vendredi 11 juin 2021

La crise du COVID-19 et l’inaction du régime amplifient la campagne de boycott électoral en Iran

 À quelques jours de l’élection présidentielle des mollahs en Iran, le nombre de morts de Covid-19 dépasse les 300 000, alors que les appels au boycott s’amplifient.

La semaine dernière, le nombre officiel de morts du Covid-19 en Iran a dépassé les 80 000. Mais l’estimation officielle ne reste qu’environ un quart du nombre réel de morts. Selon l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK), plus de 308 600 Iraniens sont morts du coronavirus au cours d’épidémies remontant à plus d’un mois avant la première reconnaissance officielle de la crise par Téhéran.

L’impact de ces épidémies a été exacerbé à un stade précoce par des dissimulations délibérées visant à préserver la propagande du régime iranienne à l’occasion du 40e anniversaire du régime théocratique et des élections législatives qui ont suivi. En janvier et début février 2020, les autorités ont fortement encouragé la participation du public aux défilés et autres événements organisés par le gouvernement, rendant cette présence obligatoire pour les employés du gouvernement et facilitant les déplacements à Téhéran pour les résidents des villes rurales. Ces activités ont persisté alors même que des sources locales dans certaines régions du pays ont commencé à signaler que des dizaines de personnes étaient apparemment décédées des suites d’une infection à coronavirus.

Les premiers cas d’une telle infection ont été enregistrés par l’Organisation nationale d’urgence dès décembre, mais ce fait est resté inconnu du peuple iranien et de la communauté internationale jusqu’à ce que l’OMPI obtienne les documents pertinents quelque temps plus tard. À ce moment-là, le mal avait été fait, et bien que les autorités du régime aient parlé publiquement des effets mortels de la maladie à partir de ce moment-là, leurs estimations officielles du taux d’infection et du nombre de morts ont toujours été à la traîne de la réalité.

Au plus fort de la pandémie, le nombre officiel de morts était inférieur à un sixième du nombre réel de morts. Bien que l’écart se soit quelque peu réduit, les détails des rapports les plus récents peuvent soulever des inquiétudes quant à l’accélération du taux de mortalité, au point où les autorités du régime peuvent se sentir obligées de garder une emprise plus étroite sur les rapports publics afin d’empêcher une nouvelle vague d’indignation populaire à la veille de l’élection présidentielle des mollahs.

La farce électorale doit avoir lieu le 18 juin, mais les responsables du régime et les médias d’État ont publiquement émis l’hypothèse que la participation électorale serait très faible pour un processus qui n’est qu’une simple formalité menant à la nomination du candidat préféré du guide suprême du régime, l’actuel chef du pouvoir judiciaire, Ebrahim Raïssi. Ces estimations découlent de l’impact persistant des soulèvements nationaux qui ont eu lieu entre janvier 2018 et janvier 2020, ainsi que du faible taux de participation record qui a déjà été enregistré lors des fausses élections parlementaires qui ont eu lieu en février 2020, quelques jours seulement après la première reconnaissance publique du régime au sujet de l’épidémie de Covid-19.

Un soutien précoce à un boycott électoral s’est développé sans tenir compte des risques pour la santé publique liés au fait d’aller aux urnes. Cette année, cependant, ces risques pourraient contribuer à amplifier l’effet de la campagne promue en grande partie par les «unités de résistance » de l’OMPI dans les villes iraniennes. Ces groupes d’activistes ont publié des messages et organisé des manifestations au cours des derniers mois pour aider le public à comprendre qu’ils peuvent « voter pour un changement de régime » en refusant de participer aux élections.

La relation significative entre la pandémie et la participation électorale viendra de la sensibilisation du public à la contribution directe du régime au nombre de morts, en particulier ces dernières semaines. Alors que d’autres pays ont vu des améliorations notables à la suite de la distribution de vaccins, l’Iran a traversé une quatrième et une cinquième vague d’infections tout en distribuant des vaccins au compte-gouttes, de manière injuste et en nombre beaucoup plus moindre à cause des ingérences des dirigeants islamistes.

Alors que la vaccination commençait tout juste à ressembler à une lueur d’espoir mondiale au début de cette année, Khamenei a effacé cette lumière pour les Iraniens en interdisant formellement l’importation de tout vaccin fabriqué aux États-Unis ou au Royaume-Uni. Cela a laissé la plupart des Iraniens compter sur des vaccins non testés ou inférieurs de la Russie, de la Chine et du régime lui-même. Mais comme les rapports l’ont indiqué le mois dernier, cette restriction ne s’est pas systématiquement appliquée aux responsables du régime ou à d’autres individus bien connectés, dont beaucoup ont reçu les vaccins interdits soit lors d’un voyage à l’étranger, soit sur le marché noir iranien, qui est lui-même étroitement associé aux institutions du régime, notamment le Corps des gardiens de la révolution islamique.

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