressivement apaisées après le 11 août, mais elles ont joué un rôle important en suscitant des protestations populaires à travers tout le pays et en encourageant les personnes défavorisées d'Iran, de tous horizons, à s’insurger et à descendre dans la rue pour faire valoir leurs droits.
Le climat généré par les grèves a également contribué à provoquer les protestations des travailleurs, en particulier les grèves et les protestations des ouvriers de la compagnie de canne à sucre Haft Tapeh et des sidérurgistes de l'Iran National Steel Industrial Group d'Ahvaz. La coordination et la solidarité des conducteurs de camion ont aidé d'autres communautés à mieux organiser leurs propres manifestations et grèves.
La coordination accrue des grèves et des manifestations a contribué à mettre en lumière la demande fondamentale du peuple iranien, à savoir le renversement du régime des mollahs et son remplacement par un État démocratique. Les appels au renversement du régime s'accentuaient de plus en plus au cours des manifestations,
La troisième série de grèves des conducteurs de camion iraniens
Le 25 août, des conducteurs de camion de tout l'Iran se sont mis en grève pour la troisième fois. Cette fois-ci, les conducteurs ont étendu leurs activités à des manifestations devant les bureaux des gouverneurs de plusieurs provinces. Ils ont également établi des liens solides avec différentes couches sociaux-professionnelles et ont bénéficié d'un large soutien de la population iranienne.
La quatrième série de grèves des conducteurs de camion iraniens
Le 22 septembre, la quatrième série de grèves des conducteurs de camion iraniens a commencé. Le cinquième jour, la grève avait déjà atteint plus de 200 villes à travers l'Iran. Malgré les nombreux événements politiques qui s’organisaient parallèlement et les efforts du régime pour empêcher que l'attention ne soit attirée sur les grèves, les conducteurs de camion ont réussi à maintenir la flamme de leur mouvement et de leurs protestations.
La cinquième série de grèves des conducteurs de camion iraniens
Les conducteurs de camions iraniens sont maintenant dans la cinquième série de grèves à l'échelle nationale. L'expérience qu'ils ont acquise au cours des quatre dernières séries est un gage de réussite. Ils sont également déçus par le manque de volonté du régime des mollahs à satisfaire leurs revendications.
Ils ont observé et appris des grèves et des protestations récentes des travailleurs de l’usine de canne à sucre Haft Tapeh et de l’usine d’acier d’Ahvaz. Ils ont fait l'expérience directe des politiques et de la rhétorique trompeuses du Majlis (Parlement des mollahs), de ses institutions et de ses responsables.
Jusqu'à présent, les conducteurs ont prouvé qu'ils ont le pouvoir et le potentiel de créer une dynamique de protestations nationales et qu'ils peuvent rallier d'autres secteurs et milieux autour d'une cause commune pour défier et affronter la dictature au pouvoir dans leur pays.
Les sept derniers mois ont montré que les Iraniens, qui travaillent dur, peuvent parvenir à l'unité et faire de grands progrès pour revendiquer leurs droits. Et bien sûr, à mesure que nous avançons, il devient évident pour tout le monde que les exigences du peuple iranien ne seront satisfaites que lorsque le règne tyrannique des mollahs parviendra à sa fin inéluctable.
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