mercredi 10 mars 2021

Un enquêteur de l’ONU accuse l’Iran de violations flagrantes des droits de l’homme.

javaid-rehmanJavaid Rehman, rapporteur spécial de l’ONU sur les droits de l’homme en Iran

CSDHI – Un rapport de l’ONU sur la situation des droits humains en Iran présente un tableau sombre d’une société vivant sous un système de répression politique brutale et de violations rampantes des libertés fondamentales.  Le rapport a été soumis au Conseil des droits de l’homme de l’ONU.

Dans sa présentation au Conseil, le rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits humains en Iran, Javaid Rehman, n’a pas mâché ses mots.  Il a exhorté la communauté internationale à rendre l’Iran responsable de ce qu’il a appelé les violations les plus flagrantes, en toute impunité.

« C’est incroyable que près de 18 mois après la répression meurtrière des manifestations de novembre 2019 en Iran, le gouvernement n’a toujours pas mené d’enquête appropriée. Il n’a pas non plus tenu quiconque pour responsable de la force meurtrière utilisée contre les manifestants. Elle a eu pour conséquence au moins 304 morts », a déclaré Rehman.

Au lieu d’enquêter sur ces crimes, Rehman a noté que des agents du régime ont menacé les familles Celles-là même qui cherchent à obtenir justice pour leurs proches tués.  Selon lui, la réalité de la vie en Iran est que les innocents sont punis alors que les coupables sont libres.

Une longue liste de violations des droits humains

Il a cité une longue liste de violations, dont le taux élevé de la peine de mort en Iran.  Il a noté qu’au moins 267 exécutions ont eu lieu l’année dernière, dont plusieurs enfants.  Depuis le début de l’année, le régime aurait mis à mort plus de 40 personnes. Dont un grand nombre, a-t-il dit, sur la base d’aveux obtenus sous la torture.

Il s’est dit alarmé par la poursuite de la détention arbitraire de personnes ayant une double nationalité et de ressortissants étrangers. Mais aussi par le fait que les minorités sont prises pour cible, notamment par le biais d’exécutions et de disparitions.

La situation des droits fondamentaux des femmes

Le rapport de l’enquêteur met l’accent sur la situation des droits fondamentaux des femmes et des filles. Il la juge largement abyssale et inacceptable.

« Si certaines mesures positives sont reconnues, comme dans le domaine de l’éducation et des droits de citoyenneté, une discrimination flagrante fondée sur le sexe persiste dans la loi, la pratique et les attitudes sociétales. Cela empêche les femmes et les filles de participer et de contribuer à la société », a déclaré M. Rehman.

Contre-attaque de l’ambassadeur iranien aux Nations Unies

L’ambassadeur iranien auprès des Nations Unies à Genève, Esmaeil Baghaei Hamaneh, a qualifié le rapport de partial. Il a déclaré qu’il était fondé sur la désinformation.

« Depuis plus de dix ans maintenant, ce débat interactif particulier est utilisé comme une plate-forme pour lancer une campagne contre l’Iran sous le couvert des droits humains », a déclaré Hamaneh. « La façon dont les droits humains cités sont encadrés et militarisés par certains groupes d’États pour marquer des points dans leurs campagnes politiques contre leur adversaire devrait être très préoccupante. »

L’ambassadeur iranien a déclaré que la création d’un rapporteur spécial sur les droits humains en Iran ne repose sur aucune base légitime.  Il a ajouté qu’elle n’était ni juste ni justifiée et qu’elle devait être abandonnée.

Source : VOA

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